Kosmos

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Un récit de conquête spatiale magistralement mené par Perna et Bedouel, doublé d'une réflexion immersive sur les fake news et construit comme un vrai-faux documentaire. Et si les cosmonautes fantômes avaient existé ?


Conquête de l'espace

Le 20 juillet 1969, le monde entier, figé devant sa télévision, est sidéré par l'exploit : les Américains ont aluni ! Et avant les Soviétiques ! Malgré une frayeur technique, tout s'est bien passé. Pourtant, au moment de repartir, Armstrong se retourne une dernière fois pour observer le paysage et reste figé : dans la visière de son casque, se reflète un drapeau soviétique et un LEM russe...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Octobre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Kosmos © Delcourt 2021
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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05/11/2021 | pol
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Par cac
Note: 4/5
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Une histoire plutôt palpitante, d'autant que j'aime bien les uchronies, revisitant la conquête spatiale des années 1960 et la guerre entre les USA et l'URSS pour être les pionniers dans ce domaine. Dans un beau noir et blanc, les auteurs postulent que contrairement à l'histoire officielle, le premier homme sur notre Lune serait une femme, Tatiana. On la voit pensive sur la couverture de l'album. Alors que tout le monde sait que personne n'y est allé, tout cela a réalisé en studio de cinéma... Pas mal de planches mais beaucoup de cases laissant le lecteur dans le silence de l'espace. La lecture de ces 160 pages n'est pas si longue qu'on pourrait le penser. Un discours tellement réaliste qu'on est à deux doigts de le croire véridique. Les deux nations avaient la même finalité, fouler la Lune, mais avec deux approches, une avec retour et l'autre sans. Tout cela est expliqué de manière très scientifique, la conception des modules lunaires notamment. Et une bonne note pour l'originalité et la surprise.

25/01/2022 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
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La scène d’introduction, lente et silencieuse, nous montre l’alunissage du premier homme sur le satellite terrestre. Une scène qui nous paraît extrêmement familière, l’histoire on la connaît. Pendant les premières pages de ce qui semble être un documentaire, tout paraît conforme aux images qui ont été diffusées quantité de fois depuis ce jour historique du 21 juillet 1969. Mais c’est à la 28e page que la machine narrative se grippe, avec une vision que le cerveau ne parvient pas à admettre et qui rentre en conflit avec l’inconscient collectif terrien. C’est quoi ce drapeau soviétique qui se reflète dans la visière de l’astronaute ? Tel est le point de départ de ce vrai-faux documentaire au sujet captivant, sorte d’uchronie sur la conquête spatiale sur fond de guerre froide. A l’époque, comme on le sait, les Etats-Unis et ce qui s’appelait encore l’U.R.S.S. se livraient à une concurrence effrénée pour être les premiers à planter leur drapeau sur le sol lunaire. Les faits décrits dans cette bande dessinée (on ne dévoilera évidemment pas tout), à savoir que les Russes remportèrent la course à la Lune, paraissent tellement crédibles qu’on en ressort troublé. Leur « échec » était dû notamment à un simple panne de caméra, car déjà dans ces années, la guerre des images faisait rage… Autre révélation parmi d’autres : le premier homme à marcher sur la Lune était… une femme. Mais non voyons, rien de tout cela n’est vrai, ça doit être le mal de l’espace qui me fait dire n’importe quoi ! Autant affirmer que l’alunissage des Américains n’a jamais eu lieu et a été filmé par Kubrick dans un studio sur le plancher des vaches… Pour imprimer davantage de réalisme à leur récit, les auteurs, Pat Berna au scénar et Fabien Bedouel au dessin, ont puisé dans une documentation d’époque, tant technique que journalistique, ce qui fonctionne extrêmement bien. Et Même si « On a marché sur la Lune » ne fait pas partie de leurs sources, on ne peut évidemment s’empêcher d’y penser. L’histoire pourra plaire autant aux férus de conquête spatiale jusque dans les aspects technologiques qu’aux rêveurs attirés par les gouffres d’obscurité et d’infinie beauté au dessus de nos têtes. Graphiquement, réalisme et contemplation se livrent à une valse orbitale harmonieuse. La représentation fidèle des engins spatiaux s’accorde très bien avec les longues plages silencieuses au noir et blanc binaire, lequel restitue parfaitement l’atmosphère lunaire et le sentiment de solitude qui peut régner à ces hauteurs… « Kosmos » arrivera à la conclusion que dans cette course à l’espace, la gloire d’un pays prime bien davantage que les vies humaines, et que pour l’URSS, la priorité était davantage portée sur le symbole du drapeau que sur la technologie, pas tout à fait au point… Dans un final à la fois glaçant et émouvant, Tatiana, la jeune femme russe qui foulera le sol lunaire, tout en sachant qu’elle ne reviendra jamais sur Terre, parvient encore à exprimer des sentiments patriotiques, mais surtout à s’extasier devant le spectacle grisant d’un clair de Terre…

23/12/2021 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
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Cet album nous propose une version originale de la lutte qui a opposé les russes et les américains dans la conquête spatiale. Le début est avare en dialogues, on avance au rythme des images avec l'équipage d'Apollo en route pour la lune. Graphiquement on avance au gré des grandes vues de l'espace, du vide et du silence. On peut dire que l'entrée en matière nous plonge dans le vif du sujet de belle manière. La première péripétie est fichtrement bien vue puisque juste après ses premiers pas, Neil Armstrong va tomber nez à nez avec... un drapeau soviétique. Si il existe sans doute des théories du complot qui ont amené à cette idée, on peut dire qu'elle est ici rudement bien amenée. La suite de l'album s'écrit comme un documentaire qui chercherait à démêler le vrai du faux. Combien de cosmonautes seraient mort dans l'espace avant que le célèbre Gagarine ne soit le "premier" homme dans l'espace ? De théories complotistes en avis de spécialistes, de pseudos journalistes en documentaires made in réseaux sociaux, tous les experts donneront leur avis pour étayer l'une ou l'autre des versions. En toile de fond les auteurs dénoncent la facilité de manipuler les informations, les fakes news qui nous inondent, et la crédulité du public. Les réflexions proposées sont intéressantes car elles interrogent sur un problème bien contemporain de notre société. Tout cela est mêlé à une fiction qui pourrait être une réalité. C'est assez malin, même si je pense que cette lecture ne se révélera pas être mémorable sur le long terme. Il restera sans doute ces images noir et blanc de l'immensité de l'espace qui donnent vraiment la sensation du vide.

05/11/2021 (modifier)