Lucky Luke - Choco-boys
Un hommage à Lucky Luke par le chef de file de la BD gay allemande !
Auteurs allemands Calamity Jane Gays et lesbiennes Les Dalton Les petits éditeurs indépendants Lucky Luke
Même un héros du Far West a besoin de vacances. Garder quelques vaches helvétiques semble être l'occasion rêvée pour Lucky Luke. Ces vaches laitières délivrent le précieux lait indispensable à la fabrication des authentiques chocolats suisses. L'Ouest découvre le cacao, et le chocolat doit être bientôt dans toutes les bouches. Mais entre les chasseurs d'autographes, le chef de la tribu des Chicorées et deux cow-boys qui préfèrent se taper dessus à force d'amour impossible, il en viendrait presque à regretter les Dalton...
Scénario | |
Dessin | |
Traduction | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 15 Octobre 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ralf König est un auteur original, et que j’aime bien. J’étais curieux de voir comment son univers allait s’intégrer dans celui de Lucky Luke. Car les deux sont a priori très éloignés ! Mais c’est le propre de ce genre de collection de permettre de revisiter de façon très personnelle quelque chose de bien balisé. Et je dois dire que, si je préfère les aventures contemporaines de Paul et Conrad dans l’œuvre de König, il s’en est pas mal tiré ici dans ce western pour de rire. L’histoire est loufoque (autour d’un Suisse cherchant à acclimater ses vaches pour produire un super chocolat aux États-Unis), mais ce fil rouge permet de décliner quelques petites saynètes sympathiques autour. Rien d’hilarant, mais le sourire est au rendez-vous. Mon seul bémol concerne quelques jeux de mots vaseux autour des noms des personnages, mais bon, l’ensemble est agréable et amusant. Et les trognes habituelles de König (avec ces bouches de traviole) passent très bien. Il a aussi su utiliser quelques side-men, surtout les Dalton (quelques dialogues amusants entre Averell et Joe bien sûr), plus que Calamity Jane (qui a de toute façon moins de potentiel comique). Au final, cette version gay de l’univers Lukien se révèle une lecture que j’ai bien aimée.
Parmi les 6 histoires de "Lucky Luke vu par", je place celle-ci en 3eme position. J'ai pourtant vraiment eu du mal à accrocher au début, notamment avec le style de dessin que je n'aime pas trop, bien que je m'y sois habitué au fil de la lecture, mais aussi à cause de certains dialogues difficiles à déchiffrer. Cela dit, une fois bien plongé dans l'histoire, j'ai passé un agréable moment de lecture. J'ai souri quelques fois grâce aux 2 fans qui suivent Lucky partout, et j'ai surtout été conquis par l'histoire du grand gaillard homosexuel. Pas mal du tout.
J'ai lu cet album dans la foulée de celui de Blutch, Les Indomptés, et je m'y faisais justement la réflexion que celui-ci avait mis Lucky Luke dans une situation le sortant des sentiers battus pour le désarçonner, le faisant côtoyer des gamins (mal élevés), tout comme Morris l'avait fait côtoyer des femmes dans La Fiancée de Lucky Luke. Eh bien ici, Ralf König le fait côtoyer des cow-boys homosexuels... et force est de constater que ça ne le désarçonne pas du tout, et qu'il prend ça de manière très cool. Et je trouve ça chouette. A un moment donné, j'ai cru que l'auteur allait n'utiliser Lucky Luke que comme prétexte à nous faire du Conrad et Paul au Far-West mais non, il utilise bien les codes et personnages de la série Lucky Luke pour produire un excellent cocktail entre l'esprit de Morris et celui de Ralf König. On s'amuse d'emblée de voir son graphisme appliqué à l'univers de Lucky Luke, et de voir ce dernier en jean moulant "bien gaulé", avec la mèche noire sur le regard ténébreux. Certes on est loin du style de Morris mais j'aime bien, ça fonctionne. Et j'ai beaucoup rigolé aux dialogues et à la mise en scène. Les clins d'œil sont nombreux, les dialogues à double sens encore plus, et le tout est pris avec le naturel et le bon sens propres à Ralf König. Il y a un très bon sens du rythme pour les gags et pour rendre amusantes les réparties des personnages. J'ai trouvé ça très drôle et j'ai ri à haute voix de nombreuses fois. Pour autant, ce n'est pas que de l'humour et il y a bien un scénario derrière tout ça, une intrigue certes pas très mouvementée et plutôt romantique au final, mais une histoire qui coule bien et se lit avec plaisir. J'ai passé un très bon moment avec de sympathiques personnages.
C'est le premier album de Ralf König que je lis et au vu de ce que j'ai vu de sa production sur internet, ici il est plus soft et grand public. En effet, il parle d'homosexualité avec humour et il y a rien de choquant à moins d'être homophobe et de trouver cela horrible de voir deux hommes se faire des câlins. L'humour fonctionne bien et j'ai rigolé à plusieurs reprises. Malgré cela, je ne pense pas que ça soit un Lucky Luke indispensable parce que le rythme est plutôt lent. On est loin de l'action qu'il y avait dans les meilleurs albums de la série, notamment avec Goscinny qui était capable de raconter beaucoup à chaque page. Résultat, il se passe moins de chose dans ce récit de plus de 60 pages que dans plein d'albums de 44 pages de la série ! Au moins cela reste agréable à lire et j'ai pas eu l'impression de voir l'auteur meubler comme dans les pires moments de la série. Le dessin est sympathique.
Je connaissais son univers mais c’est ici le 1er album de Ralf König que je lis, et je dois dire qu’après la déception de la reprise de Bouzard, celle-ci fonctionne et se révèle plutôt agréable. Une bonne surprise. Histoire, dessins, humour homogènes de bout en bout, parsemé de nombreux clin d’œil à la série mère. Il y a exactement ce que je recherche de ce type d’exercice : le mariage entre 2 univers, celui de l’auteur et du matériau de base pour une relecture atypique. Pari réussi pour ce choco-boy, qui nous propose une lecture décalée tout en restant respectueuse. Le tout reste trop anecdotique pour mériter le 4* mais on est franchement sur du bon boulot.
Ca fait longtemps que je n'avais pas lu du Ralf König. Il arrive à transposer ses thématiques homos dans le contexte de Lucky Luke avec des cow-boys qui rejouent brokeback mountain dans la vallée. C'est très drôle et plein d'autodérision. Cela reste dans l'esprit de la série et on croise plusieurs personnages emblématiques comme les Dalton. C'est soft et je dirai que c'est accessible à un lectorat de tout âge.
Buddy, vieux cow-boy à l’aspect hirsute et au cœur tendre, partage sa vie avec son ami Terry dans le Far West d’antan. Avec une certaine nostalgie, il raconte sa rencontre inattendue avec Lucky Luke, le cow-boy le plus célèbre de l’Ouest sauvage, avec qui il passa durant sa jeunesse quelques jours dans les montagnes à garder un troupeau de vaches… Dit comme ça, on pense à « Brokeback Mountain », sauf que Luke ne mangeait pas de ce pain-là, même si Buddy, lui, était quelque peu émoustillé… Si les suites, préquelles et autres variations ont fleuri ces dernières années à partir de la série d’origine, il faut avouer que l’on ne s’attendait guère à ce que Ralph König rende lui-même hommage à Lucky Luke. Pourtant, comme à peu près tout amateur de BD normalement constitué, l’auteur allemand, plus connu pour ses comédies burlesco-existentielles sur le milieu gay, a forcément lu au moins une fois dans sa vie les aventures du célèbre cow-boy solitaire. Alors après tout, pourquoi pas ? Reste la question suivante : les deux univers allaient-ils pouvoir fusionner par le biais d’une alchimie probante ? Dans l’introduction, le lecteur fait connaissance avec Buddy, vieux barbu hirsute et ventru, et Terry, même tranche d’âge mais d’un gabarit beaucoup plus modeste, qui semble être son compagnon de vie. A la demande d’un auditoire invisible, qui peut être le lecteur, Buddy va raconter sa rencontre avec le célèbre cowboy du temps de sa jeunesse (oui oui, figurez-vous que vous avez très très envie d’avoir des détails sur cette rencontre mémorable !). Même si ça ne saute pas aux yeux, Buddy est gay, mais un gay qui pourrait sortir tout droit d’un bar pour vieux « bears » joufflus portés sur le cuir (il faut dire que depuis « L’Automne dans le pantalon », la prise d’âge semble être devenue une préoccupation chez König, 61 ans au compteur…). Comme on pouvait s’y attendre, l’auteur des « Nouveaux mecs » ne s’est pas départi de son humour décalé, toujours pas mal en dessous de la ceinture (de cow-boy), et on n’est guère surpris de trouver un « job center » dans la petite ville de Straight Gulch, là où commence le récit de notre ami Bud, encore rouquin à l’époque… C’est donc au pôle emploi local que Lucky Luke va se présenter et croiser la route de ce dernier, au milieu d’une galerie de personnages improbables, dont un fabricant de chocolat suisse en quête de recrutement… Le cow-boy solitaire conduira les vaches de M. Sprüngli — qui veut du lait de qualité pour mieux vendre son chocolat en Amérique — dans une prairie à l’herbe fraîche et généreuse en compagnie de Buddy. Curieusement, notre héros semble peu soucieux de se compromettre avec celui qui a déjà une réputation sulfureuse dans un coin où il vaut mieux avoir l’air viril et hétérosexuel… En fait, on ne parvient pas trop à déceler ce que Lucky Luke a derrière la tête en invitant Bud à être son co-équipier. Recherche-t-il une nouvelle expérience en allant « cueillir le pissenlit » avec son nouveau pote ? Envisage-t-il un coming-out ou voudrait-il juste l’allumer un peu pour vérifier son pouvoir de séduction auprès de la gent homo ? Bref, on ne sait pas trop, c’est flou et ça bande mou, et c’est bien là que le bât blesse. D’ailleurs, la narration s’enlise très vite, si tant est qu’elle n’était pas déjà enlisée dès le départ. Ralph König, avec cet hommage, semble avoir renoncé à l’audace à laquelle il nous avait habituée. On est entre le trop peu et le pas assez, si l’on excepte l’abondance textuelle (à défaut d’être sexuelle, et là encore, la libido des personnages semble en berne, on a connu un König plus enclin à traiter avec humour de ses obsessions queutardes). Et ça, on le savait aussi, les ouvrages de l’ambassadeur de la BD gay teutonne sont bavards. Ce n’est pas un problème lorsque les gags sont drôles, sauf qu’ici rien ne fonctionne, et que par conséquent cela paraît encore plus bavard que d’habitude, en plus d’une narration très confuse. Et ce ne sont pas les apparitions de Calamity Jane ou des Dalton qui vont y changer quoi que ce soit. Jeux de mots graveleux (oui mais quand c’est un pédé qui les fait, c’est forcément plus fin…) et punchlines tombent à plat (problème de traduction ?). Le gag sur les cigarettes en chocolat proposé par Sprüngli à Luke (tout ça pour coller avec le calembour du titre de l’album…) s’écrase piteusement tel un vieux mégot, et la référence prévisible à Brokeback Mountain, qui devient Bareback Mountain, peine à déclencher un sourire. Ralph en fait, on le vérifie au fil de ses productions, n’est jamais aussi bon que lorsqu’il parle de son quotidien et du milieu homo par le truchement de ses doubles Conrad et Paul. Si on avait été un peu moins convaincu avec son adaptation shakespearienne (Iago), on est ici carrément déçu. Bref, pour Lucky Luke, l’honneur est sauf et l’icône « qui tire plus vite que son ombre » n’aura fait que suggérer que, eh bien lui aussi en est capable tout hétéro qu’il soit, de montrer ses côtés féminins en se baignant dans la rivière à oilpé avec Bud, grand timide un peu ballot incapable de saisir l’occasion pour proposer la « santiag » à notre cher cow-boy. Les cow-boys restent des cow-boys et les vaches ont été bien gardées. Si on apprécie toujours les gros nez de König, cela ne suffit malheureusement pas à émettre une opinion réellement favorable sur cette production anodine et décevante, pas plus que le topo historique en fin d’ouvrage, d’ailleurs non sourcé, où l’on apprend que « la population de l’Ouest sauvage était bien plus diverse qu’on ne le croit généralement », qu’ « on y croisait des cow-boys gays, ainsi que des pétroleuses lesbiennes et des Amérindiens queers » et que « l’Ouest sauvage a bel et bien eu les couleurs de l’arc-en-ciel ». Dis-donc, Ralph, tu ne prendrais pas un peu tes désirs pour des réalités ? Pour un peu, tu nous ferais croire que la potence, les plumes et le goudron n’étaient rien d’autre qu’un sommet de volupté SM dans les backrooms du Far West. Allez Ralph, avoue, tu n’aurais pas un peu trop scotché sur les Village People ? Les 3 étoiles, on va dire que ça sera pour le message de tolérance et surtout parce que j’ai de la sympathie pour l’auteur.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site