Tu m'as tué (Tu me has matado)
Prix 2010 Révélation au festival international de la BD de Barcelone Thriller étrange et fantastique.
Auteurs espagnols Les petits éditeurs indépendants
Une voiture de police stylée années 50 fonce à travers le désert du sud des États-Unis, quelque part entre l’Arizona et l’Alabama. À son bord, l’officier Alonzo, son jeune coéquipier et, dans le coffre, un noir bâillonné prêt à être livré en offrande à une secte sataniste mâtinée d’un racisme à la KKK. Dans ces contrées sudistes, c’est en tuant un noir que l’on gagne la confiance et le respect des siens. Mais cette fois, les règles de l’épreuve initiatique sont changées et c’est son coéquipier qu’Alonzo va devoir tuer...
Scénario | |
Dessin | |
Traduction | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Novembre 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Visuellement rébarbatif et monotone, alors qu'on ne comprend pas si le propos vise à nous faire rire ou à nous terrifier. J'hésite vraiment sur la note, parce que ce n'est pas pour moi, mais j'avoue que c'est bien construit : tout est fait pour dérouter, et tout retombe sur ses pattes sur la dernière planche, et rien que pour ça , je dis chapeau. Ce qui déroute : un décor de route désertique et désespérément sans relief, avec parfois un motel ou une station essence. Des couleurs de fond les moins réalistes possibles, et le reste du dessin rempli en aplats contrastant. Des types en chemisette et cravate, des flics, une femme et c'est une pute, évidemment. Cadrage américain, le plus souvent avec deux personnages. Des propos homophobes et des actes homosexuels développés par les mêmes personnages (à la Baron de Charlus pour les amateurs de Proust). Beaucoup de personnages à lunettes dont on ne voit pas les yeux. Bref tout ça concoure à une sorte d'abstraction hostile. Des dérapages avec le réalisme peuvent aussi aller vers le gore, pour en rajouter une couche. Directement adressé aux amateurs de comics underground. Pour les autres, la marche est haute, (et je me compte dedans).
Je découvre avec cet album un auteur espagnol. J’ai même été surpris qu’il soit espagnol (son nom donnait quand même un indice !), tant son dessin, le découpage des cases me faisaient penser à certains auteurs indés américains, comme Clowes ou Burns. Une ambiance et un dessin proche aussi du travail de Mezzo et Pirus. C’est en tout cas un album que j’ai bien aimé, une découverte sympathique, alors même que certains passages m’ont pourtant un peu échappé. C’est que l’intrigue – qui mêle allègrement ambiance thriller dans l’Amérique profonde, raciste, religieuse, et un fantastique plus ou moins macabre, joue sur une folie anxiogène, la plupart sinon la totalité des personnages étant assez barrés. La construction de l’intrigue est elle-aussi éloignée du classicisme, puisque des personnages se croisent, le long d’une route déserte, près d’un bled (que l’on ne voit pas), dans un motel ou une station-service. C’est un peu déconstruit, avec des flash-backs, qui ajoutent à l’étrange qui domine ici. Le dessin, froid, est raccord avec l’ambiance quelque peu dérangeante développée dans ces pages.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site