Phase 7
« Durant ces quatre dernières années, il y eu trois jours où j’ai oublié de dessiner des bande dessinée : une fois avec Carolyn, une autre où j’ai passé la journée avec mon père, et enfin une fois où je me suis préparé toute la journée pour aller à un festival bande dessinée. »
Autobiographie Comix Les petits éditeurs indépendants Profession : bédéiste Séries avec un unique avis Théâtre
Alec nous fait partager son travail de menuisier-décorateur de théâtre, ses multiples déménagements à travers les USA et surtout son total dévouement au dessin et à la bande dessinée. L’auteur américain autopublie son fanzine Phase 7 depuis 2002. L’employé du Moi a traduit pour la première fois cet auteur prolifique et méconnu en Europe dans une anthologie sélectionnant 200 pages parmi son corpus. Des histoires autobiographiques, où l’on peut suivre l’évolution graphique d’un auteur brillant, du charme de la maladresse à l’affirmation d’un style personnel. En 2005, Phase 7 est récompensé par un « Ignatz Award du meilleur minicomic ». En 2007, ce sera au tour de l’auteur d’être lui-même récompensé par un « Ignatz Award du meilleur talent », grâce à son histoire « Summer stock ».
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Date de parution | 11 Novembre 2008 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
J’ai vraiment bien aimé ce recueil de courts récits même si ce qu’y raconte son auteur est des plus anecdotiques. Mais il y a une telle simplicité dans le ton employé et une telle maîtrise du rythme que la lecture s’est avérée très plaisante. En fait, j’ai eu le même genre de feeling que lorsque je lis une œuvre de Michel Rabagliati ou lorsque j’ai lu De mal en pis. Même gentille ironie pour des personnages touchants par leur maladresse, fondamentalement gentils et que je trouve proches de moi. Même sens du rythme, qui parvient à rendre accrocheur un récit du quotidien. Même type de dessin très lisible, expressif et en noir et blanc. Toutes les histoires ne sont pas du même niveau et l’évolution de l’auteur est indéniable. Certains des premiers récits ressemblent à un exercice scolaire (« racontez une anecdote sous forme de bande dessinée en apportant une attention particulière au rythme et à la narration ») mais au fil du temps, l’auteur affine son style et trouve un ton. J’oublie alors la forme (qui est excellente du début à la fin) pour m’intéresser au fond. Et le parcours d’Alec Longstroth est finalement très instructif en nous présentant un personnage issu de la classe moyenne américaine, qui déménage souvent, est passionné par les graphic novels et travaille dans le milieu du théâtre. Franchement, j’ai eu l’impression de voir un pote. Je me suis aussi beaucoup amusé des rencontres qu’il fait dans différents festivals, prenant ainsi conscience du parcours que j’ai effectué depuis que je fréquente bdtheque, car la moitié des auteurs rencontrés, je les ai découverts via le site. Et en voyant ce geek s’enthousiasmer à la lecture de L'Art Invisible, trembler face à Craig Thompson ou s’émouvoir de la simplicité d’un Adrian Tomine, je me suis dit que, quelque part, je devais moi-même en être devenu un. Tout n’est pas parfait et, comme déjà dit, les histoires sont vraiment anecdotiques mais avec une telle maîtrise du rythme et l’usage de ce ton gentiment ironique, cet album m’a apporté plus que ce que j’en attendais.
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