Ne change jamais (No cambies nunca)
Étrangeté des êtres.
Auteurs espagnols Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis
Trois histoires se croisent dans Ne change jamais et finissent par s’entremêler. Chacune d’elles est empreinte d’étrange et de science-fiction. On découvre un futur possible où les expériences scientifiques ont engendré des mutations irréversibles de l’être humain. Les humains mutants contaminent leur entourage mais tout cela est étouffé et gardé secret. Impossible de dénouer le fil du récit tissé par l’auteur qui nous laisse haletant, pantois et distille en nous l’angoisse sourde d’un mystère non élucidé. Genre, sexualité, condition sociale, espèce, rien n’est établi. Et le portrait encadré d’un singe, à la manière d’une photo de famille, nous interpelle sur le passé de notre espèce et donc son futur à venir...
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| Date de parution | Août 2018 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
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Après Tu m'as tué, avec lequel j’avais découvert cet auteur espagnol, David Sanchez a publié chez le même éditeur ce « Ne change jamais », dans lequel je retrouve une bonne partie de ce qui m’avait intrigué dans l’opus précédent. A savoir une ambiance et des personnages (pour ne pas dire une intrigue !) à la fois étranges et dérangeants, le tout calé dans un gaufrier assez strict, avec un trait fin, un style assez froid, qui fait penser à certains auteurs comme Clowes ou Burns (les thématiques et certaines images se rapprochant plus du second). Mais alors là tout semble exacerbé par rapport à son œuvre précédente. L’intrigue est tout aussi déconstruite, avec une alternance de personnages, lieux différents, qui s’imbriquent tous plus ou moins facilement dans une « histoire » loin d’être linéaire et véritable défi aux esprit cartésiens. Ici les repères de genre, de sexe, d’espèce (qui sont ces êtres étranges, mêlant traits humanoïdes et animaux, aux visages verts ?) s’effacent, au profit d’un imaginaire à la fois riche et déstabilisant. Médecins chercheurs aux méthodes expérimentales peu orthodoxes, drogués, spationautes, etc : plus que l’aspect fantastique et étrange, c’est la difficulté à me raccrocher à une narration saisissable qui m’a parfois un peu perdu. Reste que j’ai été accroché par cet imaginaire même, dérangeant donc, malsain parfois, mais qui ne cesse d’intriguer, à défaut de bâtir une intrigue. Tout l’aspect surréaliste des images, qui s’entrechoquent, n’est pas non plus pour me déplaire. Sanchez est en tout cas un auteur que je vais continuer à suivre. Par contre, c’est à réserver aux amateurs de ce type d’œuvre, très très éloignée du franco-belge classique, pas tant par le dessin, à tout prendre classique et figé, mais du fait des thématiques et de leur traitement plus qu’atypiques. C’est clairement à feuilleter avant d’envisager un achat. Mais je suis très content du mien ! Note réelle 3,5/5.
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