47 Cordes

Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)

Se faire caméléon pour mieux soumettre sa proie… Un conte de fées fantastique sur la manipulation et la possession de l’être désiré.


Gros albums

Un jour, une métamorphe tombe amoureuse d’un jeune homme nommé Ambroise. Elle peut changer de forme à volonté, mais des questions finissent par la hanter : quel visage doit-elle incarner pour se faire aimer ? Qui doit-elle être pour conquérir sa proie ? Inconscient de l’obsession dont il est l’objet, ignorant la vraie nature de la créature, Ambroise cherche à acquérir une légitimité au sein de l’orchestre qu’il vient d’intégrer en tant que harpiste. C’est alors qu’il rencontre Francesca Forabosco – cantatrice aussi excentrique que renommée – qui va le prendre sous son aile. Elle lui propose un marché. S’il veut obtenir la harpe de ses rêves, Ambroise devra relever 47 défis. Un seul échec, et l’instrument lui échappe... 47 Cordes est l’œuvre la plus dense et ambitieuse de Timothé Le Boucher. Conçue en deux parties, ce premier tome expose sur près de 400 pages un univers hypnotique, plein de tensions sensuelles et de personnages incarnés. Timothé Le Boucher construit une nouvelle fois un thriller psychologique singulier qui aborde l’obsession et le rapport à l’autre tout en évoquant les travaux de conteurs majeurs tels que Stanley Kubrick, David Lynch, Naoki Urasawa ou Suehiro Maruo...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Novembre 2021
Statut histoire Série en cours (2 tomes prévus) 1 tome paru
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série 47 Cordes © Glénat 2021
Les notes
Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)
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15/12/2021 | Blue boy
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Par olma
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Cette BD est un superbe récit à la fois fantastique, sensuel et empli de suspense, dans lequel le surnaturel se fait une place dans le monde réel à travers deux histoires menées en parallèle, qui s’entrecroisent progressivement et finissent par se rejoindre avec un premier tome qui se termine sur un « cliffhanger haletant » qui ne donne qu’une envie : ouvrir le 2ème tome. Le personnage d’Ambroise, harpiste confirmé aspirant à devenir professionnel est celui qui fait le lien entre ces deux récits : Le premier raconte la façon dont une métamorphe (créature fantastique capable de prendre n’importe quelle apparence) tente de le séduire sans lui dévoiler sa nature, alors que le second décrit l’insertion difficile d’Ambroise dans un orchestre où joue déjà sa sœur percussionniste. La formation musicale est traversée de sourdes tensions en raison notamment des agissements d’un corbeau malveillant et des rivalités, conflits ou attirances dans l’orchestre. Les interactions entre personnages (humains ou fantastiques) sont très riches de désirs exprimés ou refoulés, de sentiments généreux ou plus obscurs qui créent mystère et suspense. Les personnages eux-mêmes sont finement dessinés dans toutes leur diversités. Un des autres intérêts du récit est de laisser beaucoup de zones d’ombre et de mystère sur les nombreux personnages principaux et secondaires dont l’on découvre peu à peu certains secrets ou motivations, alors que d’autres restent dans l’ombre au moins pour le premier tome. Ainsi par exemple, Ambroise reste froidement indifférent à toutes les variantes d’incarnations classiques de la séduction (de la pin-up à la sportive en passant par la fille d’à côté ou la lectrice…), et c’est par un jeu de billard à deux bandes inattendu et surprenant que se révélera à lui celle qui correspond à son attente profonde : une femme plus grande que lui dans tous les domaines : que ce soit par sa reconnaissance artistique internationale, sa force de caractère, sa maturité d’âge, l’amplitude généreuse de son corps… sachant qu’une possible clé sur l’explication de cette correspondance nous est donnée ensuite plus loin dans le récit. L’histoire joue avec virtuosité sur les thèmes des relations multiples de l’amour et du désir, de la vérité et de la dissimulation, de la confiance et de la trahison... L’illustration est très réussie : les dessins fins et précis de Thomas Le Boucher sont aussi excellents lorsqu’ils représentent le monde « normal » avec finesse et réalisme, que lorsqu’ils dépeignent l’intrusion du fantastique dont certaines scènes sont dignes de certains tableaux de Jérôme Bosch, ou lorsqu’il représentent des extraits (souvent très drôles) du carnet à dessins d’Ambroise qui illustre les moments importants de sa vie. La qualité des dessins est mise au service d’un scénario découpé de façon vive et dynamique, très cinématographique.

19/02/2023 (modifier)