Le Grand Vide

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)

Angoulême 2022 - Prix du Public France Télévision Une plongée dans un monde où la célébrité est une question de vie éternelle ou de mort


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" Mais… Manel Naher, c'est moi !" Qui est donc cette autre Manel Naher, qui fait la Une des journaux ? Elle fait de l’ombre à Manel Naher, la vraie Manel Naher, l'héroïne de cette histoire ! Et l'ombre, c'est l'oubli et la mort immédiate, Manel Naher décide de devenir une star quel qu’en soit le moyen pour atteindre son objectif.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Août 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Grand Vide © 2024 2021
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)
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02/01/2022 | doumé
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L'avatar du posteur bamiléké

Angoulême 2022 Prix du Public France Télévision. Léa Murawiec pour son premier album nous envoie un missile. Si cette jeune autrice confirme, il va falloir s'habituer à son nom vite fait. J'ai adoré le concept proposé. Dans une ville monde presque sans borne, nous nous promenons dans un univers dystopique qui ne doit rien à une explosion nucléaire ou à un régime galonné. C'est bien plus subtil car nous sommes les propres responsables de cet univers ultra connecté où la renommée (la présence) tient lieu d'espérance de vie. Peu importe la qualité et ce que vous faites du moment que l'on parle et que l'on pense à vous. L'oubli ou la solitude, c'est la mort imminente quel que soit votre âge. Paradoxalement les ados peuvent être aussi vite exposés que les personnes âgées à cause d'un lien social en reconstruction entre enfance choyée par les parents et âge adulte bien cadré par son statut. Manel Naher, la vingtaine rebelle n'a cure de ces contraintes et ne rêve que de liberté et d'aventure avec son pote Ali. Elle développe un tropisme vers le vide. Ce grand vide que la communication officielle vous en interdit la rêverie. Sauf qu'à cause d'un imprévu, comme la vie en est faite constamment, Manel est rattrapée par la patrouille. A cet âge, la pire angoisse et la pire agressivité peut suivre à la plus belle exaltation. L'action qui en découle peut avoir des effets si imprévus qu'ils vont vous transformer du tout au tout. Léa Murawiec pose un regard aiguisé et un poil angoissant sur les défauts possibles de notre société future. Elle me renvoie à cette montée d'angoisse subie par de nombreuses personnes au moment du confinement quand les liens sociaux réels ont été mis à mal à cause du virus. Je trouve que c'est très finement observé. Le concept est bon et comme si cela ne suffisait pas Léa Murawiec nous claque du/son style. On peut ne pas aimer mais l'auteure met immédiatement sa signature graphique dans votre pupille. Avec ses trois couleurs pantones, son trait fluide, élastique et bondissant, Murawiec ne laisse pas respirer. Les effets de profondeur donnent le vertige et confortent ce sentiment d'angoisse quand on regarde ces planches avec ces milliers de buildings jumeaux où s'inscrivent ces milliards de noms. C'est en tout cas l'impression que cela m'a donné. Un super concept et un graphisme personnel qui décoiffe comme son héroïne pour un premier album. Quel coup de maîtresse !!

17/05/2022 (modifier)