Caliban
Caliban est un récit fascinant, angoissant et labyrinthique renvoyant aux atmosphères de H.P. Lovecraft, Clive Barker ou aux longs-métrages de la saga Alien. Un titre de genre parfaitement maîtrisé par Garth Ennis (The Boys, Preacher) et Facundo Percio (Fashion Beast, Anna Mercury).
Auteurs britanniques Avatar Press Edition participative Les petits éditeurs indépendants
Un vaisseau d'exploitation minière parcourt l'espace, à la recherche de nouvelles ressources. Mais le voyage prend un tournant catastrophique quand un gigantesque objet non-identifié surgit de nulle part et se retrouve unifié avec le Caliban. Les survivants parcourent les deux bâtiments, désormais confondus, recherchant un moyen de regagner la Terre. Hélas pour eux, leur plongée dans l'horreur ne fait que commencer. Une menace venue des temps anciens s'emploie à faire de nouvelles victimes. Texte : L'éditeur
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Date de parution | 28 Février 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Hommage à HR Giger et à Alien - Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2014, écrits par Garth Ennis, dessinés par Facundo Percio, encrés par Sebastian Cabrol, et mis en couleurs par Hernan Cabrera. Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre. Quelque part au fin de fond de l'espace, l'équipage du vaisseau minier Caliban se déplace dans l'hyperespace. En plein pendant ce saut, il heurte un autre vaisseau de taille gigantesque et d'origine extraterrestre. du fait des propriétés particulières à l'hyperespace, ils sont fusionnés entre eux, au niveau moléculaire. Il n'y a d'autre choix que de revenir dans l'espace normal et d'évaluer les dégâts. Au poste de pilotage, les survivants font le point et analysent leurs possibilités d'action. Il faut déterminer l'ampleur des dommages, savoir où est le reste de l'équipage dans cet enchevêtrement entre les 2 vaisseaux, chercher les éventuelles fuites d'oxygène, et réfléchir à une exploration de l'autre vaisseau. En exergue, Garth Ennis a inclus une dédicace à Hans Ruedi Giger, le créateur d'Alien et d'autres bestioles, toutes aussi angoissantes (voir HR Giger ARh+). le lecteur sait donc avant de commencer le récit qu'il s'agit d'une variation sur le film Alien (1979). En affichant clairement la nature de cet hommage, Ennis neutralise une partie du suspense, et crée une attente chez le lecteur pour une partie de cache-cache mortel et peut-être horrifique. C'est à la fois très honnête de sa part, et un peu risqué. Ce genre de récit d'épouvante lié à la présence d'une créature hostile (rodant dans les parages et prête à attaquer n'importe qui au dépourvu) nécessite un bon sens du rythme et du dosage au cinéma pour que le spectateur reste sur ses gardes, alors même qu'il s'attend à être pris au dépourvu. C'est encore plus compliqué à mettre en œuvre dans une bande dessinée, dans la mesure où c'est le lecteur qui contrôle le rythme de sa lecture. Le récit commence bien, avec un personnage principal (Nomi, technicienne spécialisée en communication) qui tient un journal intime permettant au lecteur de découvrir la mission du vaisseau, quelques membres de l'équipage, ainsi que quelques particularités de cet environnement de science-fiction. L'accident de la route en hyperespace est assez original, et le résultat est convaincant. Ennis s'attache à clarifier quelques éléments pragmatiques, telle que la fuite d'oxygène, ou encore la difficulté pour l'équipage de se faire une idée de la masse et de la forme de ce qu'ils ont percuté. Il évoque également le processus délicat pour que les ordinateurs de chaque vaisseau réussissent à établir une forme d'échange de données, avec l'apprentissage délicat de reconnaissance et d'établissement de protocoles. Ennis montre que l'équipage éprouve quelques difficultés à prendre une décision sur la conduite à tenir, leur commandement direct étant hors d'état. Il accroche son récit sur 2 personnages principaux féminins (Nomi, et Sanchita Mali). Il se trouve que cet accident correspond au premier contact entre l'humanité et une race extraterrestre, particularité qu'Ennis développe et exploite avec délicatesse lorsque les membres de l'équipage en prennent conscience. Il prend également le temps de montrer un aspect de la culture de cette race extraterrestre, d'expliquer pourquoi elle parcourt le cosmos, etc. Par contre il ne réussit pas à innover sur le schéma classique des membres de l'équipage se faisant exterminer à tour de rôle par le monstre. Ce dernier dispose de capacités exceptionnelles, expliquées dans le récit. Nomi et Sanchita finissent par être placée devant un dilemme moral très classique dans ce genre de récit. Facundo Percio avait déjà illustré des récits publiés par Avatar : Anna Mercury - The cutter de Warren Ellis, et Fashion beast d'Alan Moore. le premier épisode est immersif à souhait. Malgré leur tenue réglementaire, les personnages sont facilement identifiables, et dotés de morphologie normale. Les coursives du vaisseau présentent une largeur normale, l'espace étant compté à bord. La technologie du vaisseau en arrière-plan comporte des voyants et des tubes, évoquant des appareillages complexes de manière discrète, sans être passe-partout. Les mises en scène sont adaptées à chaque séquence, et font bien ressortir l'horreur des situations (perte des individus en sommeil artificiel, enchevêtrement des 2 vaisseaux). L'encrage est net et précis. Cette bonne impression s'atténue un peu dans les épisodes suivants. Pour commencer le lecteur observe que Percio utilise les mêmes arrière-plans à répétition, de plus en plus génériques, quand ils ne disparaissent pas plusieurs cases durant. En fait il n'a conçu l'intérieur des 2 vaisseaux que de manière superficielle, sans apporter de réflexion à la technologie, ou à la logique de la conception technique. Sans grande surprise, les extraterrestres de l'autre vaisseau sont anthropomorphes, certes pas tout à fait de la même taille qu'un être humain. Dans le détail, la taille de la combinaison spatiale que revêt l'un des membres de l'équipage laisse à désirer, car le lecteur constate que les bras du personnage sont trop courts pour arriver jusqu'aux mains de la combinaison. Dans un même ordre d'idée, les expressions des visages manquent de finesse dans la deuxième moitié du récit. Cependant, Percio continue à représenter les individus avec un langage corporel normal et réaliste. En fonction des événements, il réussit à représenter de manière cohérente des éléments qui augmentent le niveau d'exigence en suspension consentie d'incrédulité (par exemple la capacité du monstre à modifier le corps humain, pour le rendre plus fort). Ces modifications donnent lieu à quelques cases de nature horrifiques qui fonctionnent bien sur un plan visuel. Avec cette histoire, Garth Ennis et Facundo Percio réalisent un récit de genre aux conventions bien établies : la survie d'un équipage dans l'espace, face à un extraterrestre impitoyable. Leur récit de genre ne réussit pas à bien adapter les techniques de l'écriture cinématographique, pour les transposer à celles de l'écriture d'une bande dessinée. Sans être fade, sur ce point, le récit est plutôt convenu. Le récit se révèle moins convenu et plus intéressant quand Ennis s'intéresse aux personnages et à leurs interactions. L'histoire d'amour n'a rien de conventionnelle et est touchante. Les motivations des deux personnages principaux pour voyager dans l'espace sont convaincantes. Ennis transcrit avec habilité la fragilité de l'être humain dans cet environnement inhospitalier qu'est l'espace. Il titille avec adresse la sensibilité de l'amateur de science-fiction, avec les implications de cette première rencontre entre humains et extraterrestres, mais sans les creuser vraiment.
Vous avez lu le résumé de l'éditeur et pensez deviner la majorité du récit ? Et ben je pense que vous n'allez avoir aucune surprise durant la lecture. En gros, c'est très inspiré d'Alien avec en prime plein de gore (quoique n'ayant pas vu ce film, je ne peux pas comparer). On est dans l'espace, il y a une menace étrange et un par un les membres de l'équipage meurent. J'avais l'impression de déjà-vu alors que je n'ai même pas vu le film alors ça vous donne une idée de l'originalité du scénario si on l'a vu. Le fait que la menace est ancienne donne vraiment l'impression qu'en plus Ennis a aussi copié Lovecraft. On ne retrouve pas l'imagination des meilleurs titres de ce scénariste, c'est juste du réchauffé. Le pire sont les personnages. Pour que ce type de récit fonctionne, il faut que je m'attache aux personnages afin de ressentir de la tension tout le long de l'album, que j'aie peur qu'ils meurent sauf que vu que je m'en fous d'eux, les voir mourir ou non me laisse indifférent. Quant au dessin, c'est le genre de style réaliste qu'on voit beaucoup dans les comics d'aujourd'hui qui me laisse indifférent. Donc voilà si vous voulez lire un récit à la Alien, ce titre est pour vous.
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