Cauchemars ex Machina

Smolderen développe une intrigue dans le cadre de la seconde guerre mondiale, dans laquelle les principaux protagonistes sont des auteurs de polar. Tous vont se trouvés impliqués dans une opération d’espionnage et d’enfumage. Du polar de guerre plutôt cérébral. Même si c’est une histoire inventée de toute pièce, c’est quand même assez bien fait pour nous y laisser croire. Y compris lorsque la « machination » de vient un chouia loufoque – puisqu’il s’agit pour les services secrets anglais (aidés par une romancière) de faire croire à un protagoniste (romancier français) qu’il rêve les informations que l’on veut qu’il transmette à une connaissance liée à un grand ponte du IIIème Reich ! C’est alambiqué, mais on se laisse prendre par ce récit. Un récit que j’ai quand même trouvé un peu lent, manquant de dynamisme parfois. C’est aussi le propre de ce type de polar aussi, qui joue essentiellement sur la réflexion au détriment de l’action proprement dite. Quant au dessin de Gonzalez, il accompagne plutôt bien le récit. Mais je l’avais trouvé plus inspiré sur les immenses étendues désertes de Chère Patagonie. Je pense que je préfère son travail sur les paysages que sur les personnages (affaire de goût, car son dessin ne manque pas de charme et est très lisible).

21/12/2024 (modifier)

Gérer mes listes

Dans Opération Copperhead, j'avais découvert comment les Alliés avaient mis en place une opération d'espionnage fantasque avec de célèbres acteurs de cinéma pour tromper les renseignements Nazis. Avec Cauchemars ex Machina, je découvre une autre de ces opérations en partie burlesque, impliquant cette fois-ci des écrivains de romans policiers. Il s'agit d'atteindre indirectement le grand responsable de l'industrie militaire allemande en passant par son neveu, riche aristocrate allemand, qui est un grand fan d'un médiocre romancier français. Ayant constaté cela, les services d'espionnage britanniques vont demander à une célèbre romancière anglaise d'imaginer le moyen d'instiller dans l'esprit du français les idées permettant, par ricochet, d'amener le patron d'industrie allemand à se rendre à découvert dans un lieu où il pourra être éliminé. La mission est déjà fantasque en elle-même, mais l'idée que vont avoir la romancière et son associé va être encore plus burlesque, comptant sur les rêves de l'écrivain français et sur la superstition du neveu allemand. Une histoire qui mélange espionnage, romans policiers à mystère, tournage de film, et seconde guerre mondiale sur fond de tentative de mettre au point la bombe atomique. Le graphisme est de Jorge Gonzalez, dessinateur argentin auteur de Chère Patagonie. Il a un style bien à lui, appréciant les décors flous et sombres, et des personnages aux traits plus simples rappelant un peu ceux de Blutch. Ce n'est pas un style que j'apprécie vraiment mais il ne m'a pas dérangé ici car il se marie bien à l'ambiance du récit et parce que la mise en scène est bien faite et la lecture très fluide. Le scénario de cette BD est manifestement original, presque incongru par moment, mais suffisamment finement réalisé pour qu'on hésite à savoir s'il y a un vrai fond de vérité ou pas. Je me suis laissé porter par le récit qui titillait ma curiosité et je l'ai trouvé plutôt satisfaisant même s'il ne m'a pas totalement emballé.

10/01/2022 (modifier)

Gérer mes listes