Ladies with guns
Ladies with guns est l'histoire de la rencontre improbable entre des femmes hors du commun refusant d'être des victimes. Un western iconoclaste et jubilatoire où rien ne vous sera épargné.
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles La BD au féminin
L'Ouest sauvage n'est pas tendre avec les femmes... Une esclave en fuite, une indienne isolée de sa tribu massacrée, une veuve bourgeoise, une fille de joie et une irlandaise d'une soixantaine d'années réunies par la force des choses. Des hommes qui veulent les maintenir en cage. Des femmes qui décident d'en découdre, et ça va faire mal.
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Date de parution | 14 Janvier 2022 |
Statut histoire | Série en cours - cycle(s) terminé(s) 3 tomes parus |
Les avis
Cycle terminé, j'ai passé un très bon moment. J'attendrai le cycle suivant pour ajuster ma note si nécessaire. En fait, j'ai tout aimé dans cette série : le style de dessin, la colorisation, l'époque choisie, l'originalité du scénario, le caractère de chaque protagoniste, les scènes d'action et le rythme. On ne s'ennuie dans aucun des trois tomes. Tout est très bien. Rien d'extraordinaire non plus, c'est pourquoi je mets seulement 3 étoiles pour l'instant. C'est original, mais il y a des petits détails qui, sans vraiment me déranger, m'ont semblé trop faciles. Certains choix scénaristiques suivent un schéma classique qu'on peut voir ailleurs, enlevant le côté inattendu que j'aurais aimé voir. [SPOIL] Le méchant qu'on laisse en vie alors qu'elles viennent de tuer tous les autres, juste pour bien montrer que la chasse continuera... Ce même méchant sans scrupule, qu'on voit tuer de sang-froid des innocents, devient indulgent plus tard quand il peut éliminer au moins l'une d'elles, soi-disant parce qu'il n'est là que pour la jeune fille et qu'elles seules savent où elle se trouve. Oui, enfin, elles sont 4 quoi... [FIN du SPOIL] Au final, je trouve l'auteur un peu trop gentillet et classique pour ce qu'il nous propose, qui aurait pu être encore plus original pour se démarquer des autres. On est dans une époque western, assez cruelle, mais parfois on a l'impression d'être au 21e siècle concernant certaines propositions de l'intrigue. Aussi, ça manque un peu de sauvagerie. Le ton est là dès le début, autant pousser l'idée jusqu'au bout dans le réalisme de cette époque. Je ne dis pas qu'il faut voir des viols en action, mais la facilité qu'elles ont à échapper à cela malgré plusieurs situations où elles se trouvent en plein dedans (que l'auteur ne manque pas de nous faire comprendre à plusieurs reprises) me donne l'impression qu'il est trop réservé sur ces points. Du moins, il aurait pu trouver des solutions bien plus crédible. Parfois on dirait qu'il ne sait pas à quel public s'adresser et qu'il a le cul entre deux chaises. Mise à part ça, c'est une très bonne série que je suivrai de près et que je recommanderais également.
Cette série est vraiment remarquable. Alors oui, il s'insère dans un mouvement féministe qui a investi tous les modes d'expression. Oui, il se s'exprime dans une vision peut-être classique, voire caricaturale, du Far West. Bien sûr, le côté "gang de filles", avec ses différents passages "obligés" est assumé. MAIS C'est bien construit, ça avance sans temps mort, les différents éléments s'insèrent sans défaillance particulière. Pour qui est familier(e) de ce type de récit et d'ambiance, ce n'est pas très surprenant, mais le job est largement fait par Olivier Bocquet, qui nous livre une belle galerie de personnages croquignolets à souhait. Et comme l'indique Mac, il y a ce petit élément d'intrigue qui sert de moteur à bas bruit à l'histoire, et intrigue la lectrice ou le lecteur. ET PUIS Il y a Anlor aux pinceaux. Une dessinatrice qui depuis ses débuts avec Les Innocents coupables il y a 12 ans, ne cesse de monter en gamme avec ce dixième album. Anlor dont le trait est doté d'une énergie rare, que je compare avec celui de Loisel. Elle a peut-être encore plus d'énergie que ce glorieux modèle. Il y a déjà plusieurs morceaux de bravoure dans cet album. Lorsqu'il y a des gunfights, la façon dont c'est présenté, à la fois chaotique et très précise, rend assez bien l'atmosphère complètement dingue de ces scènes particulière. La façon aussi très inventive mais tellement évidente dont les onomatopées, les bruitages sont "visibles"... Il y a quelque chose de grand dans ce dessin, il va falloir compte avec cette jeune autrice dans les années à venir. D'autant plus lorsqu'elle est accompagnée par Elvire de Cock aux couleurs, celle-ci installant des ambiances incroyables entre décors naturels et petite ville typique du far West. Que ces planches sont belles ! Le tome 2 est ambivalent. Il y a toujours de belles scènes d'action (dont une poursuite en diligence à la fin), et c'est vraiment jubilatoire, mais aussi des temps "calmes" (sauf en ce qui concerne Daisy), ce qui permet de saisir un peu mieux la personnalité des cinq "ladies", mais aussi de ceux qui leur courent après... Le tome 3 est un peu plus classique dans son déroulement (la préparation d'une évasion), mais il est mené tambour battant, et des éléments apparaissant dans les derniers segments amènent de beaux teasings pour la suite, que j'ai hâte de lire. Que cette aventure est palpitante.
Le western est revenu à la mode depuis quelques années, et y faire intervenir des femmes comme personnages principaux semble être un des passages obligés pour renouveler le genre, une dizaine de séries récentes mettant en avant une ou des femmes, dans un genre pourtant a priori très macho (La Venin, L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu, Fleurs carnivores, Trio Grande, L'Irlandaise, Hippolyte, ou le très hot Les Bêtes de Black City, pour citer quelques exemples de ce sous-genre, Mondo Reverso jouant totalement l’inversion des codes). Et ici on va être servi, puisque le casting – constitué au cours de ce tome inaugural, réunit une belle brochette de femmes, toutes hautement atypiques en tant qu’héroïne de western : une ex-institutrice à forte personnalité (et mensurations), une jeune esclave en fuite (et carrément agitée de la gâchette et du couteau !), une indienne, une prostituée partie avec la caisse et une pionnière anglaise rescapée du massacre de son convoi. Le casting est improbable, comme l’est une partie de l’intrigue, qui joue sur des personnages typés et sur une action qui va crescendo : le dernier tiers de l’album est survitaminé, ça dézingue, ça explose, ça massacre à tour de bras, avec quelques petites pointes d’humour dans les dialogues et quelques rares respirations. On fait en tout cas fi de tout réalisme, tant les donzelles échappent au mitraillage ! Je ne sais pas où les auteurs vont nous amener après le fort Chabrol qui conclut ce premier tome, mais je lirai sans doute la suite, en espérant qu’ils prennent le temps de donner de la consistance à l’intrigue et/ou à la personnalité de ces fortes femmes n’acceptant plus la domination masculine.
Je reste un peu sur ma faim avec ce premier album. Il n’est pas déplaisant, loin s’en faut (je l’ai d’ailleurs lu d’une traite et sans ennui) mais quelques petits détails m’empêchent d’être pleinement enthousiaste. En ce qui concerne le genre, le western est revenu à la mode depuis déjà quelques temps et je suis plutôt preneur. Donc, pas de souci de ce point de vue même si l’univers présenté dans ce premier tome est des plus classiques. Pour ce qui est des personnages, nous sommes dans la mouvance pro-féministe actuelle. Les héroïnes sont des femmes fortes victimes de la barbarie et de la stupidité des hommes. C’est très manichéen et volontiers réducteur (tous les hommes présentés sont cruels et/ou stupides) mais bon, le genre autorise ce type de caricature. Alors, même si je commence déjà à me lasser de cette mode féministe, dans la mesure où les personnages sont suffisamment intéressants, ça ne me pose pas trop de problème. Sauf que là, jusqu’à présent, je dois bien avouer qu’aucune ne m’a marqué plus que d’ordinaire. Elles ne sont pas sans intérêt mais proposent des profils assez classiques (la pionnière, l’esclave, la squaw, la prostituée et l’ancienne à qui on ne la fait pas) et les petits flash-backs qui nous permettent de découvrir leurs passés respectifs proposent finalement des péripéties assez prévisibles. Au niveau du ton, on oscille entre légèreté des dialogues et violence exacerbée de l’univers. C’est assez étrange puisque j’ai la conviction qu’il ne peut rien arriver de trop grave aux héroïnes alors même qu’elles se retrouvent dans des situations dont on ne les voit pas sortir indemnes. Du coup, une jeune esclave qui n'avait sans doute jamais eu l'occasion de tenir une arme à feu se transforme en une seconde en une tireuse hors paire, ou un bâtiment détruit à la dynamite épargne l'ensemble de ses occupants. Le récit y perd en crédibilité et l’opposition entre le ton assez caricatural apporté par la narration d’Olivier Bocquet et le trait réaliste d’Anlor fonctionne moyennement chez moi. Reste le savoir-faire d’Olivier Bocquet. Son récit est rythmé, bien équilibré. Il glisse un petit détail qui vient chatouiller notre curiosité (mais qu’y a t’il dans ce baril de sel ?) L’alternance entre flash-backs et récit central permet de constamment relancer mon intérêt et donc, comme dit plus haut, j’ai lu l’album d’une traite et avec plaisir. Enfin, côté dessin, Anlor a un style agréable à regarder. Seule une case présentant un jeune puma et un serpent m’a semblé maladroite, mais ce n’est qu’un détail par rapport à l’ensemble du travail fourni. Le découpage est bon et la colorisation d’Elvire De Cock est assez vive mais pas dérangeante… Non, vraiment je ne sais pas trop où ça coince. Peut-être que j’en attendais de trop, peut-être ce premier tome ne m’a-t-il pas apporté l’originalité que j’espérais… Toujours est-il que ce premier tome n’a pas été la claque à laquelle je m’étais préparé. Je lirai très certainement le prochain tome mais sans dès aujourd’hui piétiner d’impatience.
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