36 15 Alexia
Un constat désespéré sur le désir et la nature des relations entre hommes et femmes...
Frédéric Boilet Les petits éditeurs indépendants Love Stories
L’album commence avec ces mots : « Au tout début, tu t’appelais Alice. Rapidement, tu as changé pour Alouette, miroir, puis Féeclochette… Normal, puisque j’étais Peterpan. Ce n’est qu’au bout de quelques mois que tu as décidé de t’appeler Alexia… Je venais de te révéler mon vrai prénom : Marcello. Je t’avais rencontré sur minitel, en 36-15… je connaissais ton nom, je savais tes mots… bientôt j’allais découvrir ton visage… » Article de Thierry Groensteen paru dans Le Monde du 2 mars 1990 Pour son deuxième livre en solo, Frédéric Boilet a choisi de vivre lui-même l'aventure qu'il relatait, et d'avancer dans son récit avant d'en connaître le dénouement. 36 15 Alexia commence par une rencontre sur minitel. Elle est mannequin professionnel ; il lui arrache des confidences qui exacerbent son désir, mais qui vont peu à peu se révéler mensongères. Alexia s'offre et se dérobe, elle promet et ne tient pas, elle se laisse filmer mais n'honore pas ses rendez-vous. Elle prendra finalement l'initiative de la rupture, mais, la fiction ayant des droits sur le réel, c'est au dessinateur qu'il appartient de doter l'album d'un fin qui l'agrée. Moderne dans son propos comme dans sa forme, 36 15 Alexia fait l'objet d'une mise en abyme astucieuse, et procède par ruptures de style successives. Boilet démontre avec un réel brio la plasticité d'un médium qui sait faire fusionner les catégories du vrai et de l'imaginaire. Sans doute vient-il de signer l'une des premières bandes dessinées portant la marque des années 90. Article de Thierry Groensteen paru dans Le Monde du 2 mars 1990
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Date de parution | Janvier 1990 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai du mal pour le moment avec mes lectures de Frédéric Boilet. Le scénario me renvoie 30 ans en arrière au temps du Minitel presque le véritable héros de l'histoire. Fleuron de la technologie qui a été atomisé par l'arrivée du web. Son emploi était assez limité (pas d'images). Ici Boilet met en scène la rencontre numérique puis réelle de deux correspondants qui vivent à plusieurs centaines de kilomètres l'un de l'autre. Je dois dire que cela m'a bien ennuyé surtout avec les messages minitel assez convenus et insipides. Je suis passé à côté du mixte entre fantasme et réalité qui est un basic de ce type de récit. Comme j'ai trouvé le graphisme et la mise en couleur assez pauvres je n'ai pris aucun plaisir à lire (très rapidement) cette série.
Avec un titre pareil, on se dit que cela a l'air réellement sulfureux. Il n'en n'est rien, je vous rassure ! C'est la première fois que je lis une oeuvre de Frédéric Boilet dont j'avais entendu déjà parler en bien. Celle-ci fait partie de ses premières écritures. C'est devenu une rareté au fil du temps. L'histoire semble un peu incroyable car on a du mal à croire qu'un homme peut tout laisser tomber pour une femme qu'il n'a jamais vu et à en tomber amoureux fou. C'est le miracle du minitel et aujourd'hui d'internet. Une fois qu'on accepte d'avaler les couleuvres, cela se passe bien. J'ai bien apprécié la fin de ce récit qui fait la différence entre la fiction et la réalité comme la projection de ce que souhaiterait l'auteur dans ses pulsions les plus cachés.
J'ai trouvé cet album dans une brocante, un peu par hasard. Ce qui m'a motivé à l'acheter c'est avant tout la curiosité. Et à ma grande surprise, j'ai vraiment accroché à cette bd. Le scénario de Boilet est vraiment abouti. Il nous raconte les mésaventures amoureuses de Marcello et d'Alexia, tous deux s'étant connus grâce au minitel. Dès les premières pages, on est absorbés par l'histoire. La relation difficile vécue par les deux protagonistes du récit dégage beaucoup de crédibilité et la conclusion de l'album est assez inattendue, ce qui n'est pas pour me déplaire. La mise en page de Frédéric Boilet est tout à fait originale. Le temps présent en n&b et les flash-backs en couleurs s'intègrent avec beaucoup de fluidité dans l'histoire. Du beau travail ! 3615 Alexia est un album a déguster, ne vous en privez pas !
Avec cet album datant de 1990, Frédéric Boilet avait déjà trouvé sa thématique et son univers faits de désirs refoulés et d’aventures sans lendemain. Finalement, c’est un peu à chaque fois la même histoire que nous raconte Boilet, que ce soit avec Peeters dans « Love Hotel » ou en solo dans le fabuleux « L’Epinard de Yukiko ». Mais loin de se répéter, ces différents albums se présentent comme d’intéressantes variations sur les mêmes thèmes : la passion fugitive et la déchirure inéluctable qui s’ensuit. « 36 15 Alexia », ça commence par une rencontre sur minitel, celle d’une femme mystérieuse et envoûtante, un amour longuement désiré avant d’être concrétisé. Puis c’est la véritable rencontre, la passion puis la séparation… une histoire d’amour comme il en existe plein, mais racontée avec brio. La fin de l’album frise le génial. Je ne saurais vous en dire plus au risque d’en dévoiler trop, mais d’une certaine manière, Boilet propose deux fins, diamétralement opposées : une fantasque, imaginaire, et une autre plus réaliste, tout cela grâce à un jeu de mise en abîme qui va plus loin que le simple exercice de style. Le genre d’idée qui fait toute la différence entre un album sympa et un très bon album. Côté dessin, ce n’est pas aussi beau que ce que fait Boilet maintenant. On notera néanmoins une mise en scène souvent habile et des jeux de couleurs particulièrement subtils. Cet album a beau avoir treize ans, il n'a pas pris une ride. Vivement sa réédition programmée chez Ego comme X, que tout le monde puisse profiter de cet album devenu difficilement trouvable.
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