Le Faux Soir
Evocation d'un des actes de résistance les plus connus durant la seconde guerre mondiale.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Bruxelles - Brussels Denis Lapière Documentaires Journalistes La Résistance
Le 9 novembre 1943, la résistance belge vient de réussir le coup le plus audacieux de l’histoire de la presse clandestine en diffusant, au nez et à la barbe de l’occupant nazi, un pastiche du « Soir volé », le quotidien belge confisqué à ses propriétaires par la Propaganda Abteilung qui avait aussi substitué à ses journalistes d’avant-guerre une rédaction composée de zélateurs de l’ordre nouveau. 50 000 exemplaires seront distribués soit dans le circuit normal, soit par les circuits clandestins à 10 francs pièce afin de financer le Front d’Indépendance. Le 9 novembre 1943, le grand éclat de rire qui parcourt la Belgique occupée est entendu jusque dans les capitales alliées, Londres et Washington. Si le Faux Soir fut une illustration de la zwanze bruxelloise, il fut surtout un acte de bravoure et de résistance qui valut la mort ou la prison à ses auteurs. Ce passionnant récit interroge le pouvoir des mots et de la satire comme arme de résistance contre toutes les oppressions. Un fac-similé du journal sera inséré dans l’ouvrage !
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Date de parution | 24 Novembre 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai failli mettre « culte »… Un très gros coup de cœur en tous les cas pour cette évocation historique ! Gros coup de cœur déjà pour son sujet : ce faux Soir qui reste encore aujourd’hui en mémoire de plus d’un Belge demeure un des plus hauts actes de résistance réalisés au détriment du régime nazi durant la seconde guerre mondiale. Pensez donc ! Une parodie d’un journal de propagande distribué en lieu et place de celui-ci et au nez et à la barbe de l’occupant ! Plus d’un des auteurs paiera cet acte héroïque de sa vie, preuve s’il en est que ce faux journal avait méchamment blessé le régime nazi à la seule force des mots. Gros coup de cœur ensuite pour la structure du récit, dans lequel nous passons des réflexions et des recherches des auteurs au récit purement historique, simple et sans fioriture mais complet. La lecture est très fluide. D’une part, on sent l’enthousiasme des auteurs pour ce sujet et, d’autre part, l’évocation historique est tout sauf rébarbative. Contexte, complexité de la mise en œuvre et conséquences de la distribution de ce faux journal, tout est expliqué et détaillé mais sans jamais peser sur le récit. Il y a un florilège de noms et matière à approfondir le sujet pour qui le désire et, dans le même temps, nous sommes face à un documentaire facile à appréhender qui intéressera autant l’amateur d’Histoire que le lecteur lambda qui découvrira ici une histoire dans laquelle le « petit fait la nique au puissant ». Gros coup de cœur enfin pour le dessin de Christian Durieux, en parfaite adéquation avec le sujet. Les passages dans lesquels sont évoquées les réflexions et recherches des auteurs sont réalisés dans un style direct et sans fioritures, comme pris sur le vif. L’évocation historique, par contre, donne lieu à des planches dans lesquelles on reconnait sans devoir se forcer tel lieu ou tel personnage (même si le visage de la plupart d’entre eux m’était inconnu). Le changement de code couleur entre les deux époques, comme le changement de calligraphie sont encore deux détails qui facilitent la lecture tout en créant une ambiance bien typée pour chaque période. Pour moi, c’est vraiment proche de la perfection ! A lire, que l’on soit féru d’histoire ou non.
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