Un général, des généraux
Mai 1958. Alger s'embrase contre un nouveau gouvernement qui, à Paris, semble prêt à dialoguer avec les indépendantistes. Des milliers de colons se soulèvent, obligeant l’armée et ses généraux à choisir leur camp : rester loyaux à l’état ou à l’Algérie française, dernier vestige du grand empire colonial Français.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Boucq Charles de Gaulle La Guerre d'Algérie Le Lombard One-shots, le best-of
Dépassés et galvanisés par la situation, les généraux s’embarquent dans un coup d’état qui devient rapidement incontrôlable... Et si seul un vieil homme à la retraite, le « dernier héros français », était capable d'arrêter cette machine folle et éviter une guerre civile ? Ce vaudeville politico-militaire donnera les clés du pouvoir à de Gaulle et sa Ve République... car juré-craché, « le Général » l’a promis à toutes et à tous : cette fois, il les a compris.
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Date de parution | 21 Janvier 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Les auteurs racontent la grosse magouille du coup d'état des généraux durant la guerre d'Algérie et comment cela servit le retour de De Gaulle au pouvoir, les gaullistes ayant bien magouillé pour tromper tout le monde ! Le scénario est bien fait et montre bien l'absurdité de la politique française de l'époque (quoiqu'au vu de l'actualité récente, je devrais peut-être enlever 'de l'époque'). Le seul reproche que je peux faire c'est qu'il faut déjà avoir lu sur cette période historique pour bien comprendre ce qui se passe parce que sinon on est facilement perdu face à toutes ces magouilles où tout le monde essaie de tirer profit de la situation ou de garder le pouvoir en éliminant ses rivaux. Le dessin expressif de Boucq est parfait pour ce type de récit et ce qui est mieux, c'est que l'album est en format plus grand qu'un album franco-belge ordinaire, alors on peut mieux admirer son trait.
Je suis partagé sur ma note, que j'aurais envie de mettre à 4* pour la prouesse d'arriver à nous faire comprendre le sac de nœuds incroyable que fut le putsch des généraux et l'arrivée au pouvoir de De Gaulle. Mais en même temps, après lecture je n'aurais pas envie de mettre plus que 3*, la proposition ne dépassant jamais ce cadre-là (notamment la fondation de la Vè république) et la BD ne me semblant pas suffisamment riche pour plusieurs relectures. Le duo d'auteur fonctionne à merveille : Boucq et son fameux dessin si reconnaissable qui croque les têtes de chacun de façon parfaitement reconnaissable, et Junker toujours autant à l'aise dans la vulgarisation historique et l'explication simple de situation complexe. Les deux sont parfaitement accordés ensemble et le résultat est plaisant à lire, presque drôle et maitrisé dans son déroulé. Si je dis que la BD est presque drôle, c'est que la situation est tendue tout du long, que l'on sent l'ensemble prêt de péter et qu'il n'y manque qu'une allumette, alors que les auteurs rajoutent des gags parfois bien trouvés qui parsèment l’œuvre. Sauf qu'en le lisant sans avoir d'infos préalables, je n'étais pas certain de s'il fallait rire parce que c'était un gag rajouté ou si c'était juste la situation qui était saugrenue. En lisant les notes finales, j'ai découvert que certaines situations invraisemblables étaient bien réelles. Cependant, ça manque de clarté quand vous ne connaissez pas l'histoire d'origine. Pour le reste, le déroulé des jours se fait bien sentir. On a le poids de cette république qui ne peut résoudre ses crises profondes, le Général dont l'ombre plane sur tout le monde, les généraux qui ne savent que faire ni sur quel pied danser. Le tout avec une Algérie qui veut rester française, enfin pour partie, et sous certaines conditions. J'ai beaucoup apprécié que les auteurs fassent redescendre les protagonistes d'un piédestal de Général jusqu'au niveau de simple humain englué dans une merde noire et qui ne sait comment en sortir. De cette façon, je comprends mieux les différentes interactions qu'il y eut dans ces moments-là, et surtout la raison du retour de De Gaulle en sauveur providentiel. Pour l'ensemble de la BD, je laisse tout de même à 4* mais je dois avouer que je ne la relirais sans doute pas. Ou alors dans très longtemps, mais je suis plus intéressé par une bibliographie à ce sujet.
“Un Général des Généraux”, signé François Boucq et Nicolas Juncker, nous embarque dans une aventure aussi déjantée qu’instructive en plein cœur de la guerre d’Algérie. Cette BD se concentre sur un moment charnière et souvent méconnu de cette période, et le fait avec un mélange détonnant de crédibilité historique et de loufoquerie caricaturale. L’intrigue nous ramène à mai 1958, en plein chaos politique et militaire, lorsque le retour de Charles de Gaulle aux plus hautes fonctions marque un tournant décisif. Mais attention, ici, pas de récit classique et solennel. Saint-Dizier et Boucq s’en donnent à cœur joie pour caricaturer les protagonistes, transformant les généraux fanatiques en une bande de pieds nickelés. Ces hommes, fervents partisans de l’Algérie française, nous apparaissent comme des figures presque comiques, bien loin de l’image de sérieux et de menace souvent associée à cette époque. Les dessins de Boucq ajoutent une dimension supplémentaire à cette satire. Son style fait merveille, donnant vie à des personnages hauts en couleur. De Gaulle, en particulier, est représenté avec un flegme et une prestance contrastant avec l’hystérie des généraux. Les auteurs prennent des libertés avec la réalité historique, mais cela sert à renforcer l’effet satirique. Par exemple, la scène où Massu, essoufflé, fait des allers-retours frénétiques dans un souterrain est un gag de répétition qui m’a beaucoup amusé. Le scénario de Juncker tient parfaitement la route malgré la multiplicité des personnages et des intrigues. Il réussit à capturer l’essence des tensions et des absurdités de l’époque tout en offrant une réflexion critique sur la naissance de la Cinquième République. Les généraux, dépeints comme des bourrins inconscients du vent de l’Histoire, ajoutent une touche de grand-guignolesque à ce récit. Ce qui est particulièrement savoureux, c’est la manière dont la BD traite du retour de De Gaulle comme d’un coup de théâtre plus que d’un coup d’État. La scène finale, avec un De Gaulle en mode sacrificiel, bras en croix (de Lorraine), lançant son fameux “Je vous ai compris !” devant une foule en délire, boucle la boucle de manière jubilatoire.
Nicolas Juncker a déjà produit quelques belles réussites dans lesquelles il jouait déjà très bien de l’histoire, s’immisçant dans certaines périodes à la fois charnières et méconnues, pour livrer une version crédible et loufoque de la grande Histoire, sans pour autant négliger les ressorts de la petite. Je trouve qu’il a ici une nouvelle fois réussi son pari. Ici, nous nous concentrons sur la période mai-juin 1958, en pleine guerre d’Algérie, alors que la quatrième République agonise, que les magouilles politiques et les ambitions militaires se télescopent, et que Charles de Gaulle tire les marrons du feu, en enfumant tout ce petit monde, tout en ne disant rien (en tout cas en public), si ce n’est des sommets de vide (l’inénarrable « Je vous ai compris » clôt de façon grandiose cet album, les malentendus qui le sous-tendent, accentués par les malentendants et les grandes gueules sans cerveaux). La narration est très rythmée, les protagonistes très typés et bien présentés, et les dialogues sont souvent savoureux. Pour cette vision des derniers instants de la quatrième République, Juncker s’est adjoint un très bon compagnon avec Boucq, dont le trait semi-caricatural convient parfaitement au sujet et au ton employé par Juncker pour le traiter. Il accentue juste ce qu’il faut certaines expressions, les trognes de ces militaires et de quelques hommes politiques perdant certes du côté solennel, mais gagnant en potentiel de dérision. Un album épais, très bien complété par une mise au point d’un historien, et que j’ai vraiment bien aimé.
Voici une BD qui manque un peu le coche. Le projet est sympathiquement étonnant et périlleux : faire une BD humoristique sur la guerre d'Algérie. Mais retenir essentiellement le point de vue des chefs de l'armée française (ce qui est déjà assez discutable) pour présenter la situation comme un beau merdier incontrôlable, est des plus réducteurs en plus de créer des gags quelque peu redondants. Cela exonèrerait presque le gouvernement français de ses responsabilités et fait passer de dangereux tortionnaires pour de simples benêts (la postface remédiant bien tardivement à cette naïveté du propos). Cela se lit sans déplaisir, mais ce n'est ni véritablement pertinent, encore moins dénonciateur, ni franchement amusant. L'entreprise échoue donc sur bien des plans.
En revenant sur les circonstances tumultueuses du retour aux plus hautes fonctions de Charles de Gaulle en mai 1958, les auteurs retracent un moment-clé de la vie politique française, dont les effets se font toujours sentir aujourd’hui. Car en effet, cette période, dans le contexte troublé de la guerre d’Algérie, marque la naissance de la Cinquième république, un régime quasi monarchisant où depuis son palais, le Président règne sur ses « sujets » tout en tirant les ficelles, concentrant la totalité de l’exécutif au détriment du gouvernement. Un régime taillé sur mesure pour un général qui, tout auréolé de ses « faits d’armes » durant la seconde guerre mondiale et à la Libération, avait toujours aspiré au commandement suprême. L’homme, populaire, immensément respecté pour sa droiture et plutôt habile, ardemment soutenu par les généraux « pro-Algérie française », du moins dans les premiers temps, rencontra peu d’obstacles dans son accession à la présidence. Il était le « sauveur », et ceux qui lui cherchaient des poux savaient que le combat était perdu d’avance. En même temps, peut-être est-ce le même qui sauva la république... Cette BD, qui est un véritable cours d’Histoire sur une période finalement assez peu connue, est passionnante. Juncker et Boucq nous en livrent ici une lecture originale en utilisant les ressorts de la caricature politique. Si les auteurs se sont autorisés quelques libertés avec la réalité (par exemple, Massu tout essoufflé à force de faire des allers et retours dans le souterrain entre le QG des forces armées de l’Algérie et le gouvernement général), la plupart des événements relatés sont authentiques. Malgré la multiplicité des protagonistes, Nicolas Juncker a su concevoir une narration qui tient la route. Ces généraux, fanatiques partisans de l’Algérie française (et fondateurs de l’OAS de sinistre mémoire), nous apparaissent ici comme des pieds nickelés à côté de leurs rangers, peu conscients du fait que le vent de l’Histoire avait tourné et que l’heure était à la décolonisation. Ils avaient pourtant réussi à semer la peur en métropole en menaçant de faire main basse sur les institutions de pouvoir de la capitale, une peur disproportionnée aux lumières de ce récit qui fait de leur rébellion un théâtre grand-guignolesque. Celui qui en prend le plus pour son grade est sans doute Massu, décrit comme un bourrin qui n’a pas inventé la poudre. La patte corrosive de François Boucq y est pour beaucoup dans la réussite de cette bande dessinée. Etonnement, c’est la première fois que l’auteur de Bouche du diable collabore à un ouvrage politique, et on se demande bien pourquoi. Il laisse ici littéralement éclater son talent, et on imagine aisément que pour lui, De Gaulle, peut-être le plus caricaturé des hommes politiques, était une véritable aubaine. Ainsi, le créateur de Jérôme Moucherot fait ressortir, avec un sens accompli du cocasse, le contraste entre le flegme du bonhomme, attendant patiemment son heure dans son havre paisible de Colombey-les-Deux-Eglises, et l’hystérie des généraux furieux à l’idée d’accorder l’indépendance à l’Algérie. Le tout est assez jubilatoire, et on est parfois interloqué du décalage entre la réalité décrite, plus que lunaire, et le compte-rendu disproportionné des événements dans la presse de l’époque, notamment lors de la rocambolesque « prise » de la préfecture d’Ajaccio qui provoqua un certain émoi en métropole. En conclusion, ce que les auteurs ont parfaitement su mettre en avant, c’est que le retour du Général de Gaulle au pouvoir n’avait rien de vraiment démocratique. Mais celui-ci s’imposait comme le seul homme providentiel face à la crise algérienne, tandis que la quatrième République était en plein marasme, déboussolée par ce coup de force d’une poignée de nostalgiques du temps des colonies, initiative plus théâtrale que véritablement menaçante. Ce récit aux allures de parodie a pourtant une réelle valeur historique, et dans certains cas comme ici, la réalité frise si bien le ridicule qu’on se pince pour y croire. Il n’en reste pas moins que, comme le rappelle l’historien Tramor Quemeneur en postface, ces putschistes au petit pied n’étaient pas des enfants de chœur, à commencer par Massu, adepte de la torture et des assassinats pour faire régner l’ordre à Alger. Même si cette engeance séditieuse fut dupée par celui qu’ils portèrent aux portes du pouvoir, — il est vrai que De Gaulle, qui n’était pas si naïf, s’est un peu servi d’eux — on peut avancer sans trop exagérer que la Ve République est un peu la conséquence d’un coup d’Etat qui ne veut pas dire son nom et permit à la présidence de se voir accorder les pleins pouvoirs. Pierre Mendès-France, fervent opposant à De Gaulle, ne l’avait-il pas dit lui-même ? : « C’est parce que le Parlement s’est couché qu’il n’y a pas eu de coup d’État ! » Cela nous éclaire sur la manière dont les présidents élus après « le Général » ont été bien souvent gagnés par la folie des grandeurs… La scène finale, qui montre un De Gaulle « sacrificiel », avec ses interminables bras en croix (de Lorraine), lâcher son célèbre « Je vous ai compris ! » devant la foule algéroise en délire, est tout à fait savoureuse, d’autant qu’elle fait délibérément lien avec la première image, non moins hilarante. Tout cela fait une vraie réussite d’« Un général, des généraux », compte-rendu à la fois instructif et humoristique d’une période édifiante de l’Histoire de France.
Toutes les BD de François Boucq sont pour moi comme les fantasmes, soit drôles soit violents, d'un grand frère imaginaire. Son trait si reconnaissable transforme tout visage en trogne étrange, et les femmes ont souvent des allures à la limite de la monstruosité. Ses inventions scénaristiques gaguesques ou tragiques tiennent en halène grâce à la qualité de leur mécanique de construction. Mais ici le scénario échoit à Nicolas Juncker (inconnu de moi) et le sujet est historique : Le coup d'état du "quarteron de généraux en retraite" . En tout cas j'ai trouvé le titre bien inspiré, et j'ai acheté l'album. L'épisode est traité en short cuts, avec différents points de vue qui se succèdent (Paris /Alger/ la retraite du général de Gaulle). Mais comme on connait la fin de l'histoire, le sel du déroulement vient surtout de l'interprétation des personnages et des faits, et du caractère profondément humain (pour ne pas dire foireux), que Boucq sait leurs donner par son trait (ici dans la veine de la caricature flamboyante) et aussi par le coté audiardesque des dialogues. De Gaulle à la sauce "tontons flingueurs". Bref c'est drôle, mais on rit jaune. On se rend bien compte que politiques et militaires ne sont pas beaucoup plus aptes à gouverner que Sam et Jean-louis les deux piliers de mon bistro communal.. Bref on reconnait notre pauvre virilité quotidienne dans les excès, les magouilles, les atermoiements, les emportements de ces généraux, assez dépassés par les évènements et manipulés par des seconds couteaux plus jeunes qui referont surface plus tard. On y voit donc (avec leur pédigrée affiché au cours des évènements) : - Salan, sa casquette de général basculée en arrière , l'oeil ahuri et le front brillant de sueur, - le menton volontaire de Massu, en treillis et croquenots, le béret écrasé sur le coté, - le sourcil en l'air de Chassin surplombant une moue dissymétrique, la cravate ouverte et en bras de chemise - les tempes grises et accablées de Pflimlin ... et j'en passe des moins connus mais tout aussi pathétiques - et le silence Du général... Je n'étais pas familière de cette période (évitée par l'éducation nationale parce que trop récente pour mes professeurs de l'époque) et l'interprétation moqueuse qui en est faite m'amuse et m'inquiète en même temps, par sa ressemblance avec certains personnages ridicules des nos gouvernements récents...
Nicolas Junker et François Bouc se penchent sur une des dates qui ont marqué l’histoire de France : le 13 mai 1958. C’est une date que l’on connaît bien sans toujours mesurer les conséquences incroyables qu’aurait pu avoir cet événement. Et là ! On n’est pas déçus ! Le 13 mai, un groupe de généraux français fomentent un coup d’État pour défendre l’Algérie française. L’album prend le temps d’entrer dans les détails de l’événement et nous plonge au cœur d’un imbroglio militaire et politique à la fois stupéfiant et hilarant. C’est savoureux, désopilant – quand on mesure les enjeux politiques – et chacun en prend pour son grade ! Les militaires sont une caricature, à la fois fanatiques, cramponnés à leur place dans la hiérarchie et aussi complètement stupides – le général Massu en tête. Les politiques à Paris évoluent dans la confusion la plus totale, les présidents du conseil se succèdent et gaspillent leur énergie dans la recherche de majorités introuvables plutôt que de d’essayer de sortir la France d’une situation qui s’aggrave de jours en jours. En même temps, ils ne savent pas comment faire… La 4e République va-t-elle survivre ? C’est drôle, truculent, rocambolesque. Pendant que tout ce petit monde s’agite, en coulisse, un autre général se prépare en silence depuis sa retraite de Colombey en mangeant des biscottes à son petit déjeuner. Album à déguster…
Le sujet ne m’emballait pas trop, mais j’avais en tête le bon retour d’Hervé et le nom de Nicolas Juncker a penché dans le balance pour franchir le pas de l’acquisition. Je serais moins dithyrambique mais ça reste un très bon album. Bien construit et très drôle sur un événement de l’histoire française relativement récent. Je n’avais sans doute pas toutes les clés pour savourer véritablement cette version, ne connaissant que très grossièrement les faits et hormis De Gaulle et Mitterrand, les autres protagonistes m’étaient inconnus. Mais malgré cette lacune, c’est bien réussi, le scénariste trouve le bon angle et tourne cet événement en farce. Le tout est accentué par le trait un peu caricatural de Boucq, qui nous sort de bonnes bouilles de généraux. C’est franchement bien fait, instructif et plaisant à suivre, lecture recommandée (et obligatoire pour les férus de cette période). 3,5+
C'est dans la version grand format, noir et blanc que j'ai découvert cette bande dessinée, et j'avoue que j'en apprécie autant le dessin de Boucq (j'avais d'ailleurs fait le même choix éditorial pour "New-York cannibals", pour mon plus grand bonheur) Je suis féru d'histoire et j'ai beaucoup lu et vu de reportages sur cette période trouble. Mais le côté grotesque voire guignolesque de la naissance de la Vème République, ne m'avait, jamais sauté aux yeux jusqu'à présent. C'est pourtant le parti pris certes discutable mais osé que prend Juncker pour nous relater les événements du 13 mai 58, pour la plus grande joie du lecteur. En effet, la lecture de cet album est véritablement jubilatoire. J'ai beaucoup ri au fil des pages. Les allers retours du général Massu dans le souterrain reliant son bureau et celui de Salan est un véritable running gag. Le tour de force de cette bd réside incontestablement dans les portraits ou plutôt les caricatures des généraux par un François Boucq en grande forme. On les reconnait tous ces généraux que tout le monde a déjà vu dans des documentaires : de Salan à Massu, en passant par Challe et De Gaulle, le seul à garder son calme dans cette tambouille politico-militaire. Car outre les dirigeants de l'armée, les hommes politiques de la IVème République ne sont pas non plus épargnés dans ce que l'on peut qualifier de farce. On y trouve même Léon Delebecque, personnage qui a laissé un rôle ambigu dans ces évènements. Un scénario reposant sur des faits historiques (qui font d'ailleurs l'objet d'un dossier en fin d'album), un dessin formidable, bref une de mes meilleures lectures de ce début d'année. A lire sans modération !
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