La République du Crâne
Un regard neuf et historiquement juste sur le monde de la piraterie.
1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Caraïbes Pirates
Les Bahamas, 1718. De haute lutte, le capitaine pirate Sylla, secondé par son quartier-maître Olivier de Vannes et ses hommes, prend possession d'un vaisseau anglais. Contre toute attente, au lieu de massacrer les membres de l'équipage, les pirates leur proposent de se joindre à eux. Et ce, au nom des principes qui sont les leurs : liberté, démocratie et fraternité. Olivier de Vannes, devenu capitaine du nouveau bateau capturé, croise une frégate battant pavillon portugais. Il s'en empare. Le navire semble abandonné, et pourtant, des esclaves noirs qui se sont mutinés se trouvent à bord. À leur tête, la reine Maryam. Rythmé par les réflexions d'Olivier dans son carnet de bord, ce récit confronte deux visions du monde : celle des pirates révoltés contre l'ordre établi et celle d'une reine régnant sans partage. Mais un ennemi commun pourrait bien donner naissance à une alliance... Contrairement à ce que laisse penser l'imaginaire populaire, les pirates étaient aux antipodes de la figure de la brute sanguinaire. Les décisions faisaient notamment l'objet de débats et étaient soumises au vote. Au-delà de cette formidable aventure humaine comportant de mémorables scènes de batailles et de multiples péripéties, apparaît en filigrane une réflexion intelligente qui trouve un écho avec les conflits sociétaux de notre époque.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 25 Février 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
25/02/2022
| Mac Arthur
Modifier
Les avis
J’ai beaucoup aimé ce « regard neuf et historiquement juste sur le monde de la piraterie », pour citer l’éditeur. Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat remettent les pendules à l’heure, via une préface informative, et surtout via l’histoire de la BD, qui se présente sous la forme d’une grande épopée remplie d’action et de personnages charismatiques. Les auteurs nous montrent une piraterie démocratique et fraternelle à l’opposé des mythes du pirate haineux et barbare véhiculés par la culture populaire. C’est passionnant, même si certains protagonistes m’ont paru trop lisses, trop parfaits. La dernière partie du récit est plus sédentaire, ce qui semble avoir gêné certains lecteurs, mais moi j’ai trouvé cet enlisement pertinent et assez bien vu d’un point de vue narratif. La mise en image de Ronan Toulhoat est parfaite et exactement ce que j’attends d’une telle histoire. J’ai particulièrement apprécié les superbes double-pages qui introduisent chaque chapitre, ainsi que les scènes d’action, très dynamiques et lisibles. Un chouette one-shot, prenant et diablement intéressant.
Avec cet album je me suis fait avoir, dans le bon sens du terme. Il est 21h, je me mets au lit après 36 heures épuisantes, blotti contre ma fille de 6 mois qui a le Covid avec de fortes fièvres, je tombe de fatigue. Je décide de prendre cet album, marque page juste à côté de moi en me disant qu’au bout de 20 ou 30 pages, je le poserais et sombrerais dans le sommeil… J’étais complètement à côté de la plaque! Je lis l’introduction, ça titille ma curiosité, et j’attaque le premier chapitre, puis je me dis « allez, le deuxième », et ainsi de suite jusqu’à m’engloutir les 200 et quelques planches de l’album. Et quand ça fait ça, et bien je sais que je suis face à un album de qualité, je ne voulais plus le lâcher. De ces deux auteurs je n’ai lu que Ira Dei qui m’avait laissé assez septique, et leur album dans la série Conan le Cimmérien qui n’est pas vraiment le meilleur de la collection. Autant dire que je pensais lire un album sympathique mais sans plus. Et bien je ne saurais expliquer pourquoi j’ai autant été transporté dans cette aventure de piraterie. Après il faut dire que j’aime les histoires de pirates, qui ont maintes fois été traitées en BD, et dont j’ai une bonne quantité de série sur le sujet. Alors ce n’est pas là meilleur c’est sur, mais elle fait partie du haut du panier. Le scénario est classique, mais quand je me plonge dans ce genre d’aventure, ce n’est pas forcément l’originalité que je cherche. Mais plutôt une histoire de pirate avec tous les clichés qui vont avec, qu’elle soit bien construite et qu’elle me fasse voyager. Et le contrat est parfaitement remplis. Une intrigue assez simple, un voyage des Caraïbes aux côtes africaines, des combats, des abordages, un peu de culture sur la piraterie (d’ailleurs j’ai beaucoup aimé le petit dossier en fin d’album, et cette manière dans la préface de mettre à l’honneur les pirates, hommes libres, en faisant des comparaisons avec le monde moderne et l’esclavage contemporain du libéralisme, je regrette presque que ça n’est pas plus été exploité dans le scénario). C’est vraiment bien écrit, même avec mon énorme fatigue j’ai lu sans problème, c’est fluide. Et niveau dessin, je pense que pour le moment c’est l’album que j’ai le plus apprécié de ce dessinateur (en attendant d’en découvrir plus), c’est beau, des pleines pages, du dynamisme, du mouvement. Un dessin très travaillé et vraiment de qualité. Alors c’est sur, ne vous attendez pas à un chef d’œuvre qui révolutionne le genre, mais si vous aimez les histoires de pirateries, et bien c’est tout à fait le genre d’album qui pourrait vous plaire et vous faire passer un très bon moment.
Ah ! Retrouver le goût de l’aventure que symbolise à merveille dans l’imaginaire collectif la piraterie du XVIIIe siècle ! Les grandes heures du cinéma de cape et d’épée ont toujours su profiter de cette petite boîte à faire rêver les gamins férus d’aventure, de chasse au trésor et de combats épiques et voilà bien longtemps que la bande dessinée ne nous avait pas proposé un titre aussi réussi dans ce domaine ! L’intérêt de cet album tient avant tout à la volonté de nos deux auteurs de mettre en lumière un pan peu connu de la piraterie de l’époque : l’aspect démocratique de leur organisation. Car si liberté et fraternité bercent notre imaginaire à leur encontre, cet aspect de démocratie directe reste peu connu. C’est donc en conjuguant une fiction épique et des faits historiques que Ronan Toulhoat et Vincent Brugeas nous propulsent dans les mers chaudes pour suivre les péripéties de trois personnages hauts en couleur et en idéologie. Les mauvais penchants ne sont pas en reste et l’utopie va souffrir de sa confrontation à la dure réalité de l’époque… Vengeance quand tu nous tient ! C’est magnifiquement mis en image et découpé (les scènes d’action et de batailles sont saisissantes !), l’histoire de nos pirates nous fait voyager des Caraïbes aux côtes africaines sans temps morts, alors pas de quartiers et à l’abordage !
Un one-shot que j'ai lu parce qu'il y avait plein de bonnes notes. Je fais partie du clan des déçus. La préface donne l'eau à la bouche. Je m'attendais à un grand récit qui chamboulerait le mythe des pirates et rapidement j'ai eu l'impression de juste lire une autre histoire mettant en vedette des pirates dans le rôle des héros. Cela reste un bon récit d'aventure et les planches d'action sont superbes. C'est juste que je m'attendais à autre chose. En plus, le déroulement du récit me semble un peu prévisible, il y a peu de surprise. Le seul point vraiment intéressant selon moi est l'esclavage que je trouve ici traité de manière intelligente et qui casse certains clichés sur le sujet. La reine noire est d'ailleurs un personnage beaucoup plus charismatique et intéressant que le capitaine pirate idéaliste. Pour moi c'est à lire pour les amateurs d'histoires de pirates, mais c'est pas un indispensable.
Après l’uchronie avec pour toile de fond la 2nde Guerre Mondiale, puis le Moyen Âge parisien, ou encore l’épopée sicilienne des normands au XIème siècle, le duo Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat s’attaque au crépuscule de la piraterie au XVIIIème siècle. Un one shot avec un récit pour le moins ambitieux qui cherche à marier la fiction tout en collant au plus près de la véracité historique. Moi le premier, j’ai beau en avoir bouffé de l’histoire de pirates, en bd aussi bien qu’en roman ou même des films, j’en ai souvent gardé que le côté aventureux et la chasse au butin. Le pari des auteurs est de remettre les pendules à l’heure en disant qu’en gros tout ça c’est un peu surtout de gros cliché et que l’aspect social de la piraterie était le point essentiel de leur société. On évoque souvent la liberté quand il s’agit de pirates, mais quid de la fraternité, de l’égalité entre marins, de l’assistance mutuelle, de la question de l’esclavage, de la non-violence, et même de la démocratie direct, etc ? Le tout emballé dans un jolie récit qui n’oublie pas de faire de la place à l’action et l’aventure. Bon, si le récit a le mérite de réussir son pari de tordre le coup aux clichés du genre, je dois avouer que parfois j’avais l’impression d’assister à une réunion de gilets jaunes (comme dans le dernier tiers se déroulant en Afrique), dans le sens où les protagonistes sont parfois un peu trop idéalistes et j’aurai préféré qu’ils se taisent un peu pour laisser place à la castagne (j’aurai voté pour Scylla et rejoindre la côte Est et venger Barbe Noir ^^ ). Ça reste néanmoins très bien écrit et jamais soporifique. J’ai bien aimé par exemple l’idée qu’il n’y avait pas vraiment de personnage principal et qu’aussi bien Maryam, Scylla et Olivier partagent l’affiche. Cela va dans le sens que j’évoquais de la démocratie directe où il n’y a pas un pirate plus important qu’un autre et que les chefs ne le sont que parce qu’ils tirent leur légitimités des marins qui ont confiance en eux. Bon après, le dessin ! Du Toulhoat tout craché ! Quoique, alors je ne saurai dire comment ni pourquoi mais je le trouve moins bon que sur Ira Dei ou Conan. C’est pourtant le même trait un peu « gras » que j’apprécie, les mêmes faciès très expressifs… Les cases sont peut être un poil plus grande, donc moins de cases par pages ?… Cependant faut être capable de les cracher 200 pages comme celle-ci ! C’est du bon boulot, le mec a mis ses tripes sur le pont, y a pas à redire. Le code couleur de l’artiste, pareil, c’est un truc que j’apprécie toujours, très chaleureux ou en phase avec le ton du récit. Un roman graphique bien documenté !
La lecture de la préface mêlée à aux avis très positifs de bdthèque, tout ça m'a bien chauffé avant la lecture. Mais j'en ressors plus mesuré. Au niveau de l'aventure en elle-même, j'ai tout de même dévoré les planches. Le récit est fluide et nous rencontrons des personnages aux personnalités suffisamment différentes pour dégager un casting arc-en-ciel et vivant. Le dessin donne beaucoup d'expressivité aux personnages et la colorisation éclate bien à la figure. Le style narratif est habilement choisi et montre toute la destinée écrite et inévitable du pirate. L'épilogue ainsi que les derniers échanges entre Maryam, Sylla et Olivier sont très intéressants, où le scénariste travaille à lier la notion d'esclavagisme, de colonialisme, de peuple et de piraterie. Myriam est le personnage fictif qui m'a le plus plu pour tous les symboles qu'elle véhicule, de quoi balayer énormément de préjugés d'un revers de main! Elle est assimilée à Njinga, une ancienne renne du Ndongo et du Matamba ayant combattu contre l'impérialisme portugais au XVII (lire la postface). Travailler la mémoire des vaincus est assez génial je trouve, d'autant que les auteurs en profitent pour mettre en lumière une femme africaine, reine et résistante. Le problème principal, c'est que je ne peux pas m'empêcher de trouver un fossé entre la préface alléchante et l'histoire de cette BD en elle-même. Une simple affaire de goût, je m'attendais juste à autre chose. En ce qui me concerne, l'histoire montée par les auteurs n'est pas à la hauteur de mes attentes. J'attendais plus de problématiques de situation plutôt qu'une aventure de pirates à proprement parler. Aussi, certaines idées sont reformulées trop souvent sur tout le récit, donnant l'impression que l'intrigue se cherchait péniblement. C'est fluide, mais j'ai aussi eu le sentiment de lire plusieurs histoires courtes plutôt qu'une histoire absolument homogène. J'aurais aimé que le dessin s'adapte davantage à ce récit. La République du Crâne est moins sanguinaire, moins violent et moins barbare que Ira Dei. Mais le coup de crayon est toujours aussi nerveux, c'est dommage, surtout que les auteurs veulent donner un point de vue démocratique et pacifique sur la vie des pirates. Et puis les scènes où l'équipe se trouve en disette pendant une longue période ne vient influer aucune morphologie. Lenoir par exemple, sosie total de Guillaume-Bras-de-Fer dans Ira Dei soit dit en passant, reste toujours aussi solide qu'une armoire à glace. Et puis vraiment, impossible de prendre Sylla au sérieux... Ok il est présenté comme quelqu'un de théâtral, capitaine ne sachant pas vraiment naviguer, mais de là à lui coller de long cheveux blonds et un sourire bright, je trouve ça un peu gros. Je ne lui ai trouvé aucun charisme. Ca reste une très belle aventure de pirates! Simplement je m'attendais vraiment à autre chose. Je ne regrette en rien ma lecture et vous invite suivre cette aventure qui se lit facilement et qui attise un peu la curiosité sur ce que pouvait être réellement la vie en communauté chez les pirates. J'aurais pu préférer Ira Dei si ce duo d'auteurs et/ou l'éditeur n'avaient pas décidé d'écourter cette superbe série sicilienne.
Un album que j’avais boudé à sa sortie, malgré les bons échos, je me méfiais un peu, dessins et couleurs ne me faisaient pas spécialement de l’œil. En grand vicieux que je suis, je l’ai fortement conseillé au frangin, afin de pouvoir le lire rapidement ? Eh bien, je suis ravi de dire que je suis de bon conseil. ^^ Un très bon album. J’ai été happé par l’aventure, relativement sans surprise mais vraiment bien faite avec de bons personnages, et quelques thématiques « actuelles ». Une lecture dense sans moments creux (chose rare), vraiment un chouette récit de pirates. La préface et le dossier final ajoutent à l’immersion. Pour la partie graphique, j’ai beaucoup plus de petites critiques (je suis pas fan des couleurs, du rendu des bateaux et de certains encrages) mais on ne peut pas nier que c’est super efficace et que ça ne gâche pas le plaisir. Ce n’est juste pas le trait de Ronan Toulhoat que je préfère, mais l’auteur étant prolifique, respect pour ces 200 pages, il faut assurer. Franchement bien donc, un bon one shot pour un excellent moment.
Dès la préface, les auteurs rappellent des faits historiques sur la piraterie pour nous expliquer le contexte politique de l'époque et positionner cette aventure au cœur de l'histoire. Cette présentation fait disparaître tous les préjugés sur la piraterie, les auteurs nous les présentent comme des hommes refusant l'esclavagisme et organisés en société égalitaire où les capitaines respectent leur équipage contrairement aux navires battant pavillon d'un pays européen. Les auteurs nous dressent une vision idyllique du monde de la piraterie où la liberté est le bien le plus défendu. Ils prennent le parti de nous faire vivre une aventure de piraterie bien trop classique par rapport à la présentation du départ, par exemple la représentation des conditions de vie des marins ne correspond pas au métier le plus difficile et dangereux cité par les auteurs. Les dessins de combat sur une page complète ou sur deux pages sont magnifiques, mais les couleurs utilisées sont plus adaptées pour présenter un voyage sur les flots que pour raconter un combat permanent pour la survie des derniers pirates et de leurs valeurs. Une sympathique aventure de pirate mais j'en attendais plus après la lecture de la préface.
Quel emballement sur Bdthèque pour ce bouquin ! Il est vrai que pour un album d'aventure au temps des pirates, c'est divertissant et au goût du jour. Le contexte politique de la naissance de ces groupes de pillards est expliqué simplement , et cela ne ruine pas pour autant le récit aventureux dans des décors de bateaux anciens. On est pris dans l'histoire et le nombre de page impressionnant est vite dévoré. Comme d'autres l'ont dit, la fin n'est pas aussi convaincante que le reste, mais disons que le scénario est bien ficelé. On pardonne sans peine l'esthétique des personnages un peu trop stéréotypée, et l'apparition d'une reine noire apporte une nouvelle dimension aux histoires habituelles. Cependant, refaire la colorisation ne serait pas du luxe pour une prochaine publication : c'est criard et répétitif. L'encrage très charnu pourrait même se passer de couleur finalement. Un autre dessin pour le même scénario pourrait aussi donner un peu plus de nuance, qui finit par manquer au fil des pages. Il manque quelque chose pour créer une atmosphère, le regard de l'auteur, peut-être ? Bref, la république du crâne : une bonne histoire qui sera vite oubliée.
Quel bouquin ! Comme on les aime, un bon gros one shot de 200 pages qui prend son temps. Le temps de poser le décor, de découvrir cette micro société, de développer les personnages, de tordre le cou aux clichés de pirates barbares et sanguinaires, d’en mettre plein les mirettes, de surprendre le lecteur avec l’intrigante Maryam. Si le récit pourrait apparaître trop classique, rien de gênant tant on se laisse porter par le voyage de ces marins définitivement épris de liberté. Et ce final ! Le duo Toulhoat Brugeas, qui m’avait un poil déçu avec Ira Dei, est ici très bien à son affaire. J’y ai trouvé avec plaisir de l’Atar Gull et des Passagers du vent. Le dessin de Toulhoat est très bon, les cadrages dynamiques et les planches de combats magnifiques. Petit bémol pour les visages féminins, pas toujours réussis à mon goût. C’est donc une lecture incontournable pour tout amateur de récits d’aventure et de pirates. Pas loin du culte : 4,5.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site