Black kiss
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Un mélange des genres ! Du porno, du polar et un zeste de fantastique.
Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre
À la recherche d'une vidéo compromettante, Dagmar, transsexuelle provocante, et sa compagne Beverly, ancienne gloire du cinéma des années 1950, font appel aux services de Cass Pollack, jazzman et ex-junkie, afin de mener l'enquête. Plongés dans les milieux hollywoodiens dépravés, ils se heurteront à une secte sataniste bien décidée à exploiter les secrets enregistrés sur cette vidéo...
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Date de parution | 24 Mars 2010 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Sexe & Violence - Il s'agit d'une histoire complète en noir & blanc, initialement parue en 1988 (sous la forme de 12 épisodes de 10 pages), écrite et dessinée par Howard Chaykin, avec un lettrage réalisé par Ken Bruzenak. Dans un pavillon de Los Angeles, le téléphone sonne, ce qui déclenche un message préenregistré vantant les compétences sexuelles de Dagmar Laine, absente pour le moment. Dagmar décroche et explique à Beverly Grove (son interlocutrice) qu'elle est en train d'aider Cindy Franks à se préparer pour aller détruire un objet compromettant rapporté par le père Frank Murtaugh. Cindy s'est habillée avec des talons hauts, une très courte jupe et des lunettes noires, en se faisant passer pour une aveugle. Elle attend Murtaugh dans son pavillon et lui fait une fellation dès son arrivée, en précisant qu'il s'agit d'un cadeau de la part de Dagmar. Elle a posé un dispositif incendiaire à coté du film à détruire. Malheureusement une autre femme (déguisée en nonne) a le temps de récupérer le film compromettant et de s'en aller, avant que le dispositif n'explose tuant le père et Cindy. le chantage peut commencer. Dans la banlieue, Cass Pollack revient de faire une course et se dirige vers Ellen, sa femme, et leur très jeune fille pour finaliser les modalités pratiques de leur divorce. Elles sont toutes les 2 exécutées froidement par Ricky et Cladys qui ont un compte à régler avec Pollack (musicien de jazz, ex-junkie). Ensuite Ricky rend visite à Dagmar sa maîtresse (également pour une grosse gâterie), alors que Cass prend Beverly en auto-stop pour la ramener chez elle. En 1988, Watchmen et Dark knight returns ont rappelé que les comics pouvaient aussi être complexes, sophistiqués et viser un public adulte, et jouir d'un gros succès commercial. Ça donne des idées et des ailes à plusieurs autres créateurs qui voient là l'occasion de s'extirper de la masse des superhéros pour faire autre chose. Howard Chaykin avait déjà pris la tangente en créant American Flagg! en 1983, une série mêlant aventure, science-fiction, un petit coté olé-olé (les personnages ont des relations sexuelles, et les femmes sont vêtues de sous-vêtements), avec une critique moqueuse des excès du capitalisme. Avec "Black kiss", il décide que le temps est venu d'arrêter d'être hypocrite et de vraiment se lâcher dans le sexe et la violence. Pour son histoire, Chaykin s'inspire des polars Hard Boiled de Raymond Chandler, jusqu'à l'intrigue très complexe qui suit plusieurs personnages dont les vies sont déjà inextricablement liées à leur insu. le lecteur peut avoir l'impression qu'il a souhaité faire honneur au film "Le grand sommeil" dont la légende veut que le scénariste avait bien du mal à s'y retrouver dans les fils entremêlés du roman de Chandler. le lecteur doit donc faire preuve d'une attention soutenue pour se souvenir de qui sait quoi au fur et à mesure que l'intrigue avance pour comprendre les réactions des uns et des autres en découvrant une pièce du puzzle qui leur était jusqu'alors cachées. Chaykin s'amuse à complexifier la forme en ne respectant pas l'unité d'une page, c'est-à-dire qu'une scène commencée sur une page peut se poursuivre le temps d'une ou deux cases sur la page suivante, alors que le lecteur a l'impression en lisant vite qu'il s'agit déjà d'une autre scène. Chaykin se sert également des dialogues pour ajouter un niveau d'interprétation (et donc au départ de confusion). Ainsi le message du répondeur de Dagmar Laine semble indiquer qu'elle exerce la profession de prostituée, avec des qualifications hors pair. Mais la suite du récit montre que la formulation de ces qualités cache en fait un autre sens. En termes de narration, Chaykin utilise toutes les composantes de chaque case pour apporter de l'information et raconter son histoire. le dialogue apporte évidemment des informations, sur les intentions des interlocuteurs, ce qu'ils pensent, ce qu'ils dissimulent, ce qu'ils savent. Pendant qu'ils parlent, les personnages accomplissent des actions qui apportent d'autres informations différentes et parfois dissociées de ce qui est dit. Par exemple un personnage prend connaissance des messages de son répondeur, pendant qu'il ramasse des objets que le lecteur doit identifier visuellement pour anticiper ce que va faire le personnage (le prêtre en train de ramasser les bobines de film dans sa voiture), et faire le lien avec le mystérieux objet évoqué par Dagmar et Beverly. Chaykin se sert également des bruitages (insérés par Ken Bruzenak) pour apporter encore d'autres informations sur l'ambiance sonore, et donc sur ce qui est en train de se passer. Bruzenak ne se contente pas de trouver des onomatopées pour transcrire les sons, il joue également sur la graphie pour leur donner de la densité. Par exemple, lors de la projection du film incriminant, chaque bande de dessins est soulignée par l'onomatopée du bruit du projecteur, mais aussi parée d'une partition de musique au dessus, car il s'agit d'un film muet avec son accompagnement musical. Il faut encore ajouter que Dagmer et Beverly se ressemblent comme 2 gouttes d'eau et qu'il faut donc faire attention à leur tenue vestimentaire, ou leur propos pour être sûr de les distinguer. La forme des traits utilisés pour dessiner les contours et la composition de chaque case relèvent d'un parti pris esthétique très tranché. La première page est composée de 7 cases réalisées à partir d'un unique dessin photocopié et recadré en fonction des mouvements du chat qui a été rajouté au premier plan de chacune de cases. Il s'agit d'une forme de plan fixe dont le cadrage de la case s'adapte à la position du chat dans ce décor. Néanmoins la page reste intéressante visuellement parce que la modification du cadrage permet de découvrir des détails supplémentaires d'une case à l'autre, le chat apporte une action à suivre, et il ya une partition se déroulant d'une case à l'autre invitant à suivre la mélodie (n'oubliez pas non plus de détailler l'affiche de film accrochée au mur). La page suivante présente 2 personnages (Dagmar et Cindy), avec un soin méticuleux apporté au décor (sans qu'il en devienne surchargé) dessiné avec des traits très propres, très lisses. Par opposition, les visages sont dessinés avec un mélange de traits gras et de traits fins qui donnent une impression un peu improvisée à la truelle, un peu désagréable du fait de la proximité de ces 2 types de traits, et des aspérités introduites par les traits fins. D'un autre coté cela confère une apparence adulte et complexe à chaque protagoniste. En fonction des scènes, Chaykin va insister sur le détail des décors, sur la tenue vestimentaire des uns et des autres, sur les expressions toujours un peu crasses et vulgaires des personnages, ou sur l'ambiance nocturne en jouant sur des formes mangées par des aplats de noir. L'histoire étant très intense, il est facile de ne pas prêter attention aux modes de représentation, mais une lecture plus attentive montre que Chaykin maîtrise une grande variété de techniques qu'il utilise en fonction des besoins du récit. S'il est facile de repérer les victimes dans le récit, il est difficile d'y trouver un héros, même Cass Pollack fait plus figure de gugusse manipulé que de preux chevalier. le lecteur plonge dans un thriller noir et glauque où la vie humaine n'a pas beaucoup de valeur, où les protagonistes révèlent petit à petit la mesquinerie de leur âme, où les perversions abondent. Dagmar fait preuve d'un appétit féroce pour réaliser des fellations (le récit apporte une explication claire à cette attitude), et les relations sexuelles ne sont pas toutes consenties. Chaykin n'a pas peur de représenter la nudité frontale (sans aller jusqu'au gros plan pornographique), mais il y applique la même esthétique rugueuse qui neutralise tout caractère érotique (il ne subsiste que la transgression des actions, et leur perversion). Les actes mis en scène vont jusqu'à la nécrophilie, mais sans passer par la zoophilie (là encore le scénario justifie ces scènes). Cette lecture constitue un récit à mi-chemin entre le polar violent et le thriller intense (avec un soupçon de surnaturel), mettant en scène des personnages dépravés, avec un haut niveau de violence et de sexe. Dans le fond, Chaykin propose un récit portant à leur paroxysme les composantes de divertissement les plus immédiatement gratifiantes, dans une forme complexe, dense et sophistiquée. Il en découle un réel plaisir né de la perversité des situations et de l'immoralité des individus. Il est quand même possible de regretter un final assez artificiel où les protagonistes encore vivants se retrouvent dans un pavillon pour une scène de massacre un peu capilotractée. Selon la sensibilité du lecteur, il verra dans cette histoire la preuve de la décadence de la société occidentale au travers d'un divertissement pervers, ou au contraire la preuve d'une société libérée capable de se moquer de sa soif primaire de sexe et violence.
Effectivement, faut s'accrocher au début de la lecture de cet opus assez sombre, tant dans le dessin que dans le propos. J'ai étalé ma lecture sur plusieurs jours, handicapé par le dessin qui joue énormément sur les gros plans de visages ou la dissimulation dans la pénombre, évoquant visuellement le sombre du récit. Sauf que du coup, on a tendance à ne rien voir du tout. Et le fait que deux personnages se ressemblent énormément (c'est justifié scénaristiquement) m'a troublé, me donnant l'impression continue de voir une bouille de noir et blanc que je ne comprenais pas. Ce n'est que vers le tiers du récit que j'ai commencé à emboiter les pièces, notant que certains personnages étaient liés à d'autres tandis que l'histoire commençait à se préciser. Donc une bonne lecture longue et compliquée comme ouverture. Heureusement, ça devient plus fluide une fois qu'on a compris ce qu'il en est et j'ai pu suivre globalement ce qui arrive ensuite. Mais entre les scènes de sexes très nombreuses qui parasitent un peu trop le récit à mon gout (même si elles trouvent une explication finale) et le fait que finalement c'est un polar noir ésotérique utilisant des mécanismes et ressort déjà vu, je ne suis pas ressorti transcendé de ma lecture. Ca fait partie d'innombrables scénarios parlant de milieux pourris, de flics véreux et de complot par des sectes, avec du fantastique qui finit par s'inviter. Je trouve l'ensemble plutôt bien mené et je comprend qu'il y ait pu avoir des adeptes lorsqu'elle est sorti, mais au regard de la production actuelle, elle ne dénote franchement pas plus que d'autres BD même soft que j'ai pu lire. En fin de compte, n'eut été l'aspect sexualité extrêmement présent et qui insiste sur un point précis dans le récit, tout le reste est assez anecdotique et banale. Il y a de la violence, du sexe, mais pas plus que dans pas mal d'autres lectures que j'ai faite. Et pour ma part, je n'arrive pas vraiment à adhérer à ce dessin, entre les choix de cadre et de plans qui me donnent l'impression permanente que l'auteur manque de place dans ses pages, et surtout ces bouches ouvertes à la couverture de magazine pulp ! Ca me donne une impression constante de factice dans les attitudes, je ne suis pas client de ce genre de dessins, donc pour ma part c'est un non. Une BD qui ne m'a pas intéressé même si je pense qu'il y a un public qu'elle saura contenter. Il est plutôt difficile de la trouver aujourd'hui, pas sur que beaucoup de gens se motivent pour la lire.
Cela faisait quelques années que je voulais lire ce comics (pas évident à trouver à un prix raisonnable) et c'est chose faite ce jour. En 1988 Howard Chaykin provoque un petit séisme aux États-Unis avec son "Black kiss". En effet l'Amérique puritaine monte au créneau contre les sujets qu'il véhicule. D'abord ce qui saute aux yeux : la couverture. Une sacrée dose d'érotisme. Dagmar jolie blonde pulpeuse travaille dans le milieu du sexe, vous pourriez tomber sur son répondeur et son fameux message "Salut, chou. C'est Dagmar, j'adorerais te sucer la queue. J'adorerais te parler aussi .......". Beverly jolie blonde pulpeuse, ancienne gloire du cinéma des années 50. On dirait des jumelles, une seule chose peut les différencier. Une chose qui mesure 18 cm. Le récit tourne autour d'une vidéo extrêmement compromettante et Beverly veut par dessus tout la récupérer pour se protéger du scandale. J'ai dû m'accrocher au début du récit, la ressemblance de nos héroïnes, les personnages nombreux et les situations diverses n'aident pas. Mais je suis tout de même entré rapidement dans l'histoire. Un polar noir où vient se greffer le monde du sexe, le monde du cinéma, la drogue et le satanisme. Tout fonctionne à merveille jusqu'aux deux derniers chapitres qui partent dans tous les sens. Un côté fantastique qui a répondu à une incompréhension qui me turlupinait. Violence et érotisme sont omniprésents et vont aller crescendo. Un récit où les dialogues sont souvent crus. Un viol insoutenable. Dérangeant et captivant. Chaykin au meilleur de sa forme, un noir et blanc maîtrisé au trait charbonneux. Il sait rendre désirable les femmes. Un savoir-faire dans la mise en page indéniable. Quel talent. Malgré une fin qui m'a un peu déçu, je mets quatre étoiles pour ce que dégage ce comics. Pour les amateurs du genre.
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