Un été indien
Angoulême 1987 : Alfred du meilleur album étranger Will Eisner Award 2012 : Best U.S. Edition of International Material Dans le Massachusetts, vers 1625, le viol d'une jeune femme rompt l'entente entre colons et indiens.
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Angoulême : récapitulatif des séries primées Auteurs italiens Cimoc Corto Maltese magazine Hurons, Iroquois et autres Indiens des forêts de l'Est de l'Amérique du nord. Indiens d'Amérique du nord Les années (A SUIVRE) Manara Nouveau Monde Pratt Will Eisner Awards [USA] - Nord Est
Abner, fils illégitime de la femme Lewis, est témoin du viol de la nièce du révérend Pilgrim Black par deux indiens.Il les tuera et ramènera la fille chez sa mère, qui fut bannie il y a des années par le village pour impureté. Cet évènement aura pour conséquence de rallumer la guerre entre les blancs et les indiens.La famille Lewis, dont les enfants furent élevés en parti par les indiens, se retrouve à combattre au côté de ceux qui les ont bannis. Une guerre bien stupide dont les ravages irrémédiables seront subit aussi bien par les Lewis, que les indiens et les villageois.
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Date de parution | Janvier 1987 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Manara qui déjà montrait son admiration pour Pratt dans Giuseppe Bergman, finit par travailler avec son idole en 1983 pour une oeuvre exemplaire et dense de 140 pages qui fait référence à La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne. Cette collaboration entre les 2 grands auteurs italiens a fait figure de chef-d'oeuvre en son temps, mais n'allons pas trop vite ; parce que ce sont des pointures, ils ne peuvent pas se planter ? Nul n'est à l'abri de l'échec, mais ici, heureusement, ce n'est ni un échec, ni un chef-d'oeuvre, seulement une bonne Bd, rien de plus. L'histoire est simple finalement, banale même, tout réside dans la façon de la raconter. Sa gravité pèse dans cette façon lente et contemplative de raconter cette histoire qui n'a rien d'érotique, ou si peu ; Manara y dessine bien sûr de jolies femmes, avec quelques scènes sexe, mais dictées par le scénario, qui lui donnent d'ailleurs une acuité plus grande, en évitant justement cette trop courante facilité et cette gratuité qui parsèment habituellement ses Bd. Il travaille aussi ses couleurs délicates d'aquarelles pour peindre celles de l'automne. La fresque conte un épisode dramatique de la colonisation anglaise en Amérique vers 1660, au Massachussets, au sein des familles puritaines de colons qui doivent vivre en paix avec les Indiens, et qui doivent faire face aux rivalités familiales, aux querelles religieuses et à leurs pulsions sexuelles refoulées. Pratt restitue crûment ces événements qui finiront en tragédie, tandis que Manara soigne les décors, les costumes et les aspects de la vie quotidienne de cette époque. A travers ses beaux spécimen d'Indiens, on perçoit les prémices de l'Histoire d'une jeune nation qui grandira sur des fondements brassant la haine, le racisme, l'intolérance, la violence et la religion exacerbée. Une vraie réussite pour les 2 auteurs, qui remettront le couvert avec El Gaucho.
Une journée d’été indien se produit généralement durant l’automne où le temps se radoucit considérablement avec un bel ensoleillement. Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique. La nature nous émerveille de ses couleurs rougeâtres à l'image de ses feuilles d'érables. L’origine de l’expression se situe dans les raids que menaient les indiens contre les premiers colons européen dans les états de New-York, de la Nouvelle-Angleterre et de la Pennsylvanie à la fin du XVIIIème siècle. C’est justement le titre de cette œuvre qui trouve tout son sens dans la période traitée. L’œuvre est d’ailleurs signé par deux des plus grands auteurs italiens à savoir Hugo Pratt et Milo Manara. Bien entendu, c’est empreint d’un certain érotisme pourtant absent des oeuvres de Pratt. Bref, c’est beaucoup plus adulte ce qui n’est pas pour me déplaire. En effet, nous avons droit à un récit sensuel et violent dans un climat de tension entre les indiens et les premiers colons qui menaient jusqu’alors une coexistence pacifique. Il aura fallu que deux jeunes gens commettent l’irréparable sur une belle jeune fille qui visiblement aurait apprécié. C’est parfois à la limite du malsain. On voit également où peut conduire le fanatisme religieux. Les siècles passent et la problématique reste la même… Le dessin est toujours aussi magnifique avec des planches qui nous feront frissonner. Une lecture toujours aussi agréable avec un épilogue assez bavard en contraste avec l’ensemble. C’est plutôt différent de ce qu’on a l’habitude de lire car ce duo d’auteurs a réussi quelque chose d’originale et de particulier. Il reste comme une atmosphère d'été indien.
Sensation mitigée après la lecture de cet Été indien... D'abord, le très beau coup de crayon de Manara, ce qu'on sait par ailleurs, et pas seulement pour les courbes féminines ! Il n' y a d'ailleurs pas là trop de scènes où il puisse s'y coller (quelques-unes tout de même, ce n'est pas un album jeunesse...), et elles sont au service du scénario. C'est d'ailleurs le scénario qui me laisse un peu sur ma faim et me pousse à ne donner que 3 étoiles. Pour Manara, il faut dire que c'est agréable de le voir travailler sur un scénario, et qui tient la route ! Une partie non négligeable de son œuvre relevant plus de l'illustration étant donnés les mauvais scénarii qu'il se confectionnait. Mais pour Pratt, je trouve ce scénario un brin décevant. Le dessin de Manara renouvelle l'univers de Pratt, mais sur un thème et une période qu'il a déjà abondamment traités (Fort Wheeling, Ticonderoga par exemple), je le trouve ici moins habité par les grands espaces. Leur autre collaboration (El Gaucho) m'a davantage plu. Ces remarques et réserves mises à part, cela reste un album à lire.
Quand deux grands noms de la BD se rencontrent on n'a pas toujours droit à un chef d'oeuvre. Un été indien est une bonne histoire et je trouve la représentation bien faîte. Après c'est un peu gros comme scénario. Niveau dessin et bien c'est du Manara et l'on reconnaît sa patte tout de suite. C'est joli mais les couleurs ont un peu vieilli. Une histoire à lire une fois mais je ne recommande pas l'achat.
2.5 Seconde collaboration de Pratt et Manara que je lis et j'ai moins aimé que la première. Un truc amusant c'est que dans El Gaucho je préférais le scénario au dessin (même s'il était bien) alors qu'ici c'est l'inverse. Le trait de Manara est vraiment mieux en couleurs et ses femmes me semblent plus attirantes comme ça. Le scénario contient des bonnes choses, mais au final c'est peu passionnant. Pourtant, ça commence pas mal avec plusieurs pages muettes bien faites qui montrent clairement la situation sans avoir besoin de paroles. Ensuite, j'aime un peu moins. On dirait que les personnages ne pensent qu'à la violence ou au sexe et cela devient caricatural. Le plus décevant, c'est qu'on a droit à un flashback bien plus captivant que l'intrigue principale.
Pratt et Manara collaborant le temps d’un one shot ayant pour cadre l’histoire de la frontière américaine. Quel alléchant menu ! Et après lecture, je confirme : 140 pages de plaisir. Certes... Toutefois, et ce malgré la qualité notable de ses divers ingrédients, ‘Un été indien’ ne tient pas toutes ses promesses… Aucun reproche relatif au dessin. Le trait de Manara est toujours aussi sensuel et… évocateur ! Dans cet album, les belles de l’auteur, leurs positions scabreuses et leur manque flagrant de pudeur servent joliment le récit. Il s’agit là d’un fait suffisamment rare pour que l’on le salue ! En effet, exception faite des aventures de Giuseppe Bergman et d’El gaucho (et sans me prononcer sur la série Borgia que je n'ai pas encore abordée), les scénarios sur lesquels planche généralement Manara se résument malheureusement à très peu de choses… Les couleurs, quant à elles, semblent quelque peu fades, mais ça reste très satisfaisant. C’est donc le scénario qui ne m’a pas totalement convaincu. Tout d’abord, les personnages auraient, j’estime, gagner à être davantage développés. Ensuite, de nombreux passages sont purement contemplatifs. Aussi ai-je eu, à quelques occasions, l’impression d’un manque de rythme. Mais entendons-nous bien : l’ensemble demeure de très bonne facture ! Une grande histoire mêlant, entre autres, famille marginale, indiens revanchards et prêtres dévorés par la luxure. Sans doute en attendais-je simplement un peu trop…
Grand fan de Pratt : c’est avec cette garantie que je me lançais dans une lecture de Manara. Et force est de constater que malgré sa propension à placer des scènes équivoques là où il n’est pas forcément nécessaires : avec un scénario qui tient la route les dessins deviennent de suite agréable à suivre et non plus seulement à regarder ! Niveau scénario donc, l’histoire se passe au Canada en ces endroits ou trois protagonistes principaux se croisent : les Anglais grande force navale et tenant les côtes du nouveau monde, les Français ayant loupé le coche des côtes mais dominant dès que l’on rentre dans les terres ayant noué avec de nombreux autochtones, et les autochtones de tribus aussi diverses que les états européens avec leurs rites et leurs accointances. Généralement les autochtones sont plutôt favorables aux français avec qui ils ont noué des relations commerciales de confiance sauf les Iroquois (peuple assez belliqueux) qui après de longues années de revirements se sont rangés du côté anglais. Il faut également voir que nombre des autochtones sont morts par cette maladie importée du vieux continent. La situation se passe dans une bourgade en bord de mer, là cohabitent les colons européens et des autochtones. L’histoire commence pas une tentative de viol par des autochtones sur une jeune colon, un jeune colon faisant partie d’une ferme hors du village la sauve en tuant les deux violeurs. Va s’en suivre une guerre entre autochtones et colons au cours du quel nous allons découvrir les différents protagonistes, leurs vies et leurs blessures. Niveau dessin, il s’agit du pur Manara, trait fluide courbe et clair donnant des formes magnifiques aux sujets traités. Son trait fait frissonner les galbes et luire les forces mâles. Dans ce récit à fleur de peau aux protagonistes au passé trouble son dessin fait mouche. Du pasteur père qui n’assume pas au jeune fou en passant par les belles chacun est croqué avec justesse. On croit au scénario comme on croit en ces personnages. Le scénario part d’un point intéressant, il est développé autant que possible avec chaque situation complexe des protagonistes. Pourtant même si les situations sont bien vues, la scénarisation passe par des combats souvent longs et qui ne font guère avancer l’histoire. Bref à force de voir un joli dessin, on en vient à trouver que tout cela souffre de longueurs. Et alors que l’histoire n’a pas beaucoup avancé, le récit s’achève avec du texte illustré qui en dit trois fois plus sur l’histoire que ce qu’on a lu jusqu’à présent ! En fait on a lu l’introduction et toute la suite est racontée en fin de livre très rapidement. Dommage, mais au moins on trouvera ici un scénario réel qui n’est pas un subterfuge pour que Manara dessine des femmes en situations érotiques incongrues. A lire.
La force narrative du scénario d'Hugo Pratt associée à l'excellence du trait de Manara font d'un été Indien une œuvre incontournable à mon sens. L'ouverture de l'œuvre est majestueuse, muette, elle laisse la place intégrale au dessin de Manara. Et l'histoire de Pratt est chouette, humaniste et bien documentée. Si la fin est un peu lourde, la BD se lit quand même très bien. Le scénario laisse Manara s'exprimer. Célèbre pour ses femmes souvent nues aux poses lascives, Manara réussit le pari d'illustrer ce western des origines et à glisser quelques une de ses obsessions. Voilà un western bien écrit bien dessiné et très sensuel. Un ravissement.
Quand même, qu’est ce que ça fait plaisir de voir Manara bosser avec un vrai scénariste… de voir son superbe dessin associé à une histoire intéressante et bien écrite. Alors attention, il ne s’agit pas non plus de l’intrigue du siècle. Elle est bien construite, intéressante, et nous fait découvrir une époque fascinante de l’histoire américaine à travers les aventures d’une famille bien peu commune (vraiment, quelle famille !) Mais dommage que l’histoire se termine sur quelques pages surchargées de texte, un peu comme s'il restait trop de faits à raconter, faits qui se retrouvent expédiés sur la fin. Bon, ça ne gâche quand même pas l’excellente impression générale. Le dessin est vraiment magnifique, et n’en fait (presque) pas trop en terme de déballage de nichons :) Reste que certaines scènes sont presque pornographiques, et que si c’est toujours pour servir l’histoire, l’ensemble reste quand même très sensuel voire sexuel. Vous voilà prévenus ! Une BD à découvrir.
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