Rocking chair
Un western atypique qui fait d’un rocking chair le symbole de la conquête de l’ouest ! Et contrairement à ce que son titre laisse entendre, il est loin d’être de tout repos. Pour leur premier livre en commun, Jean-Philippe Peyraud et Kokor prennent le pari audacieux de transposer dans un western tout le charme de leurs récits contemporains !
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Venus d’Europe avec leurs familles, les deux adolescents Kees et Daatje voient leurs proches massacrés par les guides qui les accompagnaient à travers l’ouest sauvage. Les deux orphelins survivants n’ont plus pour eux qu’un chariot de la caravane, quelques vivres et un rocking chair, qu’ils vont devoir abandonner en route avant que leurs chemins se séparent. Le fauteuil va alors passer de main en main : trappeur, indien, cowboy naïf, prostituée, commerçant douteux, et même un ours… Autant de destins meurtris. Et un fauteuil de plus en plus brisé. Pourtant, il finira par revenir à Kees. En le récupérant, les souvenirs remontent à la surface et Kees va éprouver le besoin de retrouver Daatje, malgré toutes ces années passées.
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Date de parution | 12 Janvier 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Chabouté l’avait fait au départ d’un banc (Un peu de bois et d'acier), Jean-Philippe Peyraud et Alain Kokor s’emparent à leur tour de cette idée, mais c’est au travers du destin d’un rocking chair et au cœur d’un western cruel et désespéré qu’ils vont nous inviter à suivre différents personnages. Et dès la scène d’introduction, j’ai été happé par ce récit. Le destin des deux adolescents qui marque la première partie de cette bande dessinée nous montre un ouest américain d’une extrême dureté, où la loi du plus fort est encore la seule respectée, avec une nature encore vierge et peu désireuse d’être domptée. Et bien sûr, lorsque leur route et celle du rocking chair se séparent, je n’ai attendu qu’une seule chose : les retrouver en fin de récit pour une conclusion émouvante… La partie centrale du récit nous permet de croiser la route de différents personnages qui, tous, nous montrent toute la cruauté, toute la dureté de cet univers. La narration et le style graphique cassent gentiment le caractère désespérant du récit, avec à l’occasion quelques passages plus légers ou plus amusants. Des passages contemplatifs, des scènes silencieuses nous permettent d’encore mieux pénétrer cet univers hostile. Les planches n’usant qu’un minimum de couleurs, Alain Kokor ne travaillant que sur des bichromies ou des planches aux tons uniformes, notre attention se centre sur les personnages et leur destin alors même que les compositions graphiques dégagent une certaine poésie. Les amateurs de trait classique en seront pour leurs frais mais si vous êtes plutôt adepte d’un trait tout en ambiance quitte à rester quelque peu brouillon, cette bande dessinée ne peut que vous plaire, graphiquement parlant. La conclusion a été à la hauteur de mes attentes et l’émotion a bel et bien été au rendez-vous, comme espéré mais sans tomber dans le cliché maintes fois rabâché. Vous l’aurez compris : c’est un western que j’ai beaucoup apprécié. Pour l’originalité de son fil conducteur, pour l’image qu’il donne de cet Ouest sauvage, pour le charisme de certains personnages, pour une ourse et son ourson si rapidement croisés, pour son final touchant...
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