L'Enfer pour Aube
L'Enfer pour Aube, au titre tiré d'un poème de Victor Hugo, se déroule dans un Paris en pleine transformation, sur fond de Commune, d'idéal révolutionnaire, et de désenchantement face au modernisme.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale École européenne supérieure de l'image Paris
Dans le Paris du début du vingtième siècle, des notables sont éliminés les uns après les autres par un étrange Inconnu au visage recouvert d'une écharpe rouge. Celui-ci, qui n'oublie jamais de laisser un Louis d'Or près de chacune de ses victimes, oeuvre de concert avec les redoutables Apaches pour semer la terreur dans la capitale. Dans quel but ? Texte : éditeur.
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Date de parution | 02 Mars 2022 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Un album qui me faisait de l’œil depuis sa sortie, malgré les bons retours j’ai préféré attendre l’emprunt … et j’ai bien fait. Lecture fluide et pas désagréable mais à aucun moment je n’ai ressenti le petit plus. J’ai bien aimé le trait d’Oger si caractéristique mais je regrette le choix des couleurs (ou l’absence plutôt). Seul quelques traces de rouge ressortent et animent les planches (cheveux, foulards …), même si ça participe à l’ambiance ça donne un rendu très morne à mes yeux. Niveau histoire, je n’ai jamais été surpris (j’ai vu venir l’identité de notre encapuchonné par exemple), le scénariste nous sort un récit de vengeance somme toute banal si ce n’est le cadre proposé : Paris tout début du XXème siècle sous fond de lutte sociale, relativement original avec les Apaches, bourgeois, métro et autres souvenirs de la Commune. Reste que je n’ai créé aucun attachement avec les différents personnages. Du coup seulement pas mal.
2.5 J'ai été moins enthousiaste que les autres à la lecture de ce premier tome. Oui, le dessin est bon et dynamique et oui le scénario est bien fait...sauf qu'à aucun moment je n'ai trouvé que c'était assez pour en faire une histoire mémorable. Mon principal problème est que j'ai trouvé que l'histoire était convenue. On a donc droit à une histoire rendant hommage aux feuilletons à la Fantomas, l'action se passant bien sûr dans les années 1900-1910 à Paris, on montre les inégalités de l'époque avec des notables et des forces de l'ordre bien méchants (quoique cette fois-ci on met l'accent sur les discriminations qu'ont subies les Bretons, là ça fait changement). Je peux comprendre que cela plaise à certains lecteurs, cela m'aurait peut-être plu à une époque, mais là j'ai juste eu l'impression de lire des trucs que j'avais déjà vus une bonne dizaine de fois. J'ai même pas envie de lire la suite pour voir comment ça se termine.
Je crois que c’est la première série de Pelaez que je lis. Je vais aller voir ce qu’il a fait ailleurs, car cet album m’a plu, dans son sujet et le traitement de celui-ci. J’ai par contre lu une bonne partie de ce que Oger a publié (au dessin ou comme auteur complet), et j’ai retrouvé ici son dessin très caractéristique, semi-réaliste, jouant sur un trait faisant la part belle aux courbes. Et une colorisation qui elle aussi m’a plu, avec ces couleurs ternes que traversent des touches – ou des tâches – de rouge, rappelant le sang et la révolution (le souvenir de la Commune les rassemble sous le même drapeau). C’est un hommage au Paris des gueux, aux révoltés, aux Communards. Mais l’histoire y ajoute l’imaginaire des apaches, d’une sorte de Cour des miracles moderne. Et un mystérieux justicier, sorte d’ange exterminateur qui élimine les notables qui ont participé à la destruction des Communards ou de leurs idéaux. Il y a dans ce personnage pas mal de choses que l’on trouvait chez les feuilletonistes du début du XXème siècle, un peu du Fantômas de Souvestre et Allain par exemple. Sa cape, le fait que son visage reste invisible, sa capacité à échapper aux forces de l’ordre – au-delà du vraisemblable, mais on s’en fiche en fait – tout fait de ce justicier violent – et volant ! – un personnage fascinant. Chaque chapitre est conclu par un pastiche de couverture du magazine populaire « Le Petit journal », et un dossier/revue de presse/recueil de documents d’époque en fin de volume ajoute au cachet de cet album, que j’ai trouvé chouette à regarder et intéressant à lire. La fin du premier tome livre pas mal de secrets. A voir comment cela va se conclure dans le tome suivant. Mais je l’attends avec impatience ! Une réussite pour le moment.
Bd géniale. Histoire mêlant historique et fiction avec brio et suspens. On en apprend en plus sur la commune et la ville de Paris. Graphiquement c'est très agréable, sans être extraordinaire. Les détails des paysages et de Paris sont superbes, les visages un peu moins fouillés, mais cela reste très beau dans son ensemble. Rien à dire où plutôt si, vivement le tome 2. Si le tome 2 est à la hauteur du tome 1, ce sera un coup de cœur. Merci aux auteurs. Une bd qui a du sens, cela fait vraiment du bien.
Voici un premier tome très sympathique, autant par son histoire que par son graphisme. L'édition est soignée, la couverture offre une belle promesse et à l'intérieur le dessin est à la hauteur. La colorisation noir et blanc, ou plutôt en nuances de gris, et relevée par-ci par-là de quelques touches de rouge du plus bel effet. Les chapitres sont séparées par de très belles unes de journaux. Visuellement c'est donc très réussi. Pour chipoter un peu on pourra avancer qu'on ne reconnait pas toujours les seconds rôles dans leur costumes des années 1900, car ils se ressemblent un peu. Coté scénario c'est également efficace puisqu'on à un mélange entre fiction et faits historiques parfaitement imbriqués. On ne sait pas si le personnage principal est "l'écharpe rouge", ce criminel qui liquide les notables les uns après les autres, ou le policier qui enquête sur lui. On passe du point de vue de l'un à l'autre assez régulièrement. C'est parfois un peu haché, mais cela amène son lot de suspens et de mystères. On se prend au jeu et on a bien envie de savoir qui est ce criminel et quelles sont ses motivations. Les éléments de réponses sont distillés petit à petit et on en apprend déjà beaucoup à la fin du premier tome. Trop ? On verra ce que nous réserve le second opus. Un récit vraiment bien ancré dans le contexte historique et politique de l'époque à laquelle il se déroule.
La rencontre de deux auteurs de talent, Philippe Pélaez et Tiburce Oger. Paris, 1903. Des notables de la ville sont exécutés et on retrouve sur chaque scène de crime, un louis d'or. Les soupçons se portent sur un homme au chapeau avec une écharpe rouge. Pélaez nous transporte dans le Paris du début du vingtième siècle, trente ans après la Commune. On se promène sur le chantier du métro, au cimetière du Père Lachaise, les catacombes et des grands magasins Dufayel. Il a comme dans Maudit sois-tu ce savoir-faire pour mélanger fiction et réalité comme l'incendie du métro le dix août. C'est une vraie plus value au récit. Il distille quelques indices sur les raisons de ces assassinats grâce à cet inspecteur qui sort des standards. La description réaliste de Paris est vraiment soignée, on y côtoye les apaches, des brigands de la belle époque, identifiables à leur ceinture rouge, souvent des anciens communards. Une narration fluide où les voix off des protagonistes donnent la cadence et où chaque chapitre est séparé par une Une pleine page du Petit Journal, quotidien de la capitale. J'ai été happé par cette intrigue dont une partie du voile sera révélée. Oger dont j'ai déjà apprécié le travail sur Gorn, La Forêt et Ghost Kid est au sommet de son art. Ici, son style est toujours reconnaissable mais légèrement différent, plus aboutit. Toujours aussi fluide et une colorisation monochrome qui met en valeur la multitude de détails. Juste le rouge tranche dans ce monde de chaos. Une merveille. Si le second tome est du même niveau, alors cet Enfer pour Aube fera partie des immanquables. Un cahier graphique explicatif sous forme de revue de presse des plus intéressants en fin d'album.
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