Corto Maltese (Quenehen et Vives)
Bastien Vivès et Martin Quenehen s’emparent du mythique personnage d’Hugo Pratt pour le plonger dans notre époque contemporaine.
Gobelins, l'École de l'Image
Sur les eaux de la mer de Chine, le profil d’un pirate bien connu se dessine dans l’ombre d’une cabine de pilotage… Corto Maltese est de retour, à l’abordage d’un yacht de luxe. Des rues bondées de Tokyo jusqu’aux sommets des Andes, le gentilhomme de fortune poursuit un trésor mythique, disputé par une société secrète nationaliste et des narcos sans scrupules... Mais plus que jamais, ce sont les sentiments qui vont mener le célèbre marin romantique.
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Date de parution | 01 Septembre 2021 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
24/03/2022
| Tomdelapampa
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Les avis
Océan Noir Les reprises ou les albums "vu par..." sont nombreux depuis quelques années. Si, à mon avis, certains se sont révélés désastreux (comme la reprise de Spirou, série que j'ai abandonnée), d'autres comme le Lucky Luke de Mathieu Bonhomme ou certains Blake et Mortimer, voire la version de Sfar & Blain de Blueberry sont assez voire très bien réussies. D'ailleurs, la reprise n'a jamais été autant meilleure lorsqu'elle fait exploser les codes comme Le dernier pharaon (Blake et Mortimer) de Schuiten, Van Dormael et Gunzig. Avec "Océan noir', Vivès et Martin Quenehen arrivent à nous surprendre avec leur vision d'un Corto Maltese plus contemporain. J'avoue que je ne suis guère un grand fan des aventures imaginées par Hugo Pratt, et je ne possède que 3 albums (dont l'excellent "Ballade de la mer salée"), mais j'ai été littéralement bluffé par cet album. Le dessin de Bastien Vivès est à la hauteur de l'enjeu, il a gardé son propre style tout en conservant l'atmosphère des albums d'Hugo Pratt ; et mon dieu que Raua est jolie sous les traits de Vivès. Le scénario de Martin Quennehen ne trahit en rien l'univers de Corto Maltese : rencontres, silence, mystère, quête et voyages en bateau, même Raspoutine est présent ! Très bel album que j'ai déjà lu deux fois. S'il fallait trouver une critique, ce serait sur le prix. En effet la version de luxe à 35 euros (celle que j'ai prise), et l'édition brochée à 22 euros, c'est abusé lorsque les albums brochés N&B de Corto Maltese que je possède m'avaient coûté 12 euros au début des années 2000 ! La Reine de Babylone Je suis, loin de là, un spécialiste de Corto Maltèse, ne possédant que 3 albums signés Hugo Pratt, pourtant je m'étais précipité, non sur la reprise de Juan Díaz Canalès et Rubén Pellejero , mais sur celle de Bastien Vivès et Martin Quenehen en 2021. Et j'avais adoré. Je suis de nouveau au rendez-vous avec "la reine de Babylone" signé du même duo d'auteurs. Je trouve que le dessin de Vivès s'inscrit toujours autant dans celui de Pratt, sans pour autant le copier. Bastien Vivès conserve son style propre dans un univers qui n'est pas le sien. Par contre, j'ai trouvé que cela allait un peu vite dans l'intrigue, avec pas mal de scènes d'actions et de nombreuses cases muettes. Il manque peut-être un soupçon de poésie ou de quiétude pour que l'album soit parfait. On retrouve la patte de Quenehen dans cette nouvelle aventure avec un périple à travers l'Europe, des actes de piraterie , une dose de CIA et un trésor. Malgré l'épaisseur de l'album (180 pages), j'ai savouré cette aventure de Corto Maltèse ,dans l'édition de luxe, qui il faut l'avouer en dépit de son prix assez élevé, est superbe.
Je suis allé vers cette BD à reculons du fait de deux mauvais apriori : je n'aime pas du tout l'idée que quelqu'un d'autre qu'Hugo Pratt reprenne la série Corto Maltese, c'est une série trop poétique et personnelle pour être reprise comme un simple objet artisanal, et ensuite je suis allergique au graphisme de Bastien Vives. Alors graphiquement, même si je n'aime toujours pas, je dois admettre qu'on ne retrouve pas trop ses tics graphiques qui me hérissent d'habitude le poil. Il essaie de se rapprocher du style de Pratt tout en restant proche du sien et le résultat est correct même s'il ne m'emballe pas. Les auteurs font le choix de transposer les aventures de Corto Maltese dans les années 2000, encore un choix que je n'aime pas. J'ai eu le sentiment trop souvent de suivre des bouts de thriller et d'histoires de dealers et gangsters modernes, ce qui là encore brise le charme indéfinissable de Corto Maltese. Ils intègrent en outre des évènements bien particuliers (11 Septembre, début de la campagne d'Afghanistan...) et ainsi que des personnages bien réels tels que cette rencontre avec Colin Powell qui tombe comme un cheveu sur la soupe. C'est vrai que le Corto de Pratt côtoyait lui aussi quelques faits historiques mais c'était en général les passages qui m'enthousiasmaient le moins dans ses aventures et, heureusement, la plupart du temps, ils ne restaient qu'un cadre pour des aventures plus libres de toute contrainte. Pour ce qui est de la liberté de contrainte, on la retrouve aussi dans cet album mais à un point tel que l'intrigue m'est apparue comme une succession échevelée de scènes et de lieux, avec un Corto qui fait littéralement le tour du monde (Mer de Chine, Japon, Equateur, Panama, Espagne... j'en oublie ?) et semble porté d'une action à la suivante comme si l'aventure se déversait sur lui en flot continu et au détriment d'une intrigue structurée et qui tient dans la longueur. C'est trop long, ça va trop vite et l'ambiance ne se pose jamais. A cela s'ajoute la manière insistante dont les auteurs veulent monter le côté poétique et nonchalant de Corto en lui faisait débiter, à lui et à ceux qu'il rencontre, des extraits de poèmes et autres déclarations métaphysiques à tout bout de champ. Là encore, Pratt faisait souvent de même mais ça m'irrite de voir d'autres auteurs reprendre cela comme une recette pour montrer "vous voyez, c'est du Corto Maltese, c'est de l'aventure, de la liberté et de la poésie... et il faut aussi évidemment qu'il rencontre Raspoutine et qu'ils aient des échanges de paroles savoureux" : quand ça me parait aussi construit et artificiel, comme des cases qu'il faut cocher, je n'y retrouve pas du tout la poésie de Pratt. Et pour finir, les auteurs ont donné à leur Corto un aspect tombeur de belles femmes, avec notamment cette Freya qui est passionnément amoureuse de lui, qui me parait étranger à son personnage qui restait à mes yeux l'éternel amoureux de sa regrettée Pandora et distant de toute autre femme.
Je n'ai pas été entièrement convaincu par ce Corto qui a des allures de James 007 dans certaines scènes. Si les auteurs respectent tous les codes du personnage de Pratt, je trouve qu'il manque cette ambiance particulière des années 20. En effet cette époque de chaos idéologiques où il était difficile de distinguer le blanc du noir a construit une grande partie des aventures du marin Maltais. En faire un auxilliaire plus ou moins volontaire de services secrets japonais à la chasse de vilains papys fascistes ou de vilains narcos sud américains en fait un héros bad boy BCBG bien trop lisse à mon goût. Par moment j'ai eu l'impression qu'il fallait caser chaque élément imposé comme Raspoutine, quitte à surcharger le scénario de scènes improbables( pourquoi le 11/9 ici ?) . De même j'ai trouvé les dialogues assez fades par rapport à la poésie de Pratt. Le graphisme de Vives colle bien au récit. Son trait apporte un bon dynamisme et beaucoup d'expressivités corporelles aux acteurs de la série. Je regrette toutefois le choix d'un Corto peu élégant et avec un look ado prononcé. Ce n'est pas le modèle de Corto que j'apprécie le plus. Après une bonne entame j'ai trouvé que le récit avait des longueurs et nous proposait des adversaires convenus et sans intérêt. 2.5
Revisiter Corto Maltese, non mais attendez… « Quelle prétention! » ai-je pu penser. Sauf que j’aime particulièrement les réalisations graphiques de Bastien Vivès (Polina, Une Sœur). Ainsi, je préfère annoncer tout de suite que je suis heureux de retrouver toute la magnificence de ces femmes, dégageant énormément de mystères et de sensualité. On tombe amoureux. Ensuite, Corto garde son charme bien sûr, toujours classieux bien qu’il fasse peau neuve: place à la casquette du vagabond bohème, à la chemise au col dégagé et à l’apparence faussement négligée. Tout ça me plaît beaucoup, et quitter les à-plats N&B pour un style et un remplissage signé Vivès donne un résultat qui m’a bien plu. Raspoutine apparaît comme un clin d’œil et son allure ne m’a pas franchement emballé. J’interprète aussi un trop grand fossé par rapport à la psychologie du personnage construite par Hugo Pratt, particulièrement sur son rapport avec les femmes. Et second point que je ne peux que regretter graphiquement : je n’ai pas ressenti le voyage, ni le mysticisme ou la spiritualité. Il manque ces nuages de fumée, ces ballades méditatives et introspectives, etc. Je n’ai pas rêvé de ce monde situé « ailleurs ». La faute peut-être au dessin pour le coup? Le minimalisme ainsi traité pourrait avoir ses limites. Au niveau de la temporalité du récit, ça n’atteint pas le niveau de Hugo Pratt mais le scénariste a tout de même apporté tout un contexte historique et différentes prises de position pour rappeler que Corto Maltese est avant toute chose un homme foncièrement indépendant, pouvant être ami avec gens de tout bord. Ouf, on ne casse pas le mythe ! Mais cette « situation du monde » reste en surface. Donc sur la forme: oui, mais sur le fond: pas fou. Et puis côté scénario, j’ai passé un bon moment. Les mises en scène sont assez prenantes et les nombreux silences dégagent toute cette multitude de non-dits qui permettent aux personnages d’être toujours aussi impénétrables. L’aventure m’emporte assez pour dévorer le récit, Corto ne contrôle toujours pas les événements mais ses agissements au « feeling » sont toujours en accord avec ses principes. Ça fait plaisir de retrouver ça. Ça peut donner l’impression d’une histoire un peu bordélique, mais les planètes finissent par s’aligner. Je reste intéressé pour lire de potentielles nouvelles aventures de ce Corto des temps modernes. Mais impossible de détrôner la saga originelle, à jamais gravée dans mon esprit. Et si un nouveau tome sortait, j’aurais aussi un doute sur la capacité des auteurs à renouveler une historie. Je ne sais pas trop l’expliquer, mais j’ai le mauvais pressentiment qu’une » nouveau tome aurait quelque chose de rébarbatif. Utilisez votre curiosité comme moyen pour être agréablement surpris, c’est tout le mal que je vous souhaite.
A l’instar d’un John Difool, Corto Maltesse est un personnage qui m’a vu grandir. Après le looser magnifique place au flegme aventurier romantique. Bref vous l’aurez compris Corto est un personnage qui m’est cher et que je continue à suivre. A l’annonce de cette reprise par Vivès (et Quenehen que je connais peu) j’étais partagé entre hype et inquiétude, toujours est il que la curiosité l’a emporté. 1er bon point à la lecture, nous ne sommes pas dans la continuité temporelle de la série mère, c’est ici une version moderne de notre héros que les auteurs nous proposent, bienvenue au 21eme siècle. 2ème bon point, malgré ce bon dans le « futur » et le changement de look (notre héros a troqué sa marinière/casquette pour col roulé/bonnet), l’esprit est intact (j’ai beaucoup aimé la confrontation avec le téléphone portable :) 3ème bon point le dessin, on quitte le noir et blanc pour un gris/noir/blanc plutôt pas mal, quelques magnifiques images. A noter également un chouette personnage féminin. Une histoire peut-être en deçà par rapport à mes attentes mais ça m’a plutôt convaincu pour un 1er tome, je ne demande qu’à m’emballer par la suite pour augmenter ma note.
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