René·e aux bois dormants
2022 : Prix ACBD René n’est à sa place nulle part. Ni dans l’appartement qu’il partage seul avec sa mère, femme absente, aux manières froides ; ni avec les autres enfants de son école ; ni dans cette ville canadienne trop grande. Hypersensible, sauvage, il est sujet aux évanouissements durant lesquels il voyage dans des mondes fantasmagoriques. Au cours de l’un d’eux, il part à la recherche de son lapin qui s’est enfui. René bascule alors dans un monde peuplé de créatures aussi terrifiantes que bienveillantes.
Canada Grands prix de la Critique ACBD Hurons, Iroquois et autres Indiens des forêts de l'Est de l'Amérique du nord. La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Rêves Séries avec un unique avis
Sorcière sensuelle et cannibale en souffrance, ogre mangeur de lumière, créatures sans mémoire ou géant au cœur simple, côtoient René, qui lui-même se métamorphose au gré des rencontres. Il devient Renée, fleur, chatte, arbre… Et revisite les mythes fondateurs des Premières Nations, peuples autochtones canadiens. Mais, où s’arrête le rêve ? Et qui rêve, véritablement ? René, petit garçon à la recherche de son lapin ? René, homme au crépuscule de sa vie, à la recherche de ses blessures enfouies ? Ou encore Judith, sa fille, à qui René révélera la terrible histoire de son enfance volée et de sa véritable identité, par l’intermédiaire du rêve ?
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Date de parution | 01 Septembre 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ma note est sévère car cette BD fait preuve de beaucoup d'originalité tant en terme de graphisme que sur le fond de son histoire, mais cela reflète mon ressenti et la pénibilité que j'ai éprouvée à lire la plus grosse moitié de l'album. Sur la forme, René·e aux bois dormants est un grand album cartonné, presque de la taille de ces grands livres d'illustrations. Son graphisme est très artistique, de grandes peintures aux couleurs intenses, des formes parfois légèrement abstraites et toute une ambiance visuelle qui va coller à l'atmosphère onirique de son récit. C'est un graphisme d'école d'arts décoratifs qui parle peu à l'amateur de ligne claire et d'encrages marqués que je suis. Mais je lui reconnais du talent et quelques belles planches. L'histoire commence de manière très absconse, très onirique. Après quelques pages, on comprend qu'on y suit un petit garçon qui s'enfonce dans son imaginaire, rêve, jeu ou cauchemar, et qui y croise une foule de lieux étranges et changeants, et de créatures dont on va s'apercevoir au fur et à mesure qu'elles sont pour la plupart liées au folklore des peuples natifs d'Amérique du Nord. La première moitié de l'album passe ici, comme un rêve embrouillé, avec différentes sous-intrigues qui se mettent en place puis s'étiolent, ne gardant pour fil rouge narratif que la quête éperdue de ce gamin, devenue en cours de route une gamine, à la recherche de son doudou lapin, comme une Alice au pays des Merveilles à la poursuite du lapin blanc. J'ai trouvé cette partie pénible à la lecture par son inconsistance, sa confusion et à quel point ses nombreux symboles et messages m'échappaient. J'en étais à me demander si tout l'album allait faire preuve de cette même impression d'être improvisé au fur et à mesure des inspirations de l'artiste. La seconde moitié cependant devient plus linéaire et un peu plus claire tandis qu'elle se rattache également davantage au monde réel et plus seulement à cet univers onirique. Mais là encore, je restais circonspect devant certains éléments a priori contradictoires, comme ce personnage moustachu qui à un moment donné est rejeté car étant un homme mais dont on apprend plus tard qu'il ou elle s'appelle en réalité Judith et est une fille... dans un corps d'homme ? Au vu du discours tenu en fin d'album d'album, je ne peux qu'envisager qu'il s'agisse d'un hermaphrodite, physiquement ou moralement, mais sans aucune certitude. Et ce n'est que sur le dernier quart de l'ouvrage qu'on comprend enfin pour de bon où l'auteure voulait en venir, son message et surtout ce qu'elle voulait dénoncer, relatif à l'histoire du Canada et à la culture de ses peuples natifs. Alors oui, une fois cela dévoilé, la majorité du contenu des planches précédentes trouve une forme d'explication, de raison, mais le mal était fait pour moi : j'avais ressenti de manière désagréable la majorité de ma lecture et s'il me fallait attendre cette révélation pour pouvoir la relire et bien la comprendre et l'apprécier, c'était trop tard et je n'en avais plus envie. Note : 2,5/5
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