Poupée d'Ivoire
Les aventures d'un couple atypique : une jeune et belle chinoise au caractère bien trempé et un fils de chef barbare..
987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens Chine Vécu
Vendue à un seigneur, la jeune et belle Yu Lien devient courtisane malgré elle. Lorsqu'une bande de barbares attaque le palais, la jeune femme éblouit tant Timok, leur jeune chef, que celui-ci lui sauve la vie. Mais l'amour de Timok pour Yu Lien va lui causer de nombreux ennuis. Chassés par son père, les deux amants s'enfuient. S'ensuivent de nombreuses aventures, qui, tandis que les deux héros se découvrent et s'apprivoisent, éveilleront la jeune femme délicate à la violence et à la sensualité.
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Date de parution | 03 Mars 1988 |
Statut histoire | Série terminée 9 tomes parus |
Les avis
Voilà une série qui ne manque pas de qualités, d’originalité, mais qui pêche aussi par certains défauts, qui m’empêchent d’aller au-delà des trois étoiles. Le sujet d’abord, qui sort des sentiers battus de la bande dessinée franco-belge, puisque l’on va traverser une partie des steppes d’Asie centrale et de l’Est, faire quelques incursions en Asie du sud-est, tout en nous intéressant au monde chinois, qui tente de dominer tous ces peuples. C’est un choix osé de Franz, qui cherche à ancrer son récit dans un cadre historique précis (grosso modo fin VIIIème, début IXème siècles), en plaçant à plusieurs reprises de petites planches faisant allusion aux Carolingiens, aux conquêtes arabes… Nous suivons dans cette série les aventures de Timok, héritier déchu d’un roi barbare, et d’une prostituée, Yu Lien : leurs relations amoureuses – pas toujours faciles ! – servent de fil rouge à ces aventures asiatiques. Le sujet est original, et Franz s’est semble-t-il bien documenté. De plus, son dessin, s’il fait un peu « daté » (surtout dans les premiers albums), est vraiment bon. Il croque vraiment très bien les personnages et les chevaux, là-dessus pas grand-chose à redire. Mais, si l’histoire se laisse lire plutôt agréablement (il y a là un petit côté Thorgal en Asie chez Timok !), quelques bémols m’ont un peu gêné. Timok est passé trop rapidement du barbare sanguinaire qu’il incarnait lors de sa première apparition à la personne plus « raffinée », calme (même si cela reste violent) du reste de la série. Cette métamorphose ne m’a pas paru très crédible, même si Franz l’explique par son amour pour Yu Lien. Toujours est-il que de brute hyper virile et dominatrice, il en est presque devenu le sbire domestiqué par sa douce et tendre (j’exagère, mais pas trop), perdant un peu trop de sa « sauvagerie ». Yu Lien, donc, à qui Franz a donné une personnalité très affirmée (n’est-ce pas le personnage principal au final ?) qui peut se défendre. Mais je n’ai pas non plus trouvé crédible la rapidité avec laquelle elle est devenue une combattante et une tueuse experte (genre ninja) après sa rencontre avec Shu Weï. Yu Lien qui, en plus de sa personnalité affirmée, dispose d’un corps très beau, et exhale une forte sensualité : à plusieurs reprises, elle exprime sa bisexualité et, plus généralement, son très fort appétit sexuel (et sa pudeur très discrète !) : là aussi c’est elle qui domine Timok (mais plusieurs fois, l’acte sexuel, pratiqué en pleine bataille m’a paru plus qu’incongru !). Enfin, autre improbabilité, la faculté qu’ont Shu Weï et Kaliber – tous deux très vieux et blessés – à traverser une partie de l’Asie et retrouver comme par hasard vers la fin de l’épopée nos deux tourtereaux ! Malgré ces remarques, je le répète, cette histoire est un bon récit d’aventure, souvent ponctué de scènes de sexe (images soft, mais bien développées par le trait de Franz). Je regrette juste que la fin soit un peu moins réussie, voire bâclée. Si la mort de Franz explique un dernier album clairement moins bon (le changement de dessinateur est très gênant et le texte de Corteggiani n’est pas folichon), je trouve que l’intérêt baissait un peu déjà, depuis l’album « La femme lynx ». Au passage, la réapparition de la Scythe Gorytuse au début du tome 8, montrait que Franz souhaitait lui redonner un rôle (un peu à l’image de Kriss de Valnor, la jolie et immortelle « méchante » dans Thorgal je trouve, pour reprendre ma comparaison précédente, mais la mort de Franz nous prive de cet ultime rebondissement). A découvrir, à l’occasion.
Un très bon moment de lecture que cette série pleine de fureur, d'action, de batailles et d'amour. Nous voici plongés dans les steppes de l'Asie et de la Chine pour suivre les pérégrinations de Timok et Yu Lien. Nous sommes dans une grande épopée dans une époque et une culture qui nous sont très étrangères et mal connues par nous autres occidentaux. L'un des points intéressants de cette série est qu'elle nous permet de comprendre une civilisation, au moins un peu, les us et coutumes de ces peuples. Ce n'est jamais emmer.., car l'action est au rendez-vous, il y a des rebondissements, du suspense, un petit brin d'érotisme, bref tout ce qu'il faut pour faire une grande série d'aventure. Pour l'idée, le contexte original et peu exploité, un dessin de qualité, très maitrisé et l'aspect brut de décoffrage du propos c'est une BD à découvrir ou à posséder.
Ce fut pour moi un régal la lecture du périple de Timok le barbare et Yu lien, leurs pérégrinations à travers l'Asie Centrale, l'Empire du Milieu et le Sud Est asiatique. L'auteur fait référence à Charlemagne et au pape Léon III ce qui permet de situer un peu l'histoire entre 795 et 816. Amour, amitié, trahison, tous les ingrédients sont là pour nous faire une belle épopée de fureur et de sang.
J'ai mis longtemps pour adopter le graphisme de Franz qui au début me rebutait sur sa reprise de Jugurtha, puis Lester Cockney m'a permis de me familiariser avec ce dessin si particulier, et c'est donc tout naturellement conquis que j'arrive sur "Poupée d'Ivoire" dans Vécu en 1987. La Chine et l'Asie centrale à l'orée du XIIème siècle, telle est l'époque qui sert de toile de fond à cette épopée barbare des steppes, pour laquelle Franz a réuni une documentation très poussée, car cette Histoire des peuples de l'Asie ancienne est pour nous Européens, beaucoup moins connue que notre Moyen Age traditionnel. A travers une très belle histoire d'amour impossible entre la concubine Yu-Lien et le brigand Timok, tous deux emportés par leur passion et à la recherche d'une liberté qu'il faut sans cesse reconquérir, Franz signe une oeuvre forte et flamboyante où se mêlent guerriers des steppes à la violence bestiale, érotisme et sensualité, civilisation chinoise à la riche complexité et souci du détail historique; il offre aussi un beau portrait de femme en évolution. Il est clair qu'ici, Franz atteint une sorte de perfection sur cette ultime série, autant sur le plan graphique que narratif, mais qu'il ne pourra hélas mener à terme, puisqu'en 2005, c'est Michel Faure qui termine le 9ème album sans démériter (avec seulement un changement graphique), sur un texte bien repris de Corteggiani. Une fresque épique à lire impérativement.
J’aime Franz, et ce n’est pas cette Poupée d’Ivoire qui me fera changer d’avis. Tout d’abord, il y a ce trait, riche, travaillé, dynamique et d’aspect si spontané. L’auteur aimait les chevaux et cela se sent tant ceux-ci « bougent » avec naturel sous son trait. Ses personnages humains sont eux aussi très « vivants ». Faciles à distinguer, naturels dans leurs mouvements, expressifs et dynamiques, ils donnent vie à la saga. Ensuite, il y a « ses femmes ». Les personnages féminins de Franz dégagent souvent plus de charisme que les rôles masculins. C’est encore le cas ici même si les personnages principaux, tous sexes confondus, sont tous intéressants … mais la poupée d’ivoire demeure la plus attachante de la bande. Sensuelle, drôle, capricieuse, audacieuse, impulsive et capable d'auto-dérision, elle mène la saga à sa guise et constitue, à mes yeux, un des personnages les plus réussis du monde de la bande dessinée. Dans cet univers barbare, intuitif, animal, le simple fait qu’elle se pose des questions sur sa propre animalité lui confère une humanité incroyable. Pendant six tomes, cette série m’offrira un vrai souffle épique. Durant ces six premiers tomes, en effet, l’aventure consistera en une incroyable course vers l’avant. L’avenir est devant les principaux acteurs et ils n’auront de cesse de l’atteindre, découvrant constamment de nouveaux horizons, de nouvelles coutumes et de nouveaux personnages. Il y a bien une grosse facilité scénaristique avec le fait que toutes ces peuplades parlent un langage commun (ou du moins parviennent à se comprendre), mais cela ne m’a pas dérangé car la volonté de reconstituer un théâtre historiquement crédible est telle que ce procédé m’a permis d’apprendre pas mal de choses sur les contrées traversées tout en gardant le dynamisme du récit. Et puis, il y a chez Franz la volonté de créer une série « barbare ». Copuler, tuer, voler sont les trois actions les plus récurrentes. C’est bestial, organique et, je trouve, assez jouissif. D’autant plus qu’il y a une progression dans ce récit et dans le comportement des acteurs, mais aussi parce qu’il y a l’humour de Franz et un certain sens de la morale. Ses personnages, même s’ils tuent, violent, pillent, ont une conscience morale qui leur apporte une réelle profondeur. Et tout cela est enrobé d’un second degré léger mais omniprésent. Restent les trois derniers tomes, qui s’assimilent à un retour au foyer. L’aventure est encore au rendez-vous mais ça sent quand même la fin des vacances. Les tomes 7 et 9, surtout, m’ont paru très faiblards. Franz est malheureusement décédé durant la réalisation du dernier tome. Ses remplaçants sont parvenus à conclure le récit mais ces changements (surtout au niveau graphique, tant il est difficile, voire impossible de succéder à pareil monstre du pinceau), qui s’ajoutent à la chute de niveau des derniers tomes, me laissent sur une triste impression. Pour les six premiers tomes, j’accorderais un franchement bien enthousiaste. Pour les trois derniers, je dirais pas mal sans plus. Pas mal du tout pour l’ensemble, avec achat conseillé pour cette belle épopée barbare qui nous promène des steppes mongoles aux frontières de l’Asie en passant par tellement d’endroits qu’il m’est impossible de tous les citer. Et, une fois de plus, je sors de ma lecture en me disant que Franz avait vraiment un style unique, identifiable entre tous. Total Respect !
Ce n'est pas la première fois que je lis une série qui évolue dans l'Empire du Milieu. Celle-ci m'a bien plu malgré son extrême violence. Il s'agit bien entendu de la lutte entre les hordes barbares venues des steppes contre l'Empire chinois de la dynastie des Tang. J'apprécie tout particulièrement le dessin de Franz qui est également seul aux commandes du scénario. Poupée d'ivoire est l'une de ses meilleurs oeuvres car vraisemblablement la plus mâture. On n'est pas prêt d'oublier cette aventure sentimentale presque impossible entre une jeune chinoise Yu-Lien et Timok le barbare. Poupée d'ivoire vous entraînera non seulement dans des nuits sauvages mais également au milieu des peuplades nomades qui tentent de survivre. Il est dommage que la fin de la série au 9ème album soit totalement improvisée par les amis de l'auteur malheureusement décédé. On gardera cependant une image très positive de cette saga passionnante pour ceux qui aiment l'histoire.
Une série originale de par son contexte et ses protagonistes. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Franz retranscrit les moeurs locales de l'époque de façon crue : sexe, barbarie, etc. Les personnages sont complémentaires et pourtant si différents, il fallait oser associer de telles personnalités. Le récit est plaisant mais trop linéaire. L'auteur prend parfois quelques raccourcis et facilités afin de romancer et d'apporter de l'action. L'ensemble est correct et se laisse lire.
L'histoire d'amour entre le barbare Timok et l'asiatique Yu-Lien, une histoire qui débute par une rencontre lors d'un pillage commis par les hommes de Timok, et si ce dernier épargne la jeune femme, elle ne cessera de le hanter au point qu'il commet l'imprudence de pénétrer dans une ville de "l'Empire du Milieu" pour la retrouver. Son but est atteint, mais au prix de la vie des guerriers qui l'avaient suivi, si bien que son père, Kaliber Khan, en profite pour le bannir en condamnant sa témérité. Timok et Yu-Lien sont contraints de fuir, ils apprendront à se connaître malgré leurs différences avant de se séduire. Le couple errera aux confins de l'Asie, se libérant de la haine de Kaliber, croisant la terrible Scythe Gorytuse ou encore un mystérieux roi des singes... Les aventures des deux jeunes gens sont en effet pleines de rebondissements, de bruit et de fureur, où des personnages sans concession sont obligés de lutter pour exister dans un univers sauvage. Puissante et lyrique, cette évocation de chocs de cultures est servie par le dessin plein de fougue et de virtuosité de Franz, dont le texte vivant teinté d'humour imprime un grand caractère à ses héros. La plongée dans l'Asie du onzième siècle où se brassent plusieurs civilisations permet une exploration historique mais jamais didactique tout en restant extrêmement moderne dans la narration et en donnant de la couleur au récit en fournissant de nombreux détails insolites. Le souffle de l'aventure est bien présent, nourri ici de violence et d'érotisme, pour une grande réussite originale et humaine située dans des décors exotiques et superbes. Inachevée par Franz à sa disparition, cette saga connaît un épilogue de quelques pages écrit par François Cortegianni et dessiné par Michel Faure plutôt bien vu.
La série débute dans le mensuel "Vécu" n° 30 de fin 1987. Le postulat ?... Une orpheline -de bonne famille- vendue dans un bordel, sauvée par le fils d'un chef barbare, et qui tombent directement amoureux l'un de l'autre. Amour qui, bien entendu, ne plaira pas à tout le monde... Série "sentimentale" -avec néanmoins beaucoup d'action- elle se veut surtout une ode à la différence. Sincèrement, elle ne m'a pas apporté grand chose. Le contexte est bon (la Chine au temps de la dynastie T'ang), les scénarios sont à rebondissements, l'intensité dramatique présente à quasi chaque page et -surtout- le dessin est de Franz. Un dessin qui -d'ailleurs- n'est pas sans rappeler celui de Jugurtha ; immédiatement reconnaissable. Tout ça pour... une histoire d'amour, aux personnages bien campés, dans un contexte historique intéressant ; une histoire -sorte de fuite en avant- qui, bien qu'elle se laisse lire sans ennui, est déjà quasi oubliée dès que j'en ai fermé un album. Pas mal. Sans plus.
Cette série a deux vraies qualités. La première est le dessin de Franz : il est vraiment bon et maîtrisé dans son genre. Le deuxième est le décor historique et géographique original. Poupée d'ivoire nous permet en effet de découvrir une Asie assez méconnue, des mongols aux scythes, Asie orientale et Asie Centrale. Le tout est bien documenté et réaliste. C'est donc une BD intéressante sur la plan historique. L'ennui, par contre, c'est que je trouve la narration mauvaise. Les récits sont difficiles à suivre, on saute de lieux en lieux et de personnages en personnages trop facilement, le rythme change trop souvent, la lecture en est alors confuse même si on comprend l'ensemble après coup, mais ça n'aide pas à la fluidité de la BD. A cause de cela, je n'ai pas réussi à entrer correctement dans les intrigues de chaque tome, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages dont je comprenais parfois peu les motivations et actes. Je n'ai donc pas accroché.
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