Slot Barr

J'ai pas beaucoup ramené de BD d'Angoulême cette année car le système des amis belges de Forbidden Zone a complètement changé, ils ne trimballent plus leurs 14000 BD et ne travaillent que par commande internet ; fini donc la joie de farfouiller dans les bacs et de découvrir des albums rares, j'étais déçu comme beaucoup, et la bulle d'occase était d'ailleurs assez vide cette année, c'était bien triste, il n'y avait que 2 revendeurs d'occasions, qui en plus étaient assez chers. J'ai quand même pu dégoter 2 ou 3 trucs sympas, mais c'est rien à côté des 20 ou 25 BD que je ramenais avant.... J'ai pioché cet album dans des bacs d'occasion à bas prix. Je ne connaissais que vaguement, mais je connaissais Solano Lopez dont j'ai déja lu Evaristo. Il s'agit d'une science-fiction érotique ou plutôt d'aventures spatiales avec de l'érotisme, mais peu poussé, ça reste très soft, le ton est léger, simpliste et un peu naïf, ce qui donne un charme à cette bande créée en 1977 en petits fascicules en 12 épisodes, mais seulement publiée en 1987 en Argentine dans le magazine Skorpio. En France, cette bande est parue dans la revue Spatial à partir de 1978, revue spécialisée dans la SF dont j'ignorais l'existence (j'aurais au moins appris un truc intéressant). La série est différente des autres BD de SF de la même époque, Slot Barr n'est pas un super-héros, c'est un humaniste qui respecte les extraterrestres et dont l'ennemi n'est pas un méchant caricatural et archétypal unique, mais plutôt un système dans l'univers qui asservit ou joue les tyrans. En plus, il a des besoins sexuels, d'où le fait qu'on y trouve des femmes en tenues très légères ou carrément à poil. L'univers est sommairement développé, on apprend qu'il y a 400 planètes affiliées à la Confédération, et certaines entretiennent des échanges commerciaux. Malgré tout ça, j'ai trouvé l'ensemble assez sympathique même si ça casse pas des briques et si ça ne révolutionne rien ; bon après, faut la recontextualiser, c'est une Bd des années 70-80. Au niveau graphique, j'aime bien le trait grossier de Solano Lopez, c'est un style expressif et épais qui déforme un peu les personnages, leur donnant une allure mastoc, c'est assez surprenant, mais dans Evaristo c'était aussi comme ça, le héros était un gros type aux traits grossiers ; de plus, la colorisation est agressive, mais c'est typique de l'époque, c'est ce qu'on appelle le style expressionniste. Je regrette que le récit de cet album ne soit que d'une trentaine de pages, la fin est un peu expédiée, et le reste est constitué d'un dossier de 14 pages sur la saga de Slot Barr et sur Solano Lopez, mais en l'état, je ne regrette pas non plus mon achat.

31/03/2022 (modifier)

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