Juliette de Sade
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Femme en quête d'expériences.
Adaptations de romans en BD BDSM Donatien Alphonse François de Sade Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre Les petits éditeurs indépendants
L'histoire de Juliette ou les prospérités du vice demeurera encore longtemps l’œuvre la plus inconvenante de la littérature occidentale. Son ampleur, son propos, la rendent à jamais irrécupérable. Du couvent où elle est d'abord élevée en compagnie de sa sœur Justine, nous suivons Juliette jusqu'à son admission dans la Société des Amis du Crime, le parcours qui fait d'elle le personnage le plus scandaleux imaginable.
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Date de parution | 1979 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Je suis partagé sur ma note, ayant beaucoup aimé le récit de Sade et trouvant l'adaptation en BD plutôt quelconque. Parlons de la BD en elle-même déjà. Elle est dessinée assez sobrement, avec notamment des personnages qui se confondent assez facilement (femmes comme hommes) et j'ai trouvé une grande complexité, surtout au début, à distinguer chaque personne l'une de l'autre. Les scènes d'orgies abondent, avec son lot de … truc qui donnent envie de vomir, disons le (ca reste du Sade) mais le format l'empêche de vraiment faire quelque chose d'impactant visuellement. J'ai souvent eu l'impression que l'auteur s'était cloisonné dans son récit, s'empêchant de vraiment faire quelque chose de réussi visuellement. Le tout enrobé dans le texte de Sade, abondant et visiblement cité dans le texte, ce qui est appréciable mais donne un aspect très "illustratif" au dessin. Pas mon adaptation favorite, donc. Par contre, l'histoire de Sade est extrêmement intéressante. Sous des aspects d'histoire initiatique et de découverte d'un monde de turpitudes et de fornication barbare, Sade pose un propos extrêmement politique, fustigeant une société royale pourrie jusqu'à la moelle. Mais son propos dépasse largement sa simple société et semble considérer l'humain comme prisonnier éternel de ses pulsions, qu'il convient alors d'assouvir sans retenu, estimant que se retenir est un crime, le seul valable : celui contre soi. J'aime l'idée de Sade, qui parle de nature humaine et pose un constat simple : si ni Dieu, ni la chance, ni l'univers ne veulent vous aider, faites vous plaisir sans craindre les conséquences, et ne vous abaissez pas à croire les doux mensonges que sont la société, l'amour ou l'amitié. Curieusement, je trouve que Sade à encore un bel écho actuel, et me rappelle ce que disait Terry Pratchett sur Noël (je sais, le parallèle est étrange). Il y a là une question de ce qu'on est prêt à croire comme monde, ce qu'on veut comme vie et la question de ce qui est juste. Sade et Pratchett n'ont pas les mêmes réponses mais je trouve que la philosophie du divin Marquis est franchement intéressante. Pour la question de l'intérêt de la BD, c'est à la perception de chacun. Personnellement je trouve l'adaptation trop limitée. Maintenant si vous voulez découvrir Sade et son propos, pourquoi pas ? Rappelons que ça reste l'un des auteurs les plus sales qu'il est possible de lire, il y a de quoi faire des cauchemars dans cette BD. Vous êtes désormais prévenus !
Rien ici du dessin baroque, voire gothique, de l’adaptation du même roman par Cacerès. Cette adaptation use d’un trait plus fin et presque fragile – ce qui n’est pas incompatible avec la violence avec laquelle Sade exprime les désirs de ses personnages. Philippe Cavell, qui a commis d’autres adaptations d’œuvres érotiques (comme « Fanny Hill »), joue d’un dessin tout en retenue, alors que Francis Leroi (qui en était à ses débuts en matière de BD érotique) respecte lui aussi le texte de Sade, ne sacrifiant pas – comme c’est souvent le cas – l’aspect politique de ses propos. C’est ainsi que plusieurs personnages, dans de longues diatribes, fustigent l’hypocrisie de la société de l’époque – en matière de mœurs mais pas seulement – même si certains trouveront cela incongru (c’est en fait encore plus présent dans d’autres œuvres de Sade, comme « La philosophie dans le boudoir »). Si le premier tome est en Noir et Blanc, avec un trait fin qui donne à certaines scènes des allures de gravures coquines telles qu’il s’en vendait sous le manteau dans les cercles libertins du XVIIIème siècle, le second – où Cavell officie seul – est lui en couleurs (mais des couleurs souvent un peu diaphanes, là aussi une sorte de retenue contrastant avec la violence des scènes imaginées). Je trouve quand même le dessin de Cavell un peu trop sage, il y manque un peu de folie, de fougue pour accompagner les idées de Sade. Je ne suis pas fan des couvertures (surtout du premier tome). Pour le reste, du dépucelage de la jeune Juliette aux orgies de la Société des amis du crime, on a là une longue suite de scènes anticonformistes, piétinant les limites que la société imposait au désir. Les amateurs du divin marquis y trouveront leur compte. Pour lecteur averti bien entendu.
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