Bolita
Magnifiquement dessiné par Eduardo Risso, Bolita est le dernier scénario écrit par Carlos Trillo avant sa mort… et dont il n’aura pas vu la fin dessinée un mois après son décès.
Argentine Auteurs argentins Carlos Trillo Les petits éditeurs indépendants
Bolita, c’est l’histoire d’une jeune bolivienne qui vit dans un bidonville de Buenos Aires. Rosmery Ajata, tel est son nom, est petite, pas très belle, pauvre et appartient à la communauté de boliviens installés en Argentine. Elle souffre donc de tous les préjugés que les gens de la « haute » ont envers les « bolitas » comme ils les appellent… Mais Rosmery a tout d’une détective amateur et n’hésite pas à s’embarquer dans une enquête si sa curiosité flaire quelque chose de louche… Même si cela doit lui attirer des ennuis et lui faire perdre son boulot de femme de ménage! Rosmery est engagée par un frère et une sœur descendants d’Allemands dans les beaux quartiers du nord de Buenos Aires. Leur relation étrange n’est pas la moindre des découvertes que va faire Rosmery.
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Date de parution | 10 Juillet 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Deux auteurs spécialistes des bas-fonds, des ambiances noires, qu’ils ont déjà explorées à plusieurs reprises ensemble. Ils reprennent d’ailleurs ici un type de personnage déjà exploité dans Chicanos, ou Tabasco Blues, à savoir comme héroïne une femme quelconque – plus ou moins « disgracieuse » (mais à laquelle on finit par s'attacher). La différence principale vient ici du fait que le côté polar proprement dit est largement secondaire, c’est davantage du roman graphique. Qui se laisse lire, mais qui n’est pas ce que Carlos Trillo (dont c’est la dernière œuvre – il est mort peu après avoir écrit cette histoire) a fait de meilleur. Par contre, le dessin de Risso est vraiment très bon. Il maîtrise parfaitement le Noir et Blanc tranché, avec un trait fin, qui est très lisible, et convient très bien aux ambiances développées par Trillo (même si ici c’est peut-être moins noir qu’à l’accoutumé).
J’ai bien aimé l’ambiance, ou plutôt les ambiances dégagées par cette histoire. Et justement, j’ai trouvé que ce sont celles-ci qui font tout l’intérêt de ce volume, car le récit m’a laissé un petit goût d’inachevé. Immigrée bolivienne résidant dans les bas quartiers de Buenos Aires, Rosmery gagne son maigre salaire en faisant le ménage chez les riches des beaux quartiers nord de la ville. Rosmery est pauvre, petite, pas très belle. Rosmery est vive, intelligente, cultivée, futée, courageuse, tenace même. Et elle n’aime pas les magouilles et compromissions qui règnent chez ses patrons, bien placée qu’elle est pour en découvrir les sales affaires. En particulier chez ses nouveaux employeurs, une fratrie pas bien nette, mais oh combien méprisante. L’enquête que mène notre « détective ménagère » n’est pas vraiment le sujet principal. Il n’y a pas de vrai dénouement comme dans un suspense policier classique. Mais après tout, en avons-nous vraiment besoin ? C’est le contraste entre les quartiers de Buenos Aires qui est la toile de fond du récit. D’un côté Rosmery et sa famille, ses copines, son amoureux, leurs débrouilles… De l’autre, les nantis, qui semblent oisifs, leurs soutiens bien placés, leur aisance et leur suffisance… Le noir et blanc de cet opus rend bien le contraste de ces deux ambiances, et on suit même le trajet du bus qui mène Rosmery au boulot :-) Sans être inoubliable, une lecture sympathique, avec une héroïne attachante.
La dernière bd que Trillo a écrite avant sa mort. Ce récit rappel drôlement Chicanos du même duo d'auteurs : l’héroïne est petite, laide, pauvre et joue les détectives. D'ailleurs, je pensais que Bolita était un récit d'histoires courtes et en fait c'est une longue histoire. Un récit un peu étrange où l'héroïne découvre des choses étranges chez ses nouveaux employeurs, au fil des pages elle met le doigt sur ce qui semble être un gros complot et puis...ben il y a rien qui en sort et la fin est un peu ouverte. J'ai eu l'impression que Trillo était mort avant de vraiment terminer son récit, mais selon l'éditeur il est mort en terminant le scénario. Peut-être qu'il prévoyait une suite, je sais pas. Disons que je suis un peu déçu par le dénouement et la fin de l'album. Je m'attendais à plus. Le coté polar est surtout un prétexte pour montrer le coté inégalitaire de la société argentine avec d'un coté des quartiers de riches et d'un autre des bidonvilles. Cela reste tout de même un récit pas mal si on est fan du duo Trillo-Risso. On retrouve l'ambiance des polars de Trillo avec de la violence, du sexe, du cynisme et un peu d'humour noir. C'est pas leur meilleure œuvre, si vous voulez découvrir ce duo je conseillerais surtout Chicanos et Je suis un vampire.
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