Et à la fin, ils meurent
La sale vérité sur les contes de fées.
BD en réalité augmentée Consensus sur une BD Delcourt Documentaires La BD au féminin One-shots, le best-of
Quels terribles vérités cachent les contes de fées ? Derrière leur réputation d’histoires un peu naïves, les contes ont des racines sombres et anciennes ! Aujourd’hui édulcorées, les versions originelles osaient le meilleur comme le pire : des princes pas si charmants, Raiponce vendue contre une botte de persil et Cendrillon qui décapite sec sa belle-mère ! En décapant avec humour ces récits d’autrefois, Lou Lubie pose une question d’éthique : violence, sexisme, racisme ... Les contes sont-ils encore adaptés à notre époque ?
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Date de parution | 03 Novembre 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un excellent documentaire sur les contes. J'aime lire les contes et aussi les mythes et les légendes alors c'est vraiment le genre de BD qui est fait pour moi ! J'ai dévoré l'album du début jusqu'à la fin. La présentation de Lubie est parfaite avec un dessin mignon qui va bien pour les contes et aussi un bon mélange de sérieux et d'humour. L'autrice traite de plusieurs aspects des contes: leurs origines, l'influences de plusieurs auteurs sur ce genre ainsi que de celle Disney, les stéréotypes qui découlent des contes, etc et etc. C'est très bien documenté et j'ai bien aimé qu'à la fin de chaque thématique abordé, l'autrice présentait un conte pour illustré son propos. J'aime aussi comment elle parle des cotés problématiques des contes sans tombés dans la dénonciation facile comment on voit sur les réseaux sociaux. Elle semble d'ailleurs ne pas trop apprécier la tendance actuel de certains adultes à vouloir que tout soit rational et voient le mal partout lorsqu'il s'agit de fiction destiné aux enfants. Le seul défaut selon moi du livre est qu'il y a des compléments d'informations sur certains sujets abordés par l'autrice sauf qu'au lieu de mettre ça comme bonus de fin comme dans n'importe quelle BD-documentaire, il faut télécharger un appli pour pouvoir les lires ! C'est quoi ce bordel ? Avant lorsque tu achetais/empruntais une BD, on l'avait au complet et maintenant pour avoir tout il faut avoir internet ?! Ça va être quoi après, on acheter un livre sans pages et il va falloir télécharger un appli pour lire toute la BD ?
Depuis La Fille dans l'écran je suis assidument Lou Lubie et ses publications, qui m'intéressent toutes autant qu'elles soient et même si Lou Lubie explore divers sujets toujours différents. Son talent de vulgarisation m'avait captivé dans Goupil ou face, mais elle fait encore plus fort avec cet album, que j'ai lu juste après avoir fini Fables et qui porte sur la même thématique : les contes de fées. J'ai personnellement un grand attrait pour les contes (la plupart sans fée) et j'ai beaucoup de vieux recueils à la maison. J'aime les contes paysans, les contes paillards, les contes merveilleux etc ... Mais pour autant, j'ai rarement vu de Disney, la plupart des grands classiques m'étant inconnu. J'ai souvent une vision décalée de la plupart des gens sur les contes, nourris plus à la Petite sirène de Andersen qu'a son adaptation. Si je digresse autant sur moi, c'est que j'ai retrouvé dans cet ouvrage la synthèse parfaite de ce que j'ai découvert avec le temps : comment Disney a façonné un imaginaire et l'a cloisonné à ses propres représentations, comment les contes évoluent et sont représentatifs de la société (et du conteur), mais aussi ce qu'ils contiennent, pourquoi ils sont si important pour nous. Là où la BD est géniale, c'est qu'on a en permanence des présentations de contes (parfois des différentes versions) puis des considérations et commentaires entre. On aura un aperçu historique, psychologique (et les critiques qu'on peut émettre dessus d'ailleurs), sociale, sociétale de toute la richesse des contes. Pour ma part, j'en connaissais déjà une partie mais je suis ravi de voir cette mise en lumière d'une façon aussi simple et efficace. Lou Lubie a un dessin qui convient à merveille à la vulgarisation dans ce style. C'est clair, lisible et extrèmement bien mis en scène. L'humour fait mouche autant dans les dialogues que dans les mises en scène. Ce que j'apprécie encore plus et m'a fait discerner le coup de cœur, c'est l'édition du bouzin qui est sublime : la tranche dorée, la couverture épaisse qui donne l'impression de ressortir un vieux livre de contes de fées perdus dans la bibliothèque de grand-mère. Une édition qui attire l’œil et vaut franchement le détour. C'est un très bel objet qu'on a envie d'avoir, et c'est pour cela que je l'ai glissé dans mon calendrier de l'avent. Un achat que je ne regrette pas ! Pour ma part, je suis toujours aussi content de lire des BD de Lou Lubie et Comme un oiseau dans un bocal — Portraits de surdoués m'attends sur ma pile à lire. Une auteure que je recommande !
L'ouvrage débute ainsi : « Spoiler alert : dans les contes originaux, aucun ne se termine par « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Aucun prince ne s’appelle « prince charmant » et d’ailleurs, certains sont carrément craignos. » Comment ça ? On nous aurait menti ? Que nenni, on ne nous a pas menti, on nous nous l’a simplement fait à l’envers au fil du temps ! C’est ce que nous démontre avec brio Lou Lubie dans cette BD par ailleurs très rigolote. La jeune autrice va notamment s’employer à démonter « les archétypes de Disney » qui d’une certaine manière ont déformé (et américanisé) le propos des contes que l’on connaît. La plupart ont des origines européennes (Grimm et Perrault, ou encore Basile) mais… si l’on remonte le temps, trouveraient leur source en Chine ou en Inde, par exemple avec « Cendrillon », qui a traversé 1.200 ans pour nous parvenir de l’Empire du milieu. Cela étant, nombre de contes ont été transmis oralement depuis la nuit des temps (avec souvent plusieurs versions selon leur région d’origine), pour être ensuite figés sous une forme écrite définitive, perdant sans doute au passage un peu de leur authenticité. Mais quand Lou Lubie tacle Walt Disney et les versions édulcorantes de ses dessins animés, ce n’est pas juste pour faire genre. Nombre de contes traditionnels comportent leur lot de meurtres, de sang et d’inceste, ne sont guère romantiques mais parallèlement moins sexistes. A sa décharge toutefois, Disney avait trouvé le moyen de les remettre au goût du jour par le support animé. Problème : il les a vidés de leur contenu en leur associant un propos quelque peu mièvre, en particulier « Blanche neige et les sept nains », « Cendrillon » et « La Belle au bois dormant ». Les derniers films des studios Disney, qui ont survécu à la mort de leur créateur, intègrent cependant une approche plus féministe, sans toutefois revenir vers la nature authentique du conte. Au fil des pages, l’autrice va ausculter les contes sous tous ses aspects (psychanalytique, sociologique, sexuel, religieux…) et nous rafraîchir la mémoire en livrant pour certains la « vraie » version (écrite ou orale) d’histoires passées à la moulinette hollywoodienne. Bref, c’est très complet, bien documenté et plutôt passionnant, avec un humour décalé qui fait mouche et empêche de tomber dans le sérieux, même si le sujet est sérieux ! Le dessin minimaliste et vif de Lou Lubie donne beaucoup de punch à cet essai bien structuré et très réussi. « Et à la fin, ils meurent », bien loin d’être une charge ironique contre les contes, s’avère davantage un hommage sincère et respectueux, malgré les procès qui leur sont intentés à l’aune des évolutions sociétales et de la rationalité de notre époque, qu’il s’agisse des versions disneyennes ou non. Lou Lubie nous le rappelle, « les contes sont partout ! » : à travers le cinéma, la mode, les romans, les séries, les jouets et bien sûr… la BD. Et de citer le psychanalyste Bruno Bettelheim, qui affirme que « les contes de fées préparent inconsciemment l’enfant au monde qui l’attend ». Pour l’autrice, ils « sont bien plus que des histoires naïves pour enfants », mais « notre patrimoine littéraire, notre héritage culturel, les origines de notre imaginaire. » Message transmis.
Ni un pensum ni une parodie trash, la vision des contes de fées que nous propose Lou Lubie n’en est pas moins originale et intéressante. Il y a autant la volonté de dépoussiérer des archétypes que d’en montrer la force et l’intérêt. Déciller, tout en gardant les yeux ouverts sur des récits connus de tous dans les grandes lignes. Leur donner une histoire, des origines, des ancêtres, en tracer les lignes directrices. Mais ce qui fait l’intérêt principal de cet album, c’est sa légèreté, le ton employé, où l’humour a franchement sa place, le lecteur étant souvent pris à parti. Et le dessin, très simple (et aéré par une mise en page faisant fi du gaufrier traditionnel) est adapté à ce type de projet. Un beau travail éditorial de Delcourt en plus, l’album, avec tranche dorée ressemblant extérieurement à un vieux recueil. Une lecture très sympathique en tout cas.
Que voilà un excellent documentaire sur un sujet qui, de prime abord, n’était pas de nature à me charmer (même si j’ai tendance à être bon prince). Sauf que ! Sauf que Lou Lubie nous livre ici une œuvre débordante d’humour sans pourtant jamais cesser d’être instructive. Entre histoire de l’évolution des contes à travers les âges, explication des systèmes narratifs, analyse de la structure des contes et illustration de contes à titre d’exemples, on pourrait craindre de s’ennuyer quelque peu. Et pourtant, je me suis poilé tout du long ! L’ironie est omniprésente au travers d’interventions décalées délivrées de manière totalement décomplexée. C’est jubilatoire ! Le dessin est parfaitement adéquat pour ce type de sujet et de ton. C’est facile à lire et expressif. Même si je pense que c’est le genre de livre qu’il faut lire à petite dose (j’ai étalé ma lecture sur plusieurs jours), je vous en conseille vivement la lecture (et j’en profite pour remercier Tomdelapampa qui a attiré mon attention sur le sujet). Vraiment franchement et vachement bien !
C’est frais, marrant et bien vu. Je conseille vivement. J’ai suivi le coup de cœur de mon libraire, et je ne suis pas déçu. Après la fille dans l’écran, Lou Lubie continue de m’épater. Elle s’attaque aux contes que tout le monde connait, en dépoussiérant l’image d’Épinal que Disney nous a formatée. La comparaison entre les différentes versions (Grimm, Perrault, Basile ...) est assez jubilatoire, et elle va bien plus loin en posant certaines questions (la psychanalyse, la religion, les origines, le sexisme, la parité ...). Il y a un sacré boulot d’analyse dans un ton moderne et très drôle, un peu à la manière de Marion Montaigne mais avec une partie graphique plus « carré » à mon goût. C’est hyper fluide, on avale les plus de 200 pages facilement et chaque chapitre est intéressant. L’objet en lui même est très réussi et soigné : dorure, stylet tissu ... en forme de clin d’œil aux livres d’autrefois. Vraiment du tout bon, du chouette boulot. Bravo. A noter également que l’album propose de la réalité augmentée (via l’application Delcourt Soleil +), pour ceux qui souhaitent prolonger le plaisir et compléter leur lecture (infos supplémentaires sur les auteurs, contes etc ...)
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