Allan Thomas Scott - Le Marin bandit

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

C'est l'histoire d'un marin inspiré d'un des méchants du monde de Tintin dont on sait au final peu de choses.


Format carré Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis

Qui se cache réellement derrière les bandits de l'univers de Hergé ? En dehors de leurs méfaits, qui sont-ils ? Que ressentent-ils ? Ne seraient-ils pas pourvus d'une âme ? Il est temps de faire connaissance avec Allan Thomas Scott, de l'accompagner dans ses affres, ses méfaits mais également dans son humanité... Allan Thomas Scott est un marin au passé funeste, fraîchement sorti de prison. Arrivé à un instant crucial de sa vie, toutes ses actions sont remises en question. Tourmenté entre le désir d'équilibre et l'instinct du criminel, ce personnage - qui n'est pas tout à fait un héros - se retrouve confronté à ses tourments, ses incertitudes comme ses contradictions. Saura-t-il revenir dans le droit chemin ? L'Amour finira-t-il par triompher de tout le reste ? L'ombre du plus grand malfaiteur de la bande dessinée francophone plane sur ce récit envoûtant et original. Mais c'est bien l'un de ses sbires, personnage complexe et attachant, qui tient le premier rôle dans cette histoire tendre et haletante.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Avril 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Allan Thomas Scott - Le Marin bandit © Sépia 2022
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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20/04/2022 | Blue boy
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Par Blue boy
Note: 3/5
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Difficile de savoir ce qui a poussé Sarah Belmas à créer une histoire autour d’Allan, personnage secondaire et récurrent des aventures de Tintin, canaille sans foi ni loi pour qui la vie humaine ne vaut pas bien cher. Cette jeune autrice-illustratrice a déjà à son actif une BD intitulée « Lever l’ancre », où elle se livre sans fards, avec ses angoisses, ses doutes et ses peurs de femme ordinaire. Et en matière maritime, de la métaphore de ce titre à la réalité narrative de son nouvel album, il n’y a qu’un pas, puisque la mer est omniprésente ici… En revanche, pour ce qui est des liens avec l’œuvre d’Hergé, elle se limitera au fameux Allan – rebaptisé ici Allan Thomas Scott, alors que dans « Tintin », il a pour patronyme Thompson, probablement pour des raisons de copyrights comme on peut l’imaginer sans peine – et à la ligne claire si particulière de l’auteur belge. Sarah Belmas emprunte à son univers graphique, sans abus, avec juste quelques touches référentielles ça et là qui permettent une immersion minimale du lecteur. Car en effet, ce bref récit pourra dérouter ceux, ne parlons même pas des fans pur jus, qui s’attendent à une véritable histoire. Le format est bien trop court pour cela. On est plus dans une approche expérimentale, une sorte d’échappée poétique, non dénuée de charme, où l’on découvre la crapule Allan errant sur la jetée d’un port à sa sortie de prison, appréciant la sérénité des lieux et se récitant à lui-même des vers aux accents baudelairiens, prêt à s’acheter une conduite. Une parenthèse de courte durée pour cet homme avouant se sentir encore prisonnier malgré cette liberté retrouvée, car le destin, allié à sa nature profonde, aura tôt fait de le replonger dans la spirale de la violence. La mer est ainsi faite, alternant, tel un écho à l’âme noire du marin bandit, la quiétude de l’oubli aux secousses des sombres maelströms. Autre incongruité de cet OVNI hergéen, première bande dessinée de la collection Zoom sur Hergé, on découvre qu’Allan entretient une liaison amoureuse avec une femme, qui n’est autre que l’autrice. Belmas se met ici en scène telle une Pénélope attendant le retour de son Ulysse voyageur au long cours. Etrange d’ailleurs sa façon de se représenter avec un nez crochu évoquant un perroquet… Doit-on y voir un lien avec la Castafiore, le seul personnage féminin marquant dans « Tintin », qui plus est guère flatteur pour la gent féminine et fort peu susceptible de susciter des sentiments amoureux ?… D’une certaine façon, l'autrice braque un projecteur sur le rôle de la femme dans l’œuvre d’Hergé, à travers ce personnage d’amante mélancolique et délaissée. Pour autant, on n’y trouvera aucun discours féministe offensif. C’est assez inattendu voire déconcertant, sans prétention aucune. Cela vous traverse l’âme à la manière d’une brise marine, laissant sur la mémoire un léger goût de sel, celui de l’océan et peut-être des larmes.

20/04/2022 (modifier)