L'Oeil du chasseur
Le parcours d'un évadé de prison dans la Louisiane des années 60.
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Les petits éditeurs indépendants [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Hunter, le gardien-chef d’un bagne du Sud des Etats-Unis surveille ses prisonniers avec autorité. Sa seule ambition : briser ses détenus. Climby, un jeune homme naïf, condamné pour vol, parvient à s’évader, et s’échapper des griffes de Hunter. Aidé par Sally, le fuyard rêve de rejoindre un îlot dans les bayous de Louisiane. Un endroit idyllique, avec un arbre planté au milieu. Un lieu parfait pour y construire une maison. Hunter demande congé, car il souhaite ramener l’évadé dans son bagne. Il veut avant tout détruire les idéaux de Climby. Une course-poursuite s’engage entre le gardien-chef sadique et sa proie. Une milice secrète, proche des Mormons, les « Fils de Gideon », prend Climby et Sally en filature. Les alligators du marais d’Atchafalaya sont loin d’être les principaux dangers pour le fugitif et son amie….
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Date de parution | Mars 1988 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai appris par le dossier de fin d'album que c'est la réédition d'un album Dupuis paru en 1988 après une pré-publication dans le journal Spirou, il s'agit donc d'une des premières oeuvres de Berthet, et déja c'est bon, et même très bon au niveau graphique. C'est une chasse à l'homme un peu spéciale qui sort d'un classique récit de chasse à l'homme, car le contexte y est assez spécifique, le chassé est un imbécile heureux qui s'évade d'un pénitencier à l'aide de sa copine et qui compte récupérer un magot enfoui dans un bayou de Louisiane, le chasseur est un gardien-chef atypique et opiniâtre, d'une sévérité radicale qui prend plaisir à la soumission mentale de ses proies mais qui récite des poèmes. Sans parler des 2 frères mormons qui observent tous ces faits et gestes de loin. Comme on le voit, les personnages n'ont pas des profils très classiques, le scénario est plus complexe qu'on ne croit et réserve un dénouement assez étonnant. Tout ceci est joliment illustré par Berthet qui possède déja un beau coup de crayon et utilise un dessin semi-caricatural de style Ligne Claire, avec un bon découpage et de grands cadrages en maîtrisant parfaitement les paysages américains des années 50. Dans le dossier de fin d'album, les auteurs expliquent leurs influences, très inspirées par des films hollywoodiens des années 50 et 60 comme la Nuit du chasseur (pour la quête obstinée du magot), Luke la main froide (pour la description du pénitencier à ciel ouvert et le personnage du gardien), et surtout la Chaîne (pour la traversée du bayou), et ça ne m'étonne absolument pas, c'est exactement à ces films que j'ai pensé aussi lors de ma lecture. Au final, ça donne un bon album, mais je trouve que le sujet aurait mérité un développement plus conséquent, il y a de petites incohérences et des situations un peu expédiées, il fallait que le récit rentre dans un format de 48 pages... si ce sujet était traité de nos jours, il aurait sans aucun doute bénéficié d'un format de plus de cent pages. Mais en l'état, malgré ces réserves, c'est un bon album.
Cette histoire se laisse lire facilement, et relativement rapidement. C'est une sorte de road movie, un détenu en cavale tentant d’échapper à un gardien assez fêlé (et répondant au nom de Hunter…), à des mormons eux-aussi pas très nets, à un vieux fou défendant son marais, et à quelques serpents et alligators : la course-poursuite se finit dans le bayou. C’est dynamique, fluide, mais hélas l'ensemble n’est pas assez original, pas suffisamment marquant, pour qu’on s’attache aux personnages et que je vous en conseille l’achat. Par ailleurs, j’ai trouvé la fin un peu brutale et quelque peu bâclée. Il aurait fallu davantage développer certains aspects : le sadisme de Hunter ou des frères mormons ? De l’humour (noir par exemple, Foerster en étant spécialiste) ? Je ne sais pas, mais il manque quelque chose à cette histoire - par ailleurs pas désagréable. Un emprunt peut éventuellement se justifier.
J'ai été sacrément surpris par cette bd d'apparence très anodine. La tournure que prennent les évènements est absolument incroyablement bien réfléchie. Pourtant, les premières pages m'avaient laissé très dubitatif. Jugez-en par vous même: un gardien de prison récite des poèmes à un prisonnier. On se dit que les poètes sont des personnes très humaines et compréhensives. Or, en l'espèce, il n'en n'est rien. C'est un sadique de la pire espèce qui s'acharne sur notre héros Climbly emprisonné par un menu larcin. En plus, ce gardien avec son oeil de verre rappelle étrangement un homme politique célèbre pour ses discours haineux. Bref, ce n'est qu'un détail ! Ce gardien en vient même à prendre des congés pour récupérer notre héros qui s'est évadé grâce à l'aide d'une amie complice rencontré dans un bar. Climbly poursuit un idéal à savoir retrouver un endroit de son enfance perdu dans les marais de Louisiane. Il a caché dans cet îlot plus qu'un trésor. On va se rendre compte qu'un combat d'une tout autre nature va s'engager. C'est franchement une lecture qui est bien au-dessus de la moyenne avec une exceptionnelle maturité compte tenu de l'année d'édition (1988 ). A découvrir si vous parvenez à trouver ce titre !
Note approximative : 3.5/5 Ce qui parait comme un récit assez banal au départ se révèle au final plutôt original, et l'esprit "tordu" de Foerster permet une fin assez... tortueuse. J'aime beaucoup le dessin. C'est un style un petit peu moins épuré que la ligne claire avec laquelle j'ai appris à connaître Berthet (Pin-up) mais c'est le style de dessin clair et fluide que j'aime beaucoup en BD et qui me donne envie de lire rien qu'à feuilleter les pages. De manière amusante, j'y retrouve des touches du dessin de Foerster lui-même dans les visages des personnages par exemple. Quant à l'histoire, comme dit plus haut, je craignais une simple histoire de "cavale avec un justicier obstiné qui finissait par rattraper le gentil simplet au moment où il trouvait enfin le bonheur avec sa douce". Mais c'était oublier que Foerster était au scénario et qu'un récit aussi simple serait indigne de lui. Personnages complexes, quelques rebondissements inattendus, une conclusion dure et tortueuse. Ce n'est malgré tout pas un scénario qui me marquera par sa force ou son originalité, mais c'est une assez bonne histoire, bien construite. Une bonne BD tant au niveau dessin que scénario.
C'est étrange comme on change. Il y a des années d'ici, plus de 10 ans, 15 ans peut-être, j'avais lu cet album et j'en avais gardé un très très bon souvenir. C'est même après cette lecture que je m'étais intéressé aux autres albums de Berthet. Voilà que je retombe dessus dans une bouquinerie, vendu pour trois-francs-six-sous, je l'achète et je pars à la chasse aux souvenirs... L'impression que m'a faite cette seconde lecture, des années après la première, est plutôt décevante. Je trouve l'intrigue banale et les personnages, trop typés, ne me sont pas parus très attachants. J'ai vraiment l'impression d'avoir à faire à une histoire qui n'est qu'un repiquage par-ci par-là d'éléments provenant de différents films hollywoodien des années 50-60. Bref : de la mythologie proprement américaine traitée grossièrement par des européens qui n'y ont vu que les clichés. Ca se laisse lire mais mérite d'être oublié aussitôt. Côté dessin, c'est du Berthet honorable, mais il a fait mieux. Loin d’être indispensable.
Dans les années 60, en Louisiane, nous suivons ici le destin d'un jeune homme naïf, échappé de prison et poursuivi par son geôlier. L'histoire en elle-même est bien écrite, la narration est fluide et efficace et la fin de l'album dégage son lot de rebondissements. Le dessin de Berthet est, lui, fidèle à lui-même et on sent que l'auteur est à l'aise dans cette ambiance rétro. Sorti dans la collection Berthet au même titre que le Privé d' Hollywood, cet album est celui que j'ai le moins apprécié de cette série. Ceci dit, j'ai, malgré tout, donné trois étoiles car je ne peux pas nier les qualités scénaristiques de cette bd mais disons que l'ambiance malsaine qui y règne m'a gêné .
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