Ulysse (Tabou)

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Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)

Mythologie débridée. Ferri a sorti en même temps deux versions, une pornographique chez Tabou, une purement aventure chez Graph Zeppelin.


Auteurs italiens Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre Homère Le Bassin méditerranéen Mythologie Grecque

Après la série historico-érotique Achille, Cosimo Ferri entame un nouveau cycle avec Ulysse. Se basant sur le célèbre livre d'Homère (L'Odyssée), l'auteur relate le retour chez lui du héros, qui, après l'épopée de la guerre de Troie, rencontrera sur les flots maintes aventures envoûtantes, périlleuses et charnelles. Premier volume d'une série légendaire de la mythologie grecque, Ulysse associe rigueur historique et élégance artistique, le tout épicé de moments sensuels.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Mai 2022
Statut histoire Série en cours (prévue en 3 tomes) 2 tomes parus
Dernière parution : Moins de 2 ans

Couverture de la série Ulysse (Tabou) © Tabou 2022
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)
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10/05/2022 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Noirdésir

Cosimo Ferri livre là une nouvelle série embrassant le cœur de la mythologie grecque. Comme sa précédente série mythologique sur Achille, elle va s’étaler sur 3 tomes. Ferri est avant tout connu pour ses productions « pour adultes », mais il ne faut pas le prendre ici de haut, on sent qu’il aime vraiment son sujet, et qu’il ne fait pas n’importe quoi avec ce matériau historico-mythologique : il a fait le choix du classicisme. D’abord en ne s’écartant pas trop (quelques rares libertés ou inventions narratives) de ce que nous savons du texte du vieil aède : de nombreuses citations en grec ancien parsèment d’ailleurs l’album. Tout au plus construit-il son histoire un peu différemment, puisque nous commençons quasiment par la fin (Ulysse quitte Calypso), et c’est par bribes et flash-backs que nous apprenons quelques détails de la fin du siège de Troie et de quelques mésaventures d’Ulysse (le tout entrecoupé de passage à Ithaque, avec Pénélope luttant contre les menaces de prétendants opportunistes et Télémaque cherchant désespérément des nouvelles de son père) . En fait l’essentiel nous sera narré dans les deux derniers albums. Ce qui promet une certaine densité, vu ce qu’il y a à raconter ! Du classique aussi au niveau du dessin, qui est très bon. Ferri a clairement choisi de s’inspirer – il le revendique – des maîtres anciens. Les personnages, masculins surtout, sont ainsi proches des peintures de Rubens (pour les corps musculeux) ou de Le Brun. Bon, ses femmes sont elles davantage bombasses et là le seul classicisme que l’on pourrait invoquer aurait trait au porno. Comme pour « Achille », Ferri a sorti en même temps deux versions, une pornographique chez Tabou, une purement aventure chez Graph Zeppelin. Je suis juste surpris du changement de titre (pour différencier les versions j’imagine), alors que l’histoire en elle-même est exactement la même. Dans le version Tabou, les scènes de sexe sont plutôt bien amenées, variées, et souvent courtes (puisqu’elles sont censées disparaitre dans la version Graph Zeppelin). Dans le domaine érotique, Ferri est un vieux routier, et dessine très bien ce genre de chose. La lecture est globalement agréable (visuellement et au niveau de la narration). A noter que j’ai d’abord lu la version Graph Zeppelin, expurgée de toutes les scènes de sexe (et donc d’une quinzaine de pages). En plus de la lecture proprement dite, je m’amusais à imaginer là où ces scènes allaient s’insérer dans la version Tabou (c’était facile à deviner), et comment elles allaient pouvoir passer sans alourdir ou casser la narration. En tout cas cette version expurgée et raccourcie passe très bien, il n’y a pas de sautes dans la narration, la lecture est agréable. ********************** le deuxième tome confirme les qualités du précédent. Ferri est toujours fidèle aux texte grec d'origine, qu'il cite abondamment, et le long voyage de retour d'Ulysse se poursuit, les aventures se succédant (la rencontre avec Polyphème et les cyclopes, les Lestrygons, et bien sûr la magicienne Circée. le dessin de Ferri est toujours aussi bon. J'ai un temps cru que la version Tabou se rapprochait de celle de Graph zeppelin, tant les scènes de sexe étaient réduites à une portions très congrue durant les deux premiers tiers de l'album. Mais le passage sur l'île de Circée est l'occasion de rétablir un équilibre, car là Ferri se lâche! Et l'apparition dans la dernière page de Pénélope nous confirme qu'elle attend avec beaucoup d'impatience son royal conjoint, cela promet des retrouvailles torrides ! Toujours est-il qu'on a là une très bonne série de cul, qui ne galvaude pas l'intrigue, et qui est respectueuse d'un texte patrimonial. une belle réussite, que devrait confirmer le troisième et dernier tome. Pour le coup, j'arrondis ma note aux quatre étoiles. Note réelle 3,5/5.

10/05/2022 (MAJ le 24/08/2023) (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cette version hard de la Mythologie grecque sur Ulysse est du même niveau graphique et qualitatif que sur Achille du même Cosimo Ferri, je me souviens que sur le stand Tabou cette année à Angoulême (où je suis resté plus d'une heure en attendant mon dessin de Di Caro sur Les Arcanes de la Maison Fleury), il était inépuisable sur le sujet, on sent que ça le passionne et qu'il est très impliqué dans son travail. Cette fois, il raconte l'Odyssée et d'après ce premier album, il a l'air d'être fidèle au vieil aède, on y voit des épisodes connus comme la prise de Troie ou la captivité sensuelle chez Calypso. Sa narration n'est pas linéaire, elle est décomposée, nourrie de flashbacks, j'aime pas toujours ce procédé en BD, mais ça dépend comment c'est traité, ici ça ne me dérange pas des masses, je suppose qu'il fera pareil dans les albums suivants et j'espère qu'il arrivera à tout rassembler comme il faut. Ce qui semblait bizarre sur Achille l'est tout autant ici, à savoir que ça surprend un peu la première fois de voir du récit sérieux entrecoupé d'un seul coup par des séquences copulatoires d'une très grande audace par endroits, les dieux et les héros grecs avaient déjà inventé certaines pratiques sexuelles... mais une fois qu'on a franchi le cap, on s'y habitue très vite, la Mythologie sied bien au sexe, après tout avec les Romains, c'est aussi hot, y'a qu'à voir Messalina ou Inguinis, en plus à cette époque, les vêtements ne sanglaient pas le corps avec une lingerie compliquée comme on en verra au XIXème siècle. Le dessin de Ferri est également de bonne qualité, il a trouvé à présent une maturité, mais il ne peut éviter parfois de petites erreurs anatomiques ou de proportions, des visages un peu bizarres, mais ce n'est pas bien méchant, c'est vraiment pour faire mon chieur. Les scènes de cul sont bien dosées, sans trop d'exagération, comme dans Inguinis, on sent que Ferri a quand même envie de se concentrer sur son sujet, en fait il ne met du sexe que pour satisfaire certains lecteurs, je comprends pourquoi il sort 2 versions de ses Bd, une hard et une expurgée. Et puis ce qui me fait sourire, ce sont plutôt ces dialogues ridicules lors des étreintes sulfureuses, du genre "tu es belle, quel homme pourrait te résister?", je crois que ces scènes pourraient souvent se passer de ce genre de dialogue ; sinon le dialogue dit sérieux est remarquable, avec un beau vocabulaire, limite théâtral et poétique, ça fait plaisir de lire une Bd avec de si belles formules, dommage qu'il y ait parfois quelques coquilles, y'a pas de correcteurs chez Tabou ? Voila donc du bel ouvrage, de la bande dessinée érotique de très grande qualité comme on aimerait en voir plus souvent.

07/05/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Après Achille que j’avais trouvé sympathique, Cosimo Ferri récidive avec un autre héros de l’antiquité. J’ai trouvé cette adaptation sur Ulysse plus réussie que la précédente, je ne saurai trop dire pourquoi, un dessin plus léché ? Ou une histoire qui me parle plus ? Toujours est il que j’ai trouvé cet album rondement mené. J’ignorais même sa captivité auprès de Calypso avant son périple (l’auteur ne se privant pas de nous rappeler cette péripétie). Précisons également que je ne lirai pas les versions Graph Zeppelin ;) il manquera du piquant à la lecture. Et ce piquant se révèle bien intégré et plein de charme dans le cas présent. Le strictement pour adulte sied bien à la mythologie grecque ou alors c’est l’inverse. 3,5

12/04/2023 (modifier)