Jesse James
La véritable histoire de Jesse James et de son gang, après les décombres de la guerre de Sécession
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Consensus sur une BD Glénat Jesse James La Guerre de Sécession Les prix lecteurs BDTheque 2022 One-shots, le best-of [USA] - Middle West
Missouri, 1863 : en pleine guerre de Sécession, la ferme de la famille James est saccagée par des Nordistes, le père est tué ; cette brutalité marque à tout jamais le jeune Jesse. Pour lui désormais, seule compte la vengeance ; épousant la cause sudiste, il rejoint grâce à son frère Frank les Bushwackers de Bloody Bill Anderson. Auprès de cette troupe, il apprend la dureté, le pillage et les tueries sauvages. Une fois la guerre finie, Jesse forme un gang et se lance dans des activités criminelles sous couvert d'un sentiment d'injustice, de rancoeur et d'humiliation de la défaite sudiste. Pendant une quinzaine d'années, Jesse James et son gang enchaînent braquages de banques et attaques de trains afin de faire plier les nantis et les compagnies qui ont saigné à blanc le Sud et les petites gens. Une partie de l'opinion aux sympathies sudistes en fait un héros populaire.
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Date de parution | 18 Mai 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai beaucoup apprécié cette série où l'aspect historique l'emporte sur le romanesque du Far West. Dobbs et Regnault ont eu le bon goût de rester au plus proche des travaux de l'historien Farid Ameur dont le nom apparait légitimement sur la couverture (mais pas sur la fiche du site). Cela donne un récit chronologique très construit qui positionne très bien cette hyper violence dans le chaos et les frustrations de la Civil War US. Le scénario travaille sur deux plans : la réalité de la violence des gangs dont faisaient partie les frères James et la perception romanesque véhiculée par des médias avides de sensationnel. Ces récits fantaisistes arrivaient à point nommé pour une population déprimée par les effets de la défaite et avide d'une fierté retrouvée. C'est une véritable page d'histoire du Far West mais aussi de la construction d'un mythe moderne que les auteurs réussissent brillamment à proposer. Malgré l'accumulation de dates et de faits la narration n'est jamais ennuyeuse. Le graphisme réussit très bien à transmettre cette ambiance de folie meurtrière de ces années sombres. Les personnages sont très expressifs et Chris Regnault réussit très bien à les rendre reconnaissables (sur les photos, ils se ressemblent tous). La construction des planches et le découpage sont très modernes et entretiennent le dynamisme de la narration. Un excellent dossier final de Farid Ameur pour remettre l'histoire du gang James dans la lumière crue de la réalité. Une très bonne lecture très instructive.
Malgré les bonnes notes, j'avais des doutes avant de commencer ce one-shot. Les albums des collections à thèmes de Glénat ne m'ont pas laissé de grand souvenir la plupart du temps et j'avais peur de juste lire une autre biographie en BD qui expédie rapidement la vie de son sujet en ce contenant de montrer le strict minimum. Ce n'est pas le cas ici. Certes, c'est une biographie typique où on montre surtout les moments les plus importants de la vie de Jesse James, mais là c'est bien fait. Le scénariste montre bien la personnalité trouble du hors-la-loi. On voit pourquoi il a basculé dans la criminalité et comment cela a empiré au fil du temps. Le coup de génie est de ne pas seulement parler de Jesse James, mais aussi de sa légende. On explique bien l'état de la situation au sud des États-Unis à l'époque et comment un bandit violent a pu être vu comme un Robin-des-bois par une population traumatisée par la défaite des sudistes durant la guerre. Le dessin est aussi très bon. Il est expressif et la mise en scène est dynamique. Cela change du dessin réaliste froid et sans personnalité qu'on retrouve souvent dans ce type d'album. Une bonne biographie qui donne envie de lire les prochains titres de cette collection.
Un western qui retrace fidèlement la vie de Jesse James. Pour la population du sud, après la guerre de Sécession Jesse James devient un héros sudiste. Il symbolise la rancœur après la défaite face aux adversaires du Nord, une bd qui met en lumière la fracture au sein d'une même nation et cette biographie témoigne de l'état du pays pendant cette période. Les auteurs retracent tous les événements de sa vie avec les dates et les lieux réels des attaques de banques ou des trains. Une version la plus proche possible de la réalité, la bibliographie utilisée comme source pour la réalisation de cette bd en atteste. Une version historique qui ne cache pas le côté sombre du personnage comme la violence pendant les braquages ou les assassinats de la population civile. Nous sommes projetés dans le far west, la description de la vie de la population sudiste et leur état d'esprit après la défaite. La vie de Jesse James est si proche des versions romancées de nos héros de western avec en plus un dessin qui correspond à un dessin classique de western que pendant la lecture nous pourrions penser que cette histoire n'est pas réelle. Quelques pages à la fin présentent le résultat des recherches sur lesquelles sont basées la bande dessinée, une carte situe chaque événement important et des photographies d'époque nous révèlent le vrai visage de Jesse James. Western et histoire, deux genres qui se complémentent remarquablement dans cette bd.
Quel bel album ! Il me remémore l'époque où je lisais les fascicules Larousse sur les légendes du Far West, à laquelle nombre de pointures avaient participé dans les années 1980 (je crois). Ce qui m'a attiré l'oeil, c'est la couverture, dégageant une énergie et une puissance folles, qui me rappellent un peu le trait de Colin Wilson, le deuxième meilleur dessinateur de la saga Blueberry derrière bien sûr l'immense et immortel Jean Giraud. A l'intérieur le travail de Chris Régnault me semble fortement inspiré par ses deux modèles, dans le style bien sûr, mais aussi dans la mise en scène. Il y a encore un gap pour rejoindre le maître, mais franchement c'est du gros et beau boulot, y compris quand le dessinateur s'attache à nous mettre des visages (surtout celui de Jesse, forcément) en gros plan. C'est de la belle ouvrage au niveau graphique, il n'y a pas à tortiller du cul pour s'en rendre compte. Notre amis Dobbs est au scénario (avec Chris Régnault), et là encore, que du bon. Non content de nous livrer les passages iconiques de la légende JJ, comme certaines attaques ou la scène de sa mort, dont on ne saura jamais si c'était en fait un suicide, tout me semble y être, y compris dans l'après, lorsque sa mère, son frère et son fils perpétuent le culte dont il était l'objet, à des niveaux divers. Du très bon boulot, complété par un bon dossier écrit par l'historien Farid Ameur, qui se permet pour l'occasion de tordre le cou à quelques clichés de la légende. Aveuglé par l'esprit de vengeance, sujet à des sautes d'humeur probablement dues à la prise d'opiacées, quasiment drogué par l'appel du sang, on est loin du Robin des Bois américain, poli, etc. (même si durant ses périodes de retrait il a apparemment fait montre d'un esprit serviable envers ses voisins) que l'imagerie populaire collective vend depuis un siècle et demi... Bref, un très bon one-shot, qui dépoussière un peu le mythe. Je recommande chaleureusement.
C’est le premier album de cette collection que je lis. Une collection qui a priori m’intéresse beaucoup, moi qui suis plutôt friand de western. Je ne peux que me réjouir de voir des albums présentant les grandes légendes du Far West. Et ce d’autant plus que la biographie est accompagnée d’un solide et très intéressant dossier final. L’album est linéaire, mais bien fichu, l’histoire de la vie de Jesse, de son gang, de la lutte engagée contre les Pinkerton (vue aussi dans la série éponyme) sont bien retranscrits. La narration est fluide, le dessin bon et agréable. On voit bien comment Jesse a très tôt été confronté à la violence, en a été imbibé, et comment au sortir de la guerre de Sécession il a cherché, par-delà la délinquance et la violence dans laquelle il va s’enfermer, à « prendre une revanche » sur le Nord qui a humilié le Sud vaincu. On voit aussi comment de son vivant est née et a été entretenue une légende (Jesse lui-même a cherché à l’entretenir) autour d’une sorte de Robin des bois, d’un défenseur des vaincus, etc., légende qui s’écarte pas mal de la réalité, mais qui va continuer à se développer après sa mort (voir le dossier final). C’est donc tout naturellement que Goscinny a utilisé ce « personnage » pour un Lucky Luke. Ce qui n’empêche pas de montrer que la mort de Jesse, la fin de son gang étaient inéluctables, dans cet Ouest de moins en moins lointain, en quête de « respectabilité » – même si elle est incarnée par les « barons voleurs » et leurs sbires de Pinkerton. Western crépusculaire certes, mais qui entretient la légende de l’ouest sauvage. En tout cas, cette entrée en matière dans la collection m’a satisfait, et j’attends plutôt de bonnes choses des autres albums prévus.
Ce récit chronologique de la vie de Jesse James est à mon avis très réussi. Pas de longueurs, pas de passages trop « documentaires ». C’est fluide, bien écrit, alerte et bien découpé. On suit le parcours du jeune Jesse dont le récit commence à la mort brutale de son père assassiné par les Nordistes. Sa détermination farouche à venger l’injustice de cette mort guidera Jesse James tout au long de sa vie. Contrairement à beaucoup d’autres scénarios, incomplets ou fantaisistes, le personnage n’est pas idéalisé et le court dossier historique en fin d’album nous éclaire sur sa vraie personnalité avec sa part de courage, d’inconscience et le côté sombre de son caractère. Le dessin et la couleur sont assez bluffant et les bagarres ne manquent pas d’énergie. J’ai lu cet album avec plaisir pour l’ambiance qui s’en dégage et pour l’angle choisi pour le scénario : déconstruire le mythe du héros. Violence, noirceur, vengeance, une atmosphère sombre dans laquelle s’enfonce inexorablement notre personnage jusqu’à une fin fatale. Un personnage ambivalent, dans une époque en pleine mutation : bref, un western crépusculaire, comme je les aime.
Ce western est abordé sous un angle purement historique, sans pour autant être rébarbatif ou ennuyeux, mais il est évidemment très loin de l'image amusante qu'en ont donné Goscinny et Morris dans Lucky Luke. De même que dans Pinkerton, le personnage était vu sous un angle historique aussi mais comportant des lacunes. Ici, les auteurs reprennent les étapes principales de la carrière criminelle de Jesse James, surnommé "le Brigand bien-aimé" et se sont attachés à relater un biopic en collant au plus près de la réalité. C'est d'ailleurs une bonne idée de commencer en pleine guerre de Sécession et de montrer Jesse alors qu'il est encore un adolescent lorsqu'il assiste au pillage de sa ferme, c'est ce qui va déclencher toute l'histoire de sa vie et conditionner son épopée criminelle. Le résultat est un western violent, âpre et dense, servi par un dessin au trait puissant et nerveux, et une mise en page musclée et impressionnante, avec des plans choc et de grandes cases sensationnelles. La pleine page de l'assassinat de Jesse par ces fripouilles de frères Ford est absolument fantastique dans sa composition. Je connaissais un peu le travail de Chris Regnault par quelques albums de la collection Ils ont fait l'Histoire, notamment le tome 1 de cette collection Philippe le Bel, mais là, il s'est réellement surpassé et a adopté un graphisme extrêmement vigoureux, rugueux et très travaillé aussi bien dans ses fonds de décors et de cases que sur les personnages. L'atmosphère est crépusculaire, violente et tragique, la figure légendaire de Jesse James vue dans plusieurs westerns hollywoodiens se fissure un peu car le portrait livré ici est très loin de ce romantisme hollywoodien. Il y a un seul film qui propose une approche à peu près identique, donc plus réaliste, c'est le Gang des frères James (ou Long Riders) réalisé en 1980 par Walter Hill à une époque où le western était mort à Hollywood ; il avait en plus la particularité d'être interprété par de vrais frères dans la vie. Je suis totalement conquis par cette Bd qui renouvelle un peu les clichés sur cette histoire, chaque page porte la fureur des braquages, les raids sanglants, les fusillades mortelles et le fracas des armes. Un bel album (qui fait partie d'une collection à venir), et qui offre en supplément un dossier de 8 pages écrit par un historien du Far West.
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