Aliens - Perdition
Les derniers instants de vie de l'officier Wascylewski, membre de l'équipe ayant réussi à intercepter un vaisseau en perdition au fin fond de la galaxie...
Alien Les petits éditeurs indépendants
... et témoin du drame qui s'en est suivi.
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Date de parution | 14 Juin 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Peu de surprises - Ce tome comprend une histoire complète qui ne nécessite pas de connaissance particulière sur les Aliens, apparus pour la première fois dans le film Alien (1979) de Ridley Scott. Il comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par James Stokoe qui a également réalisé le lettrage. Il se termine avec 2 couvertures variantes : celle réalisée par Geoff Darrow, et celle réalisée par Albuquerque. Il contient également une demi-douzaine de pages réalisées comme essai pour proposer le projet à l'éditeur Dark Horse et non utilisées dans le récit car correspondant à une autre histoire. À bord de la station Weyland-Yutani (une station orbitale servant à la fois de dépôt de carburant et de point d'étape), Wascylewski (surnommé Wassy) se repose dans un fauteuil devant un panneau de contrôle. Son regard est attiré par un écran qui lui indique qu'il ne reste plus que 4 heures 3 minutes et 36 secondes avant que… et que son intervention immédiate est requise. Il constate qu'il ne lui reste plus de clope, ni de boisson. Il sort de cette pièce et se dirige là où sont stockés les scaphandres. Il en revêt un et sort dans l'espace, ses semelles magnétiques lui assurant un arrimage sur la coque de la station. Il regarde au loin vers un autre vaisseau de donnant pas signe de vie. Il se souvient de quelques heures auparavant. L'équipage de la station Weyland-Yutani avait détecté l'approche d'un vaisseau, mais personne ne répondait aux appels radio du capitaine Hassan, le chef de la station Sphacteria. le scan extérieur du vaisseau ne permettait pas de déterminer son appartenance, tout au plus qu'il est prévu pour 8 personnes. Ne pouvant pas laisser des êtres humains sans assistance le capitaine Hassan emmène avec lui 4 autres employés (dont Wascylewski) pour accoster le vaisseau inconnu et éventuellement secourir tout ou partie de son équipage. Accompagné de 4 membres de son propre équipage, le capitaine Hassan réussit à ouvrir la porte du sas du vaisseau inconnu et à pénétrer à l'intérieur. Les 5 spationautes prennent garde de conserver le casque de leur combinaison pour éviter tout risque de contamination. Ils constatent que les systèmes de support de fonctions vitales fonctionnent encore. En observant l'une des parois, Wascylewski se rend compte qu'elle présente une brèche comme si le métal avait fondu. Ils finissent par trouver les caissons cryogéniques dont 3 sont occupés. Ils décident de ranimer les individus qui s'y trouvent, mais le processus de réanimation dysfonctionne. Malgré tout, les 3 passagers reprennent connaissance. Ils s'évanouissent aussitôt de douleur car il s'agit de 3 grands brûlés. le capitaine décide de les ramener à bord de la station pour les soigner correctement. Au temps présent, Wascylewski est rentré dans la station. Il transporte avec lui une mallette, et il essaye de rallier un point précis, sans faire de mauvaise rencontre. C'est peine perdue. James Stokoe avait fortement impressionné le lecteur avec une histoire réalisée pour un autre personnage sous licence : Godzilla dans Godzilla: Half Century War. le lecteur estime donc qu'il est tout à fait à même de réaliser une histoire convaincante pour une autre licence tout aussi difficile. L'éditeur Dark Horse a commencé à publier des comics basés sur la franchise Alien en 1988, avec une première histoire réalisée par Mark Verheiden & Mark A. Nelson, et en a produit régulièrement depuis. le lecteur sait qu'il n'y a pas beaucoup de types d'histoire d'Alien possible. Un ou plusieurs êtres humains sont enfermés avec un alien dans un vaisseau et il s'en suit une lutte sans merci pouvant déboucher sur la victoire de l'un ou l'autre. Un groupe d'humains lutte contre plusieurs aliens dans un espace moins confiné. Sur ces 2 trames, les scénaristes les plus ambitieux peuvent raconter une histoire ayant pour thème la survie à tout prix jouant sur la beauté de l'efficacité d'un organisme tout entier voué à la survie (celui des aliens), ou pour thème la cupidité des humains prêts à tenter de domestiquer un ou plusieurs aliens pour satisfaire leur cupidité. L'alien peut aussi être relégué au rang de dispositif narratif ou de catalyseur qui fait ressortir le caractère profond de l'individu qui lutte contre lui. Dans la postface, James Stokoe indique que sa proposition initiale à Dark Horse relevait plus d'un affrontement spectaculaire entre un groupe militaire et une colonie d'aliens. Après avoir travaillé le projet avec son responsable éditorial, il a finalement opté pour l'autre possibilité : un récit en milieu confiné avec un seul protagoniste principal. Le lecteur suit donc Wascylewski et regarde comment il prend progressivement conscience du péril que représente l'Alien. Wascylewski représente le pragmatisme, et le scénariste fait ressortir le comportement des autres membres de l'équipage par rapport à ce pragmatisme. Ces autres personnages ont une espérance de vie assez courte et ne sont pas très développés, avec un trait de caractère au maximum. Ils sont compétents dans leur métier, et majoritairement investis dans le fait de porter secours à des êtres humains potentiellement en détresse dans le vaisseau non identifié. L'intrigue transforme donc un équipage restreint en proies pour un nombre encore plus restreint d'Aliens. À partir de là, le lecteur connait le déroulement de l'histoire par avance, les membres de l'équipage se faisant choper les uns à la suite des autres et le dernier tentant de mettre en œuvre un plan de la dernière chance. Il sait qu'il peut s'attendre à des apparitions surprises et inopinées de l'Alien surgissant dans le dos d'un individu ou au-dessus de sa tête. Il sait qu'il aura droit également à la projection de sang acide, à l'éventration et la préhension avec la queue. Il ne s'attend pas forcément à la constitution d'un garde-manger qui sort de l'ordinaire. Il sait tout autant que les pauvres humains vont prendre progressivement la mesure de la capacité de l'Alien à survivre à tout, de son instinct de survie et son absence totale d'émotion. S'il n'est pas habitué aux dessins de James Stokoe, le lecteur découvre une couverture avec ce qui lui semble être un fouillis indescriptible, un fourmillement de petits éléments qui ne font pas forcément sens, l'Alien semblant se décomposer en pièces détachées mécaniques. Tout au long de ces 4 épisodes, l'artiste fait preuve de cette approche obsessionnelle du détail et de la case remplie d'informations visuelles. Ce mode de représentation convient particulièrement aux Aliens auxquels il ne manque aucun détail, que ce soit le nombre d'éléments modulaires de la queue, ou que ce soit la texture de leur peau. Cette représentation montre un monstre complexe, à la texture un peu usée, comme s'il avait survécu au vide de l'espace, et au passage d'un temps incommensurable. Cette obsession des détails apporte une consistance rare aux décors, à commencer par les coursives et les salles de la station spatiale. Comme souvent, le lecteur s'interroge sur la plausibilité de salles de grande dimension, du fait d'une place comptée dans les vaisseaux. Par contre, il peut voir les appareillages qui ne sont pas fait pour être jolis, mais pour être fonctionnels, les conduites de distributions de fluides qui courent partout, les différents câblages, et les consoles de commande. James Stokoe a une manière bien à lui de tracer les contours de formes, de façon qui semble grossière (malgré le nombre très élevé d'éléments représentés) et un peu négligée. C'est comme si l'artiste détourait rapidement chaque forme, sans jamais reprendre son dessin ou le peaufiner. D'une certaine manière, cela compense la rigidité des cases à la limite de la surcharge ; dans le même temps cela peut déconcerter le lecteur habitué à des dessins plus propres sur eux. Rapidement, il constate qu'il apprécie la qualité de la narration visuelle, en particulier dans les pages dépourvues de texte, faciles à lire et compréhensibles du premier coup d'oeil. Les dessins très détaillés empêchent l'auteur de pouvoir surprendre le lecteur avec les apparitions de l'Alien, car ils montrent tout et ne laissent pas de place à la possibilité d'une créature se tapissant dans l'ombre ou dans un recoin. L'artiste n'hésite pas à représenter les éléments horrifiques, mais sans s'appesantir sur leur aspect gore. de ce fait, le lecteur est beaucoup plus impressionné par la capacité de Stokoe à spatialiser de manière cohérente les déplacements des personnages d'une partie à l'autre de la station, que par les apparitions de l'Alien. Au cours de ce récit rapide et rondement mené, l'auteur met des êtres humains face à une créature dont la biologie et le métabolisme sont tout entier consacrés à la survie. L'histoire montre à quel point la civilisation et les valeurs humaines sont fragiles, face à une menace aussi implacable et efficace. En fonction des membres de l'équipage, la confrontation avec un organisme aussi focalisé sur sa survie et la perpétuation de l'espèce provoque des réactions qui vont de l'atterrement à la panique totale. Dans le même temps, les personnages continuent de se préoccuper d'autrui dans la mesure où ils ne sont pas submergés par l'énormité du comportement des Aliens. James Stokoe ne se sert pas tant des Aliens comme révélateur du caractère profond des personnages, mais plutôt comme révélateur d'une solidarité de race qui va jusqu'à prévaloir sur sa propre vie individuelle. Alors qu'il avait imaginé un récit très personnel et original pour Godzilla, James Stokoe donne l'impression d'avoir été coincé par la force fondamentale de l'Alien, sans réussir à donner vie à des personnages qui soient à la hauteur d'une créature aussi parfaite dans sa perpétuation. Les dessins sont toujours aussi personnels et les cases fourmillent de petits traits donnant une consistance rare aux environnements et aux personnages. Mais le lecteur s'aperçoit qu'il ne peut ni admirer de manière perverse les Aliens, ni se projeter dans les personnages, et qu'il n'est pas surpris par le déroulement du récit. Une histoire bien faite mais convenue dans la licence d'Alien.
Aliens : Perdition, terreur pure Dans l’espace personne ne vous entend crier. Cette petite phrase représente bien tout le côté horrifique de la saga Alien. Le one-shot Aliens : Perdition de James Stokoe respecte en tout point cette phrase et nous offre un moment d’horreur d’une rare beauté graphique ! Aliens : Perdition commence avec cette image de la station Sphacteria de la compagnie Weyland-Yutani qui se désintègre tranquillement dans le vide sidéral. Un homme solitaire scrute l’espace. Son regard se détourne vers un écran de contrôle qui n’annonce rien de bon. Un compte à rebours retentit dans la carcasse de la station. L’homme enfile un scaphandre et sort dans le vide. Introduction qui frappe. Aucun dialogue, aucune explication. Le vide, l’incompréhension et le questionnement arrivent. Que s’est-il passé ? Un vaisseau abandonné dans l’espace Les explications nous les avons assez rapidement ! Un flashback nous explique que la station a repéré un vaisseau spatial non identifié en orbite autour d’une planète gazeuse. Le vaisseau en question ne répond à aucun des appels lancés par le capitaine. Après une vérification, les scans détectent de la chaleur et des cryo-générateurs, ce qui confirme la présence de personnes à l’intérieur du vaisseau, le capitaine prend donc la décision d’aller explorer le vaisseau. Et là, tout part en vrille! Une histoire classique que James Stokoe nous donne avec Aliens : Perdition. Histoire qui revient aux sources mêmes de la franchise Alien. Un hommage à l’Alien d’origine À LIRE AUSSI : Predator, Chasseurs : le grand retour de Predator en comics ! [avis] En fait, c’est pratiquement une relecture d’Alien, le 1er film de la saga signé Ridley Scott que l’auteur nous donne avec Aliens : Perdition. Un hommage grandiose réalisé de main de maître. Cette ambiance suffocante, empreinte de paranoïa et claustrophobique que le film nous proposait, se retrouve partout dans cette BD. Chaque planche, chaque case, chaque dessin transpirent cette ambiance. J’ai renoué pour la 1re fois avec cette horreur qui m’avait fait tant frissonner à l’époque. Ce sentiment d’impuissance devant cette menace. Cette pression constante qui monte de page en page et qui augmente notre rythme cardiaque. Ces Aliens qui reprennent leur place de créatures énigmatiques, mystiques, presque sensuels dans leur physique et leur mouvement. La terreur de l’appréhension de les voir surgir dans chaque case où les personnages tournent un coin dans un tunnel sombre est absolument intenable. Tout dans Aliens : Perdition me plait. Une quasi perfection graphique Graphiquement, c’est génial. Le dessin de James Stokoe parle de lui-même. Les décors de vaisseaux sont somptueux. L’horreur vécu par chaque personnage nous glace le sang par le réalisme que l’auteur donne à ses dessins. J’ai ressenti chaque émotion des personnages. Les Aliens sont d’une redoutable beauté. James Stokoe redonne à ces créatures la noblesse de l’art de H.R. Giger, leur créateur. Le découpage est parfaitement réussi. Lent quand il le faut. Rapide et dynamique pour faire monter la pression. Stokoe joue avec les cases de façon brillante. Bien appuyé par une colorisation qui utilise des couleurs sombres et glaciales, Aliens : Perdition est une grande réussite graphique. Un retour aux sources efficace James Stokoe m’a offert avec Aliens : Perdition un moment de bonheur parfait. Un retour aux sources de la terreur originale qui a marqué à jamais le monde de la culture populaire. Un dessin qui transpire l’horreur. Une histoire classique qui rend hommage à celle de Ridley Scott et Dan O’Bannon. En fait, pour moi, c’est le meilleur Alien tous médias confondus après le film de 1979. Du grand art !
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