Les Cœurs de ferraille
Contes rétrofuturistes dans un monde où les humains vivent entourés de serviteurs robots.
Auteurs espagnols Journal Spirou Robots
Dans un monde rétrofuturiste où les humains vivent entourés de serviteurs robots, la jeune Iséa préfère se réfugier dans Cyrano de Bergerac, film conseillé par Tal, sa seule amie, qu'elle ne rencontre que par écran interposé. Mais le jour où Debry, sa robot-nounou adorée, est renvoyée par sa mère, le fragile équilibre de l'adolescente s'effondre. Coûte que coûte, Iséa décide de retrouver la seule personne qui lui ait jamais donné de l'amour, fût-elle un robot... Accompagnée par un camarade d'école, Tilio, elle va partir vers l'étrange ville de Tulpa...
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Date de parution | 03 Juin 2022 |
Statut histoire | Une histoire par tome 3 tomes parus |
Les avis
J’aurais plus facilement classé cette série en « tout public » plutôt que « Ado-Adulte », et c’est à cette aune que je mets 4 étoiles. Car je trouve que les jeunes ados apprécieront cet album (en attendant de voir comment va se décliner cette collection - l'avis porte donc sur le premier album, seul encore paru). Le dessin et la colorisation sont assez chouettes, simples mais dynamiques, et ce alors même que le visuel est important. En effet, on entre dès les premières pages dans un univers étrange, mêlant régressions temporelles et aspects futuristes SF un peu steampunk. J’ai bien aimé ce mélange. Ainsi, décors et personnages rappellent clairement les États-Unis vers la fin du XIXème siècle, dans le sud ségrégationniste, avec quelques aspects presque milieu du XIXème, des sortes d’esclaves travaillant pour des planteurs. Mais, en parallèle, certaines technologies sont très futuristes, et les « esclaves » en question sont des robots humanoïdes. L’intrigue fait allusion au massacre de Tulsa, à une forme de marronnage. Bref, un arrière-plan intrigant et riche. Nous suivons deux gamins dans une aventure rythmée, peut-être un peu légère (mais en un tome, on ne peut trop développer), mais qui est agréable à suivre. Je regrette juste le côté trop manichéen des personnages, et l’aspect très Disneyen mais trop caricatural de la mère de l’héroïne, qui est vraiment très (trop ?) méchante, sorte de mixe de Cruella, Médusa et autre méchante monolithique. Mais ça n’en reste pas moins un album sympathique à lire (j’aurais sans doute mis 3 étoiles, mais si je pense à un lectorat plus jeune je monte au niveau supérieur). ********************** Le deuxième tome confirme la qualité et l'intérêt de cette série, résolument tournée vers un lectorat de jeunes ados, même si les adultes peuvent y trouver leur compte. Toujours dans un univers western dans le sud esclavagiste, avec quelques aspects steampunk et des robots jouant le rôle d'esclaves et de tueurs (les Limiers), l'histoire développe des questionnements assez contemporains, autour des IA et de leur capacité/droit à créer de façon autonome (ce que n'acceptent pas certains humains, qui cherchent à faire disparaitre créateurs et créations. Là encore il y a un happy end et des valeurs positives qui, comme le dessin, conviendront aux jeunes lecteurs. Malgré l'importante pagination, ça se lit encore rapidement. Note réelle 3,5/5.
Je découvre cette série avec la parution du tome 2, et je suis plutôt de l’avis de Noirdésir, dans le sens où je considère que ces albums s’adressent plutôt à un public jeunesse. En les lisant en tant que tel, on pardonne ou ignore les facilités scénaristiques et le ton naïf des événements (notables surtout dans le tome 1), et on découvre des jolis contes sociaux aux thématiques intéressantes : le rôle de la technologie dans nos vie, l’amour et l’amitié, et dans le tome 2, le problème épineux de la création par IA. Les intrigues sont prenantes et rondement menées et les révélations bien amenées. La mise en image est superbe et transcende l’univers steampunk qui propose une version uchronique et robotisée de l’Amérique ségrégationniste. Le dessin de Munuera est précis et dynamique, et les couleurs de Sedyas complètent parfaitement le tableau. Mon appréciation personnelle en tant qu’adulte serait 3/5, mais je note pour un public plus jeune.
Je ne connaissais Munuera que pour son passage (très) discutable sur Spirou et Fantasio... C'est donc avec un certain plaisir que je découvre avec ce nouvel album, où le talent de Munuera me paraît bien mieux exploité. Le dessin est ici très élégant, d'un joli dynamisme sans que cela ne devienne jamais hystérique. L'histoire est plutôt jolie, mais, elle, manque un peu de force. Les contraintes du format one-shot font que, forcément, les péripéties passent très vite et les auteurs n'ont guère le temps de développer leur intrigue. Cela se sent dans plusieurs moments clés, notamment la révélation de l'identité d'un personnage, pas assez dramatisée à mon goût, ou bien le retournement final sur la mère de l'héroïne, qui se fait de manière extrêmement artificielle, et un peu ridicule. C'est dommage car l'univers a un joli potentiel. Même s'il ressemble trop aux Etats-Unis sudistes, au point qu'on se demande presque pourquoi avoir remplacé les esclaves noirs par des robots, tant cela ne change finalement rien à l'histoire, il s'en dégage une certaine poésie. On est sur une forme de science-fiction rétro assez mélancolique, qui n'imagine un postulat de SF que pour mieux nous parler du passé. Et si le prétexte de la SF semble ici assez léger, il n'empêche que l'histoire se suit agréablement et facilement. Dommage, donc, que le récit ne soit pas plus développé car il aurait aisément pu donner quelque chose de beaucoup plus profond, mais ça reste une bande dessinée éminemment sympathique, dont je serai curieux de lire les tomes suivants, s'ils arrivent un jour.
Les Cœurs de ferraille s'annonce comme une série d'histoires complètes en un tome, des contes rétrofuturistes dans un monde où humains et robots de côtoient sans que je puisse dire pour le moment si leur cadre sera toujours le même ou pas. Pour ce qui est du premier tome, nous sommes transportés dans un contexte qui rappelle fortement le sud des Etats-Unis, au tout début du 20e siècle, dans un village digne de la petite maison dans la prairie version sudiste mais où les esclaves noirs sont remplacés par des robots dociles, obéissants mais sensibles malgré tout. D'autres traces de technologie avancée sont également présentes, telles qu'un réseau informatique et des écrans holographiques, mais pour le reste tout parait résolument antique, jusqu'aux avions qui sont de vieux coucous en toile et en bois. Toute l'intrigue est basée sur cette transposition du thème de l'esclavage au monde robotique, avec des références aux champs de coton, au massacre de Tulsa et à une ville secrète où les esclaves émancipés viendraient chercher refuge. L'héroïne, elle, est une jeune humaine qui subit l'autorité d'une mère toxique qui la méprise et qui trouve le réconfort dans les bras de sa nounou robotique, jusqu'au jour où celle-ci se fait renvoyer par la marâtre. La jeune fille va alors fuguer et partir avec un nouvel ami pour essayer de retrouver ce robot qu'elle considère comme sa vraie mère. Munuera fait ici preuve de la maestria de son talent technique. Je lui ai trop souvent reproché son trait trop dynamique et ses personnages hyperactifs ; il évite ici cet écueil et fait preuve de bien plus de maturité. Son trait est plus posé, ses personnages plus sages, ses planches élégantes et joliment colorisées. C'est une très belle BD. Rien que pour le graphisme, l'album vaut le coup d'œil. Pour ne rien gâcher, le scénario est lui aussi à la hauteur. Il faut bien prendre en compte qu'il s'agit de contes en un tome seulement. L'histoire ne s'embarrasse donc pas de trop de complexité et certains passages peuvent paraitre légèrement rapides ou naïfs, mais ça n'en reste pas moins une bonne histoire. Les thèmes abordés sont intéressants, le contexte original et les personnages sont bons. Il y a une petite révélation en fin d'album qui vient expliquer cruellement le comportement de la mère et justifier d'autant plus les réactions de sa fille. Et puis il y a une dose de poésie et de beauté en général qui vient couronner le tout. Bref, c'est un bel album qui donne envie d'en lire d'autres dans le même univers pour voir où les auteurs vont nous mener.
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