Lucky Luke
Les aventures d'un cowboy solitaire (enfin avec son cheval, un chien, des Dalton, des personnages célèbres, des gardiens de prisons et des indiens) dans le far-west.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune 1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Autour du rail BD adaptées en séries télévisées live BDs adaptées en film Best of 1940-1949 Billy the Kid Croquemorts et fossoyeurs Goscinny Journal Spirou L'Histoire pour de rire ! Le cheval Le western (pour de rire) Les BDs à papa Les Dalton Lucky Luke Lucky Luke magazine Pilote Séries fleuves
Lucky Luke, le cow-boy solitaire, est connu à travers toute l'Amérique grâce à ses talents de tireur. Défenseur de la veuve et de l'orphelin, il met ses armes au service de la justice. Dans des histoires truffées d'humour, il croise la route de célébrités telles que Billy The Kid, Calamity Jane ou encore Sarah Bernhardt. Mais ses ennemis les plus célèbres sont les Dalton... les cousins Dalton, une pâle copie plutôt pathétique de leurs illustres modèles. Mais à défaut de talent, l'acharnement de Joe et de ses frères vaudra bien des tracas à Lucky Luke, "l'homme qui tire plus vite que son ombre".
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Date de parution | Mars 1949 |
Statut histoire | Une histoire par tome 72 tomes parus |
28/08/2001
| Renardrouge
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Les avis
Après avoir relu dernièrement plusieurs albums de Lucky Luke, j'ai pris la résolution de refaire mon avis. Cela faisait déjà quelques temps que je pensais monter ma note et mettre la note maximale, mais j'avais des scrupules parce que si la série contient des chef d’œuvres , il y a aussi beaucoup d'albums moyens voire même carrément mauvais. La relecture récente d'une dizaine d'albums qui font partie de mes préférés m'a montré que malgré tous les mauvais albums, cette série mérite la note culte. Déjà, Lucky Luke est un des personnages les plus connus de la BD Franco-Belge, le nombre de produits dérivés de son univers le montre. Ensuite, l'arrivée de Goscinny a propulsé cette série, qui était sympathique lorsque Morris animait tout seul, vers des sommets que peu ont égalé dans la production de BD pour jeunes. Les personnages et les situations cultes sont légions dans ses albums et même ceux que je trouve moyens ont toujours une ou deux scènes d'anthologie. Il est aidé par Morris qui est en pleine forme au niveau du graphisme. Selon moi, il était le deuxième meilleur dessinateur de l'école Marcinelle des années 50-60, derrière Franquin qui est imbattable. L'humour est excellent et c'est une des BD qui me fait le plus marrer. Les Dalton et Ran Tan Plan font partie des meilleurs personnages de crétins jamais inventés. Ma période préférée est lorsque la série déménage chez Dargaud où Goscinny n'ayant plus Monsieur Dupuis sur le dos, va écrire des scénarios avec un ton plus mature comme Canyon Apache, Chasseur de primes et La guérison des Dalton. Malheureusement, suite à la mort de Goscinny, cela devient moins bon quoique contrairement à d'autres je ne jette pas tout ce qu'il s'est fait ensuite, probablement parce que j'ai aussi grandi avec ces albums. La période post-Goscinny de Dargaud est globalement bonne en dehors des albums d'histoires courtes et les adaptations en BD des films d'animations des années 70. Ces albums sont tout simplement mauvais et on voit très bien à quel point Lucky Luke était devenu une machine à fric. Ensuite, vient la période des années 90 avec Lucky Production/Comics. Si certains albums ont encore un scénario correct (le dernier album qui tient la route selon moi est O.K. Corral), le dessin de Morris va malheureusement perdre de sa superbe, notamment lorsqu'il va se mettre à faire du copier-coller. Une autre série victime de son succès. Il reste tout de même une bonne partie que j'adore. Culte malgré tout !
Je m'aperçois soudain que je n'ai pas encore avisé Lucky Luke, ma Bd d'enfance et de jeunesse, qui m'a régalé tant de fois, c'est un comble ! Avec Tintin et Astérix, il est le héros le plus connu de la BD européenne, une vraie légende de la BD, un incontournable du 9ème art, dont le succès ne s'est jamais démenti depuis 1946, date de sa création. Je possède pratiquement la collection complète, du n°5 au n°31 en brochés Dupuis, puis du n°32 au n°69 en cartonnés Dargaud et Lucky Prod. J'ai lu les reprises d'Achdé, Gerra et les autres, c'est pas mal, mais ça n'a pas la même saveur que la période Goscinny. Le premier Lucky Luke est rond, petit, joufflu, le visage alourdi par un menton en galoche ; très vite, Morris va dégrossir son personnage de style Popeye, et à partir de l'épisode 5 (Pat Poker), la silhouette s'affine, devient svelte et longue pour camper un héros dur, intraitable qui n'hésite pas à tuer. Le changement survient en 1955 avec l'arrivée de Goscinny qui s'associe à la réussite de ce western pour rire. La collaboration entre Morris et Goscinny durera jusqu'en 1977. Comme il le fera sur Astérix, ce dernier, par son sens de la narration, du dialogue et son humour imaginatif, va hisser la série à un niveau de qualité exceptionnelle, en même temps que Morris donne dès l'épisode 13 (Le Juge) la silhouette longiligne de Luke, celle qu'il gardera durant sa longue carrière. Avec Goscinny, il répare aussi une erreur : celle d'avoir tué les Dalton (les vrais) dans l'épisode Hors-la-loi ; Morris avait pourtant respecté la réalité, ces frères avaient été descendus au cours d'une attaque de banque par les habitants d'une bourgade. Sentant le fort potentiel comique de ces personnages, G & M trouvent une astuce en créant des cousins, réplique exacte des premiers , mais en plus idiots. Avec Goscinny, la série devient donc plus parodique, elle trouve si bien son ton et son style qu'elle ne variera plus du tout, tout en continuant de décortiquer les épisodes de la conquête de l'Ouest dans la bonne humeur, en caricaturant tous ses mythes, avec notamment des personnages historiques revus et corrigés par les 2 auteurs. Des faits réels de l'Ouest sont relatés avec toujours la même drôlerie (la ruée vers l'Ouest, les villes fantômes, le télégraphe, les guerres indiennes, les convois de pionniers, l'armée, les chasseurs de primes, les machines à sous, le Pony express, les troupes ambulantes, les journaux...) , et les grands personnages sont passés à la moulinette goscinienne. Comme dans la plupart des grandes Bd, des personnages secondaires très typés apparaissent parfois de façon récurrente, enrichissant la série et créant avec le lecteur assidu une complicité que ne peut comprendre le lecteur occasionnel ; parmi ces figures de l'Ouest, on note le shériff taillant un bout de bois, le croque-mort astiquant son corbillard, le patron de saloon qui planque la grande glace dès qu'une bagarre éclate, le gambler au beau gilet, l'old timer dans un étonnant fauteuil roulant, l'humble blanchisseur chinois, le Mexicain endormi devant une cantina, des danseuses de saloon aux déshabillés élégants (qui étaient censurées chez Dupuis), des Indiens fiers et pleins de sagesse, des bandits ou chefs de bande toujours ridicules. Tout ce petit monde familier et attachant associé au subtil mélange des personnages authentiques ou d'événements (rappelés parfois en fin d'albums par des gravures) tournés en merveilleuse dérision par les auteurs, ont permis d'élargir à un public adulte l'audience de la série. De même les gags répétitifs fidélisent le lecteur, tels les écriteaux de ville destinés aux étrangers. Et les Dalton, ces desperados laids bêtes et méchants, sont tout à fait représentatifs de ces personnages secondaires pittoresques ; chacune de leur apparition vole souvent la vedette à Luke, surtout l'infâme Joe et Averell le crétin. D'autre part, Morris qui devient avec le temps, plus exigeant dans ses cadrages et ses découpages, rend un hommage appuyé au western hollywoodien , en particulier celui de John Ford dans ses plans, contre-plongées et champ-contre-champ ; sans oublier les nombreuses caricatures d'acteurs (Jack Palance en Phil Defer, Lee Van Cleef en Eliott Belt, De Funès en boss combinard, W.C. Field en patron de cirque, Wallace Beery en conducteur de diligence, David Niven en prof de diction....). On n'oubliera pas Jolly Jumper sans qui Luke ne serait rien, ainsi que Ran-Tan-Plan le chien le plus stupide de l'Ouest. Ainsi se perpétue pour la jubilation de tous un modèle de western humoristique qui, sans jamais cesser de pratiquer la parodie et la dérision, a réussi à décrire un Far West crédible avec une fidélité à la réalité historique, et ce, sans trop de baisse de qualité comme c'est parfois le cas avec les longues séries. Dans cette flopée d'albums, voici ceux que je trouve excellents (dans l'ordre de parution) : - En remontant le Mississipi, permet d'évoquer les bâteaux à aube du grand fleuve. - A l'ombre des derricks, permet d'évoquer la découverte du pétrole. - Billy the Kid, un des meilleurs épisodes où Goscinny confronte le célèbre bandit à Luke, alors que ce n'est qu'un mioche capricieux. - les Dalton dans le blizzard, permet à Luke d'aller voir la police montée du Canada. - la Caravane, excellent dans sa description des convois de pionniers. - le 20ème de cavalerie, un hommage direct aux films de John Ford sur la cavalerie. - l'Escorte, où Luke retrouve le Kid. - Des barbelés dans la prairie, évoque les rivalités entre éleveurs. - Calamity Jane, belle rencontre entre la célèbre outlaw et notre héros. - Tortillas pour les Dalton, permet d'entrevoir un peu les Mexicains. - la Diligence, pour moi le meilleur épisode, un bel hommage encore à John Ford. - le Pied Tendre, évoque ces pauvres gommeux qui venaient dans l'Ouest ; excellent. - Dalton City, un bon épisode sur les Dalton (Dupuis l'a refusé à cause des tenues des danseuses). - Canyon Apache, autre hommage au western en général, sur les Indiens. - Ma Dalton, excellent avec un gros potentiel comique. - Chasseurs de prime, influence des westerns italiens oblige, avec le physique de Lee Van Cleef. - le Grand Duc, un personnage qui est vraiment venu dans l'Ouest ; très bon épisode. - le Cavalier blanc, évoque les troupes de théâtre ambulantes qui tentaient de civiliser l'Ouest. - le Fil qui chante, la création du télégraphe, un grand pas dans l'avancée du progrès. - le Bandit manchot, évoque les machines à sous équipant chaque saloon. - Sarah Bernhardt, elle aussi est venue dans l'Ouest ; une belle rencontre avec Luke. - le Daily Star, évoque la presse qui faisait son trou dans l'Ouest. - la Fiancée de Lucky Luke, évoque les mariages, et se base sur le film Convoi de femmes. - le Pony Express, ou l'épopée du courrier : un des mythes du Far West. - l'Artiste peintre, rend un bel hommage au grand peintre de l'Ouest Frederic Remington.
"Ma Dalton", "La diligence", ou encore "Le chasseur de primes" sont encore aujourd'hui pour moi, lorsque je les relis, et alors que l'effet de surprise n'est plus là pour jouer son rôle, de véritables mines à gags. Cette capacité qu'a Goscinny à créer des archétypes, qui s'intègrent à la trame générale, à mélanger gags visuels et bons mots (même si pas de jeux de mots, Morris n'étant pas fan...), et surtout à le faire sur la longue durée, est plus qu'incroyable ! Alors, bien sûr, tous les albums ne méritent pas cette note. Mais c'est le cas de beaucoup d'entre eux, et certains valent plus ! S'ajoute à cela le caractère patrimonial de la série, dont je ne peux faire totalement abstraction. Même si on ne note pas une statue. Quant à Lucky Luke lui-même, "l'homme qui tire plus vite que son ombre", il n'est que la caricature impassible et infaillible de tous ces héros de l'ouest, sur papier ou sur écran, toujours plus rapides, plus précis et plus malins que leurs adversaires. Comme ici c'est pour rire, le sang ne coule pas... A noter qu'on a réussi à trouver un défaut à ce héros qu'on croyait parfait, puisqu'il n'a pu garder sa clope au bec et a du la remplacer par un brin d'herbe. Même un défenseur de la loi doit s'y soumettre, fut-elle absurde et hypocrite. Et puis, parmi tous les personnages plus ou moins récurrents qui gravitent autour du justicier sans peur et sans reproche, il y a quand même la plus belle palette de crétins à l'ouest du Pecos. Joe Dalton, le méchant abruti, et son grand frère Averell, l'imbécile heureux, mais aussi Rantanplan, la bête bête. Bref, beaucoup de personnages sont ici "à l'ouest", les quelques paroles prenant du recul et philosophant en off sont prononcées par le cheval Jolly Jumper - comme Milou le fait ailleurs... Pas de commentaire sur les Lucky Luke parus après la mort de Goscinny. Pas lus. Pas eu envie de le faire... Mais cela laisse une cinquantaine d'albums à lire (même si les premiers de Morris seul sont clairement moins bons), la main près du holster, prêt à dégainer un rire.
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