Feuilles volantes

Quel est le point commun entre un moine copiste du XVe siècle, un adolescent de 1990 qui rêve de devenir auteur de bande dessinée et une graphiste de 2070 qui raconte des histoires en images à l’aide de la technologie virtuelle ?
École européenne supérieure de l'image
Trois personnages à trois époques différentes, avec un point commun : ils racontent des histoires avec des images. Un moine copiste du Moyen Âge invente un récit imagé et un procédé d'impression, un jeune garçon au 20e siècle découvre le pouvoir inouï de la bande dessinée, et sa fille au 21e siècle vit de la création virtuelle. Chacun éprouve les nécessités vitales de la création et doit affronter des dangers et désillusions propres à leurs époques...
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Date de parution | 03 Juin 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


C'est le premier ouvrage d'Alexandre Clerisse que je lis et j'ai été bien séduit par sa créativité. En premier lieu la construction " en Chifoumi" interpelle par sa technicité. Trois personnages à trois époques qui se répondent dans une narration en boucle pas toujours simple à suivre. De plus l'auteur introduit une réflexion sur la création et son positionnement face à la technique. Les trois personnages sont face à un inconnu majeur pour le futur de leur passion : l'imprimerie pour Léon, l'ordinateur pour Max et la dématérialisation complète pour Suzie. Il faut pourtant aller de l'avant et franchir ces portes pleines d'inconnues voire de dangers. "Sais-tu où tu vas ?" est une réplique clé du récit et comme le souligne dans son avis Mac Arthur sur le final proposé, la réponse n'est pas si évidente. Le graphisme de Clérisse fait à la fois preuve d'originalité et renvoie comme un hommage au travail des enluminures des moines copistes du Moyen-Âge. La composition très travaillée de certaines planches rappelle Bosch ou Dürer. J'ai lu donc cet ouvrage comme une œuvre originale et ambitieuse, peut-être pas aussi aboutie que le souhaiteraient certains lecteurs mais vraiment digne d'intérêt. 3.5


Avec Clérisse, on s'attend à de l'original et l'on espère que les promesses maintes fois dessinées soient enfin confirmées. Force est de constater que la situation n'évolue pas vraiment avec cet album-ci. Il y a ces illustrations très ludiques, qui empruntent volontiers aux albums jeunesse, et osent ici des mises en page très intéressantes (le décor qui crée les contours des cases enchevêtrées dans un coin), une histoire évidemment originale mais qui ne parvient pas véritablement à lier les temporalités. On reste sur sa fin avec cette histoire, parce que le puzzle s'emboîte mal aux entournures, parce que le discours sur le livre et l'écrit n'est pas développé, parce que le discours sur la science et le savoir est creux... C'est agréable à lire, joli, original, mais cela ne s'élève jamais quand tout était en place pour, laissant à regrets une impression d'acte manqué, de paisible gâchis. Ce sera pour la prochaine fois peut-être.


Alexandre Clérisse est un auteur singulier dont on reconnait le style instantanément. Son trait faussement naïf, ses couleurs vives et franches, ses compositions travaillées, ses mises en pages variées et régulièrement originales sont autant de signes indicateurs d’un talent unique. Mais pour pouvoir mettre ce trait en avant, l’auteur doit pouvoir s’appuyer sur un récit capable de s’en nourrir. Et c’est le cas avec cet album dont il signe également le scénario. Déjà parce que ce scénario se déroulant à trois époques différentes, Alexandre Clérisse peut laisser voguer son imaginaire sur la partie futuriste et user avec talent de son trait naïf sur la partie moyenâgeuse. Seule la ligne narrative se déroulant sur le temps présent demeure plus conventionnelle… mais dispose de son charme personnel. Ensuite, ce scénario fonctionnant à la manière d’une mise en abyme, il offre des passages dans lesquels la mise en page peut se libérer des carcans classiques. Un passage en particulier, dans lequel les trois lignes temporelles s’entrechoquent, démontre toute l’originalité dont Alexandre Clérisse est capable. L’histoire, elle, permet à l’auteur de développer une réflexion sur l’innovation nécessaire dans l’univers de la création (et dans celui des récits illustrés dans le cas présent). Pour ceux qui ont pu profiter de l’expérience du ‘Ruban Monde’ au musée de la bande dessinée à Angoulême, ils retrouveront ici certaines créations qui s’en inspirent, confirmant tout l’intérêt d’Alexandre Clérisse pour les nouvelles technologies et les possibilités d’innovation et d’expérimentation qu’elles proposent. Si j’avais eu la certitude d’avoir tout compris à la conclusion de ce récit et à la résolution du mystère qui lie les trois personnages (et surtout le rôle et les capacités que possède un quatrième), j’aurais accordé le 4/5 sans hésiter. J’ai adoré la partie visuelle, j’ai bien aimé l’originalité du récit, il me manque juste cette limpidité dans les explications finales qui m’aurait laissé sur le cul. Gros coup de cœur, en tous les cas, visuellement parlant.
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