Clovis
Souviens-toi du vase de Soissons !
476 - 986 : Moyen-Âge, Francs, Mérovingiens, Carolingiens... Auteurs italiens
Roi des Francs, parmi une dizaine d’autres, Clovis monte sur le trône alors que l’Empire romain achève de s’effondrer. En se faisant baptiser aux environs de l’an 500, il marque les débuts de la relation privilégiée entre l’Eglise et la monarchie. Mais ce baptême, aussi crucial soit-il, n’est finalement qu’une étape au cœur du parcours complexe de ce chef de guerre, stratège avisé, père de famille et homme politique. Tout au long de son règne conquérant, face aux Alamans, aux Burgondes et aux Wisigoths, il a repoussé les limites du territoire que Childéric, son père, lui avait laissé en héritage. À terme, il parvient à unifier les anciennes Gaules et fonder une dynastie durable, celle des Mérovingiens. De ses victoires à Soissons et à Tolbiac, en passant par son mariage avec la princesse Clotilde et l’élimination des autres rois francs, la vie de Clovis s’est construite autour d’actions d’éclat qui lui ont permis d’accéder au rang de véritable symbole. Dans ce nouveau titre de la collection « Ils ont fait l’Histoire », Victor Battaggion et Paolo Martinello accompagnés de l’historien Bruno Dumézil nous racontent le guerrier, le chrétien et l’homme de pouvoir qu’était Clovis. Un récit qui intègre également les zones d’ombres qui demeurent autour de ce roi des Francs pour aussi montrer comment Clovis est parvenu à entrer dans la mémoire nationale.
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Date de parution | 10 Novembre 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'aime beaucoup l'histoire mais je sors déçu de ma lecture. J'ai trouvé la lecture assez pesante et malaisée. À mon goût le parti pris de faire raconter les événements de la vie de Clovis à travers un dialogue à trois, alourdit et ralentit le récit. Je trouve que Munderic avec son look de rugbyman, son esprit sceptique et son langage relâché cadre mal avec la proposition d'ensemble de l'auteur. J'ai trouvé le graphisme très froid. C'est un trait réaliste avec beaucoup de détails mais je trouve les visages des trois principaux intervenants figés et sans âme. L'utilisation à outrance des tons bleu-gris renforce ce sentiment de froideur. Une petite déception. 2.5
J'attendais un tome consacré à Clovis dans cette collection, ça me manquait, je le désirais autant que certains autres, le voila enfin, et contrairement à César ou François Ier, celui-ci ne m'a pas déçu. Je suis tellement passionné par ce règne et ce personnage emblématique de l'Histoire de France, et je suis si fasciné par cette époque mérovingienne en Gaule que j'ai lu beaucoup d'ouvrages, je connais donc très bien cette période. A l'instar de Vercingétorix, Clovis le roi des Francs, a été hissé au rang de héros national par les historiens de la IIIème République et utilisé à des fins politiques et d'orgueil national car son image possède une forte charge symbolique. Il est évident qu'il tient une place indéniablement importante dans l'Histoire de France, et ce pour plusieurs raisons : - il fut le premier roi chrétien de France (enfin, la Francie qui n'était pas encore tout à fait la France mais qui allait le devenir). - il a tracé son chemin à la force du poignet et de sa francisque, car au départ il n'était qu'un roitelet de souche germanique qui a émigré à l'ouest, et qui va devenir le roi des Francs saliens, avec un code (le Wergeld) et des lois strictes malgré l'aspect encore barbare et agité de ces guerriers. - il balaie les décombres de ce qu'il reste de la présence romaine en Gaule, symbolisée par Syagrius ; son nom est évoqué dans l'album, mais je regrette qu'on ne le voit pas, car lorsque Alaric renvoie Syagrius enchaîné à Clovis par crainte de lui déplaire, Clovis aurait dit "Alaric a peur de moi, voila qui est bien. Qu'on le garde", puis il aurait murmuré "Qu'on l'égorge". Cet épisode est significatif de la puissance du roi des Francs qui utilisait la crainte pour asseoir son pouvoir face à ses ennemis. - il fonde la dynastie des Mérovingiens qu'il étendra quasiment sur toute la Gaule. - il choisit pour capitale Paris. - il accepte le baptême chrétien à Reims par l'évêque Rémi car il comprend vite ce que représente l'Eglise, ce qui conditionnera tous les sacres des rois de France à Reims. - il continue ses conquêtes avec l'assentiment de l'Eglise, et se débarrasse de tous les barbares encore non christianisés (les Alamans à Tolbiac, les Wisigoths d'Alaric à Vouillé...) qui pouvaient lui faire de l'ombre. - il unifie le pays en mélangeant les coutumes païennes au droit romain. Comme on le voit, Clovis est à l'origine de plusieurs éléments qui ont bâti ce que sera la future France. Chef de guerre qui usera de méthodes brutales et d'actes sanguinaires pour imposer son autorité (symbolisés par l'épisode du Vase de Soissons), guerrier et roi avisé, fin politique, Clovis fera aussi allégeance à Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths qui régnait en Italie (et qui épousera une de ses soeurs). A ne pas confondre avec Théodoric Ier, roi des Wisigoths en Espagne et en Aquitaine, qui mourut aux fameux Champs Catalauniques en 451 (défaite d'Attila). Clovis aura aussi l'intelligence d'épouser Clotilde, princesse burgonde catholique. Ce qu'on connait de Clovis se résume surtout par des faits d'armes, son baptême et le Vase de Soissons, mais nombre de légendes ont été colportées sur lui pour le magnifier, car son règne et ses actes ont été relatés par Grégoire de Tours dans sa célèbre HISTOIRE DES FRANCS, ouvrage écrit 60 ans après la mort de Clovis. Combien de fois l'ai-je lu ? c'est un document précieux, il est capital sur l'organisation du royaume Franc et sur Clovis, mais ce bon Grégoire a "inventé", réinterprété ou arrangé de nombreux faits historiques. L'épisode du vase est sans aucun doute réel, il s'est probablement déroulé dans les conditions qu'on connait, seules les paroles employées diffèrent ; à l'école primaire, j'avais appris "Souviens-toi du vase de Soissons", chez Grégoire de Tours et dans plusieurs monographies sur Clovis, on lit "Ainsi tu fis au vase à Soissons"... tout de suite, c'est moins théâtral. Cet épisode a pu être enjolivé par Grégoire car il est essentiel, il nous renseigne sur la façon dont Clovis se faisait respecter par ses hordes de guerriers mal dégrossis qui ne pensaient qu'au pillage et à s'enivrer à l'hydromel. Dans cet album, les auteurs consacrent 2 pages au vase, je trouve que c'est très bien car ça montre l'autorité de Clovis. Ainsi, avec tous ces faits légendaires, il était difficile voire casse-gueule pour les auteurs de conter l'histoire de Clovis. En fait, ils ne se sont guère foulés car ils ont repris à 80% ce qu'on voit dans Histoire de France en Bandes Dessinées de Larousse en 1976 ; ils ont pris le parti de raconter les faits en n'occultant pas les épisodes les plus célèbres parce qu'on ne sait à peu près rien d'autre de nouveau sur Clovis, la seule source vraiment valable étant celle de Grégoire de Tours. J'ai lu plusieurs ouvrages sur Clovis et les Mérovingiens, dont la grosse bio de Michel Rouche chez Fayard (1996), ouvrage qui date un peu maintenant, mais tous sont à peu près identiques et s'appuient sur l'Histoire des Francs en tentant bien évidemment de lire entre les lignes. Dans cet album, le dessin, la narration, la mise en pages et le dialogue sont certes modernes (et même un peu trop modernes, je n'aime pas certaines formules trop 21ème siècle), mais il n'y a rien de vraiment nouveau, les auteurs se contentant de reprendre tout ce qui est connu, y compris la plupart des mots célèbres ("Courbe la tête fier Sicambre, brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé"). Il y a même une petite erreur chronologique car le mariage avec Clotilde a eu lieu avant la bataille de Tolbiac et non après. Et pourtant j'aime cet album parce que justement, pour un néophyte qui ne connait rien de cette période, il apprendra tout ce qu'il faut savoir sur Clovis. Et puis dans cette collection, il fallait une bio dessinée de Clovis, c'eut été impensable d'occulter un tel personnage historique. Là dessus, j'aime bien la qualité du dessin, il est très différent et moins policé que sur 3 Souhaits, le trait est épais et chargé, il retranscrit bien cette époque barbare, avec des scènes de combat farouches (un peu hâtives, ça dépend comme on les regarde), et une alternance de cadrages classiques et de double-pages panoramiques, des angles insolites, de même que la représentation et le visage de Clovis me conviennent, je le trouve très viril, plein d'autorité et conforme aux portraits et peintures que l'on connait, bref ça a de la gueule, et il fallait ce genre de dessin pour ce genre de bande. Un bon album.
Clovis est un personnage important de l’histoire française. Personnage est d’ailleurs le terme adéquat, tant il semble être une création de plume plus que de chair. Tant la légende a dépassé la réalité. Tant il a servi diverses propagandes, dynastique, puis nationale. Héros des origines annexé par les Capétiens (le Louis de la majorité des rois) avec l’appui de l’Église qui y trouvait son compte, puis héros utilisé par la doxa républicaine de la IIIème République, Clovis méritait sans doute d’intégrer cette collection. Reste qu’il faut faire avec une documentation assez faible, comparée à tous les textes orientés (voir mes réflexions précédentes) qui l’ont immanquablement recouverte, voire remplacée. Et là je trouve que Wyctor est resté trop près de cette « histoire » prosélyte, qu’il ne s’en est pas assez affranchi. A ça s’ajoutent plusieurs défauts. D’abord le récit de la geste du roi franc, par Munderic, un ancien compagnon de guerre fictif, use parfois d’un ton et d’expressions familiers et contemporains (« tu n’as pas tort papi »). Surtout, je n’ai pas accroché au dessin de Martinello, que j’avais trouvé meilleur sur « Catherine de Médicis ». Les décors sont assez pauvres, et les scènes de batailles sont moches (avec un niveau bien inférieur aux autres parties). Certaines proportions ou perspectives sont aussi moyennes (cavaliers sur leurs chevaux par exemple). La colorisation manque aussi de nuance. Bon, sinon, ça se laisse lire, les passages et « phrases » connus – fussent-ils fortement sujets à caution – sont représentés. Comme d’habitude dans cette collection, le dossier final d’un historien est simple mais bien fait, pour restituer les grandes lignes du contexte, et les choix scénaristiques rendus nécessaires par une documentation tardive et partiale. Note réelle 2,5/5.
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