Le Pape et le peintre (Jan van Scorel - Sede vacante 1523)
Un polar au Vatican.
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Auteurs néérlandais Les petits éditeurs indépendants Pays-Bas Peinture et tableaux en bande dessinée Séries avec un unique avis Vatican
A la mort du pape Adrien VI en 1523, le peintre Jan Van Scorel, conservateur des antiquités du Vatican, ne croit pas à la mort naturelle du pontife. Il mêne l’enquête pour élucider cette disparition suspecte. Jan Van Scorel avait été appelé à Rome par le pape d’origine hollandaise Adrien VI pour une étrange mission : vendre les collections d’art profane du Vatican. Une idée controversée qui suscite hostilité et intrigues contre ce pape venu du Nord. L’austérité et la rigueur morale d’Adrien contrastaient, en effet, avec les mœurs dissolues de la curie romaine. La mort soudaine du pape est-elle naturelle ? Scorel en doute ! Aidé par son assistant et garde du corps Remo, il lance une enquête dangereuse dans les arcanes du pouvoir de la Sainte Église Catholique…
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Date de parution | 18 Juin 2020 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Avis aux lecteurs amateurs de récits historiques, voici un diptyque qui pourrait bien les intéresser. Le Pape et le peintre se déroule en deux endroits et sur deux époques : à Rome durant les années 1522 à 1525 et à Utrecht durant l’année 1563. La majeure partie du récit relate les événements survenus à Rome tandis que la partie se déroulant à Utrecht permet de clore le récit tout en évoquant les troubles à l’origine de la guerre des 80 ans. Un personnage ayant réellement existé occupe l’avant-scène de ce récit. Sans doute moins connu en francophonie, Jan Van Scorel est une célébrité aux Pays-Bas, où il est surnommé le Da Vinci hollandais. Engagé par le pape Adrien VI afin d’évaluer les œuvres d’art présentes au Vatican dans l’espoir de les revendre sans devoir les brader, il va côtoyer ce microcosme marqué par les luttes de pouvoir et d’influence. C’est également durant ce séjour que Jan Van Scorel va affiner son art, s’inspirant des grands maîtres italiens pour faire évoluer ses techniques picturales avant de rentrer au pays et à son tour influencer l’art de la peinture auprès des siens. Autre personnage historique d’une importance majeure dans ce récit : le pape Adrien VI, seul pape né aux Pays-Bas (à Utrecht, comme Jan Van Scorel). Ses origines, son austérité, sa rigueur vont directement déplaire aux cardinaux influents. Eux qui ne pensent qu’à profiter de leur pouvoir, à festoyer, à s’enrichir et à forniquer s’accommodent mal d’un pape prônant la pauvreté, les sciences et le recueillement. Soutenu par Charles Quint (dont il fut le précepteur), il est élu par le conclave contre le gré des cardinaux en 1522 et mourra sans doute empoisonné un an plus tard sans avoir su amorcer le moindre changement. Ce récit permet une très solide évocation de cette période, des luttes de pouvoir et des jeux de dupes qui se déroulaient (et se déroulent très certainement encore aujourd’hui) au Vatican. Nombreux sont les personnages historiques cités alors même que plusieurs d’entre eux y jouent un rôle d’importance. L’enquête policière n’est que de peu d’importance devant cette évocation historique, et ne débouche d’ailleurs pas sur une élucidation classique (on ne saura jamais ce qui est réellement arrivé à Adrien VI). Le récit est fluide et agréable à lire. Le dessin de Paul Teng, très classique, donne à cette bande dessinée un aspect vieillot qui plaira aux amateurs du genre. Les planches sont soignées, le dessin réaliste passe vraiment bien et même si la colorisation et l’encrage sont un peu chargés, la lisibilité d’ensemble est bonne. Au final, j’ai vraiment pris du plaisir à lire ce diptyque. Je le trouve historiquement instructif et suffisamment léger pour ne pas me retrouver noyé sous un amoncellement indigeste de références pointues. De plus, rares sont les bandes dessinées en langue française qui s’intéressent à l’histoire des Pays-Bas, cette bande dessinée permet ainsi d’un peu combler cette lacune. Je conseille vivement aux amateurs de récits historiques et aux amateurs de bandes dessinées à l’aspect vieillot. Et si vous combinez ces deux critères, et bien foncez ! A titre personnel, je reste sur un 3/5 mais c’est un « pas mal » enthousiaste.
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