Morveuse (Flem)
Une femme prend conscience d'elle-même, en même temps qu'elle prend confiance en elle.
Bruxelles - Brussels Féminisme Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis
La mère de Julia se morfond depuis toujours dans l’auto-apitoiement. Cette sensation étouffante de n’être pas grand chose a peu à peu colonisé jusqu’au corps de Julia, qui se gratte compulsivement les narines chargées de mucus depuis l’enfance. Partie à Bruxelles pour suivre des études artistiques, elle voit bien qu’elle ne ressemble en rien à tous les autres étudiants qui peuplent son école d’art. Tout ce qu’elle touche lui semble devenir triste, gluant et amer. Entourée de gêne et de silence, elle n’a en plus, après le décès de sa mère, pas les moyens de payer sa part de loyer. C’est alors, au hasard d’un concert, qu’elle rencontre les membres d’un collectif féministe qui vont faire basculer son existence. Julia plaque le peu qu’il lui reste pour les rejoindre dans un squat et embrasser leur mode de vie radical, marginale parmi les marginaux. Avec elles elle veut agir politiquement, mais aussi danser, boire, tomber amoureuse et peut-être enfin, lutter contre autre chose que ses propres démons. “Morveuse” séduit par ses couleurs fortes et un dessin élégant, mais Rebecca Rosen surprend par la maturité d’un récit courageux autour de problématiques sociétales comme le suicide assisté, et le déterminisme social qui brise tout espoir d’émancipation chez les individus. Rebecca Rosen est une autrice canadienne, installée à Bruxelles depuis quelques années. Morveuse est sa première bande dessinée. En 2020, Morveuse a été sélectionné pour le Prix Bulles d’Humanité et le Prix de la bande dessinée de France Culture.
Scénario | |
Dessin | |
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Date de parution | Septembre 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une jeune femme s’extirpe de la torpeur glauque entretenue par sa mère – un peu loque, en s’éloignant d’elle (la mort de cette dernière rompt le lien tout en en rappelant la force) et en se lançant dans des études artistiques. Elle va y faire la rencontre d’autres femmes, très différentes de ce qu’elle connait, et entrer en contact avec diverses substances psychotropes, et surtout des femmes activistes (type femen). La narration est parfois difficile à suivre, c’est très coloré, assez déstructuré, mais aussi plutôt joli à regarder. C’est le portrait atypique d’un milieu qui l’est tout autant. Si l’histoire est assez sinueuse et déroutante, l’aspect graphique, lui aussi original, m’a davantage captivé. Premier album de l’auteur (je ne sais pas ce qu’il peut y avoir d’autobiographique dans ce récit), il révèle en tout cas un certain talent, que j’attends de voir s’exprimer sur d’autres projets.
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