Une étude en émeraude (A study in emerald)
L'adaptation d'une nouvelle de Neil Gaiman.
Adaptations de romans en BD Auteurs brésiliens Auteurs britanniques Dark Horse Comics Ere Victorienne H. P. Lovecraft Les petits éditeurs indépendants Londres Neil Gaiman Romans de Neil Gaiman adaptés en BD Sherlock Holmes et cie
L'éventreur frappe à Londres et seul le plus grand détective du monde saura l'arrêter ! Face à un étrange assassinat d'horreur cosmique, un détective de génie et son partenaire sont appelés à l'aide. Dans un monde où Sherlock Holmes et Chtulhu cohabitent, ce mystère surnaturel conduira les deux enquêteurs de Baker Street jusqu'au Palais de la Reine afin de résoudre un meurtre transcendant le genre humain.
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Date de parution | 02 Juin 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Rache - Ce tome correspond à une adaptation en bande dessinée d'une nouvelle écrite par Neil Gaiman et publiée pour la première fois en 2003. Il est initialement paru en 2018. L'adaptation a été réalisée par Rafael Albuquerque en ce qui concerne le découpage de l'histoire et sa mise en images. L'adaptation en script a été faite en collaboration avec Rafael Scavone. La mise en couleurs a été réalisée par Dave Stewart. L'histoire a été gardée intacte, et les auteurs ont conservé les phrases de Neil Gaiman. le tome se termine avec 10 pages d'études graphiques d'Albuquerque. Dans la ville de Londres a été placardée une affiche qui indique que la troupe The Strand Players va prochainement présenter un spectacle comprenant trois parties mêlant comédie et tragédie, avec Mon frère identique Tom, La plus petite vendeuse de violettes, Les grands anciens arrivent. À Londres dans les années 1880, un fiacre dépose un fiacre dépose un homme qui marche à l'aide d'une canne devant un immeuble. Il montre les marches pour accéder au couloir et ouvre une porte. Un homme l'accueille est lui disant qu'il voit qu'il a fait la guerre en Afghanistan. le détective lui explique comment il est arrivé à cette déduction, et exposé ainsi cela devient une évidence lumineuse. L'ex-soldat se rend bien compte de la puissance de déduction du détective et se souvient de ce qu'il a enduré lors de cette campagne lorsqu'il s'est retrouvé dans une grotte où une créature d'un autre monde l'a touché à l'épaule droite avec un de ses tentacules. L'ex-soldat indique qu'il lui arrive de se réveiller en hurlant la nuit ; le détective lui indique qu'il lui arrive de ronfler. Ils décident d'emménager ensemble dans un appartement de Baker Street. Ayant emménagé, l'ex-soldat a appris à respecter le besoin d'intimité du détective, se retirant de lui-même dans sa chambre quand le détective reçoit un client. Un matin alors qu'ils prennent leur petit-déjeuner ensemble, le détective informe son compagnon qu'ils vont recevoir un visiteur dans 3 minutes. Ayant demandé à la cuisinière de préparer des saucisses supplémentaires, le détective explique comment il est arrivé à cette conclusion. Ça ne rate pas : l'inspecteur Lestrade frappe à la porte exactement 3 minutes plus tard. Alors que Lestrade accepte bien volontiers le petit-déjeuner, le détective se livre à une série de déduction dont il a le secret et expose que Lestrade est venu demander leur aide pour une affaire impliquant une tête couronnée, et qu'ils doivent se rendre dans le quartier de Shoreditch pour constater les faits. Ça ne rate pas : il a raison sur toute la ligne. Cette fois-ci, il demande à l'ex-soldat de l'accompagner dans cette enquête, ce qu'il n'avait jamais fait auparavant. L'inspecteur Lestrade les emmène en fiacre jusqu'au lieu du crime. Pour des raisons commerciales évidentes, l'éditeur Dark Horse s'est lancé de longue date dans la mise en chantier d'adaptation de nouvelles de Neil Gaiman : de The Facts in the Case of the Departure of Miss Finch par Michael Zulli à Forbidden Brides of the Faceless Slaves in the Secret House of the Night of Dread Desire par Shane Oakley. C'est le même éditeur qui a publié l'adaptation en comics du roman American Gods par P. Craig Russell et Scott Hampton. Cet éditeur a donc su établir une relation de confiance avec l'auteur concernant la qualité desdites adaptations. le lecteur remarque tout de suite le titre étrange de cette histoire extraite du recueil Miroirs et fumées (2006). Même s'il ne situe pas la référence immédiatement, il se rend compte qu'il lit une version personnelle d'une enquête de Sherlock Holmes, une variation sur la nouvelle Une étude en rouge (1887), celle qui contient la première apparition de Sherlock Holmes. Pour des raisons non explicitées, l'auteur préfère ne pas utiliser les noms de Sherlock Holmes et du docteur John Watson, mais il n'y a pas à s'y tromper. de plus, Gaiman s'est amusé à changer la couleur du sang, d'écarlate à émeraude. L'affiche de la première page ne laisse pas de place au doute : cette couleur verte correspond au fluide vital d'une créature venant du Dehors, appartenant à la mythologie des Grands Anciens imaginées par Howard Philips Lovecraft (1890-1937). Il a donc écrit un pastiche, ou plutôt à un hommage au héros de Sir Arthur Conan Doyle (1859-1930, un contemporain de Lovecraft), en le croisant avec une autre mythologie. Ayant bien compris le principe de ce mélange, le lecteur découvre l'enquête sans en être dupe un seul instant. Il est assez amusant de découvrir à quoi Gaiman à assimilé ces grands anciens. le lecteur savoure l'utilisation des conventions des récits de Sherlock Holmes : sa capacité à se déguiser, son sens affûté de l'observation, ses capacités extraordinaires de déduction. Il ne manque que son addiction à la cocaïne et sa manie de torturer les cordes d'un violon. Afin de pouvoir raconter l'histoire qu'il souhaite, Gaiman a également aménagé l'histoire personnelle de Watson qui reste un vétéran de la seconde guerre d'Afghanistan (1879-1880) mais qui n'est un médecin, mais un ancien tireur d'élite dont la blessure a annihilé ses compétences en la matière. Se montrant respectueux, il a décidé de ne pas utiliser les noms de Sherlock Holmes et John Watson pour ses personnages. le lecteur se laisse donc emmener aux côtés du détective et de son assistant pour récolter les indices et trouver qui a assassiné la victime qui est effectivement de sang royal. Il sourit en relevant les références à l'époque victorienne et à la littérature comme les poudres du docteur Jekyll, aux bottes de Jack Talons-à-ressort, à la potion du docteur Victor Moreau pour réveiller la bête en vous, ou encore au procédé d'exsanguination d'un certain V. Tepes. Rafael Albuquerque a acquis sa renommée en travaillant avec Scott Snyder, en particulier en illustrant sa série American Vampire. Il a depuis collaboré avec d'autres scénaristes en vue comme Mark Millar pour Huck. La couverture est évocatrice à souhait avec ce fluide vert, et ce personnage dont la tête est invisible qui manipule un coupe-chou évoquant la dextérité et le sadisme de Jack l'éventreur. La finition de l'ouvrage est impeccable avec de jolies têtes de chapitres et une mise en couleurs sophistiquées et maîtrisée de Dave Stewart. Les affiches bénéficient d'un lettrage imitant le style de l'époque, réalisé par le vétéran Todd Klein. le récit s'ouvre avec un dessin en pleine page représentant une rue londonienne dans laquelle circule le fiacre emmenant l'ex-soldat vers le détective. le lecteur peut voir les façades, à moitié mangée par les ténèbres, une coupole au loin, les lampadaires, les trottoirs et la chaussée. Il remarque que le dessinateur ne s'attarde pas trop sur les détails, que ce soit la texture de la chaussée, la hauteur des trottoirs ou encore l'exactitude des façades. Il se rend même compte que du fait de l'étroitesse de la chaussée, 2 fiacres ne peuvent pas s'y croiser. Or l'image montre clairement que c'est pourtant ce qui vient de se passer. de la même manière dans la page suivante, l'ex-soldat monte quelques marches pour accéder à la porte d'entrée de l'immeuble alors que la case juste au-dessus montre une entrée de plain-pied. Avec ces 2 premières pages, le lecteur a bien compris qu'il ne doit pas s'attendre à une reconstitution historique très détaillée en ce qui concerne les différents environnements. D'ailleurs, Rafael Albuquerque utilise les trucs et astuces classiques des comics mensuels pour s'économiser en ne dessinant pas les arrière-plans quand ce n'est pas strictement nécessaire, par exemple lors des conversations durant plus d'une case. D'un côté, cette façon d'envisager la représentation d'un récit d'époque sans trop s'investir dans la reconstitution est pratique courant dans les comics. de l'autre côté, c'est un peu frustrant dans un projet de prestige, misant sur le nom du romancier pour attirer le lecteur. Rafael Albuquerque s'investit plus pour donner vie aux personnages, avec des visages aisément reconnaissables, des morphologies distinctes, et des expressions de visage très parlantes. Il fait des efforts de mise en scène pour éviter les enfilades de têtes en train de parler, même si elles représentent quand même une proportion significative des cases. Il sait s'y prendre mettre en scène les manifestations des Grands Anciens, de telle sort à en montrer assez pour faire apparaître leur caractère monstrueux, mais pas trop pour ne pas donner l'impression de grosses bestioles en caoutchouc. le lecteur constate par lui-même qu'Albuquerque est bien l'auteur de cette adaptation dans la mesure où il l'a pensée de manière visuelle, avec des mises en scène vivantes, plutôt que des scènes de dialogues parfois entrecoupées de déplacements. Cela donne une lecture rythmée et variée, sans impression statique ou trop appliquée à suivre et à respecter le texte à la lettre. S'il est familier de la nouvelle d'Arthur Conan Doyle, le lecteur sourit en découvrant d'autres éléments très précis comme l'inscription Rache sur le mur, ou la signature d'un personnage avec les initiales S et M qui renvoient à Sebastian Moran, un personnage apparaissant dans une autre aventure de Sherlock Holmes. Il retrouve également la chute du récit, tout aussi bien amenée que dans la nouvelle, ayant conservé tout son impact. Il s'agit donc d'une lecture sympathique que ce soit une découverte ou non, que le lecteur soit familier de la nouvelle de L'étude en rouge, ou non. Cependant, le lecteur ne peut pas s'empêcher de regretter que Rafael Albuquerque ne se soit pas plus investi dans ses dessins pour réaliser une reconstitution historique qui ne soit pas en carton-pâte.
Voilà un mélange inattendu et très réussi. Comme l'avis de Ro juste avant moi le résume bien, cette bd laisse une impression de prologue, de début d'histoire, de premier chapitre... et nous frustre. Et pourtant l'univers est posé, l'ambiance est là, et le fantastique horreur de Cthulhu se mélange parfaitement à celui de Sherlock Homes. Un dessin et une colorisation en symbiose rendant une atmosphère de brume londonienne réussie. Franchement bien mais sans plus de développement pas mal du tout. Espérons qu'il y ait une suite un jour.
Quel dommage que cette nouvelle de Neil Gaiman ne s'étende pas à une vraie série car son concept mériterait d'être davantage exploité et cette étude en émeraude a trop des airs de prologue à mon goût , j'en suis ressorti frustré. J'ai aimé ce mélange de l'univers de Sherlock Holmes et celui des mythes de Cthulhu. Mais alors que je m'imaginais notre fameux détective enquêter sur des complots et de terribles crimes perpétrés par des serviteurs des Grands Anciens, j'ai été complètement pris au dépourvu par les deux grosses surprises que contient ce récit. La première, on la découvre de manière inattendue en milieu de récit quand on apprend qui sont en réalité les individus au pouvoir dans les différents pays de cette époque Victorienne en réalité uchronique. Et la seconde, on ne la découvre que de manière feutrée, en fin de récit, quand arrivent soudain des révélations sur la véritable identité des enquêteurs et de leurs proies. Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher mais j'aurais aimé vraiment que l'histoire ne s'arrête pas là et qu'on en apprenne davantage sur ce monde, ses dirigeants, et sur la confrontation entre le détective et son rival. En l'état, j'ai eu droit à un comics au dessin appréciable sans être épatant, à une histoire prenante, initialement très inspirée de la nouvelle Une étude en rouge, de Conan Doyle, qui rend un bel hommage à l'esprit et à l'intelligence des déductions de Holmes tout en impliquant de manière élégante des éléments de l'univers de Lovecraft. Et puis viennent ces fameuses deux surprises qui font la force de l'intrigue. Oui mais voilà, arrivé à la fin de l'album, j'étais vraiment stupéfait que l'histoire s'arrête là et n'aille pas plus loin. J'ai eu un réel sentiment de trop peu, d'inachevé et donc au final de frustration qui a un peu gâché le plaisir préalable de ma lecture.
Adaptée d'une nouvelle de Neil Gaiman, cette histoire commence par un étrange assassinat. Pour résoudre ce mystère bien encombrant pour les plus hautes sphères de l’État britannique, Scotland Yard fait appel en toute discrétion à un détective privé bien connu qui met immédiatement en route sa capacité d’observation, son talent d’analyse et ses déductions implacables. Un savant mélange d’enquête à la Sherlock et de surnaturel façon Lovecraft. Fortement inspiré d’« Une étude en rouge » de sir Arthur Conan Doyle - même si ici il s’agit de vert émeraude - cette enquête tient le lecteur en haleine jusqu’au bout. Pas de temps mort. Le tout porté par un beau dessin qui restitue l’ambiance londonienne à merveille. Même si les noms ne sont pas prononcés, toutes ressemblances avec les personnages de Sherlock Holmes, et du docteur Watson ne sont pas fortuites. Une enquête classique à laquelle vient subtilement se mélanger une dimension surnaturelle. Il n’en faut pas plus pour peu que tout soit bien dosé. Et c’est le cas…
Cette bande dessinée fait partie des toutes premières publiées par une nouvelle maison d'édition, Black river, spécialisée dans le comics. Une adaptation d'une nouvelle de Neil Gaiman qui a remporté le prix Hugo de la meilleure nouvelle courte en 2004. Je découvre l'intrigue avec ce comics. Une histoire inclassable qui fait se mélanger l'univers de HP Lovecraft avec son Cthulhu et celui de Arthur Conan Doyle avec son Sherlock Holmes. Je ne peux pas trop en dire, il faut garder les effets de surprises. Un détective ou plutôt enquêteur consultant et un vétéran de retour d'Afghanistan décident de s'installer ensemble à Baker Street. Notre couple ainsi formé ne va pas tarder à se mettre à l'ouvrage suite à un horrible assassinat digne de Jack l'éventreur, mais ici le sang a une couleur vert émeraude. Un scénario remarquable, ici, ni de Sherlock Holmes, ni de docteur Watson (quoique), mais nos protagonistes possèdent leurs caractéristiques (pouvoir de déduction, art du déguisement, flegme britannique....) sur fond de fantastique lovecraftien. Une combinaison réussie qui vous surprendra avec une reine Victoria comme vous ne l'avez jamais vue. J'ai été happé dès les premières planches par cette histoire extra-ordinaire. Les références fantastiques ne se limitent pas seulement à celles ci-dessus et vous pourrez le vérifier avec les affiches publicitaires glissées avant chaque chapitre. Les auteurs ont conservé les phrases de Neil Gaiman, un choix gagnant. Son seul reproche, sa faible pagination, les 80 pages se dévorent trop rapidement. Un dessin qui retranscrit magnifiquement un Londres sous l'époque victorienne bien aidé par de superbes couleurs. Un trait vif, acéré et dynamique. Du beau travail. Une lecture vraiment plaisante.
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