Le Labyrinthe inachevé (Mazebook)
Jeff Lemire revient avec un roman graphique légèrement fantastique où le surnaturel côtoie le réel. Par sa grande humanité et son écriture teintée de surréalisme, ce récit rappelle les meilleurs romans de Haruki Murakami
Auteurs canadiens Douleurs intimes Le deuil Les meilleurs comics Les prix lecteurs BDTheque 2022 Nouveau Futuropolis One-shots, le best-of
Will est chef de chantier. Tout au long de sa journée, Will est hanté par sa fille, morte dix ans auparavant et à son incapacité à s’en rappeler, comme de se remémorer les événements importants de sa vie. Il en néglige toute socialisation, dans sa vie privée comme au travail. Jusqu’à ce qu’un mystérieux appel téléphonique au cœur de la nuit chamboule sa vie. L’appel lui indique que sa fille est toujours vivante, coincée dans le labyrinthe d’un livre de jeux qu’elle n’avait pas terminé avant de disparaître. Convaincu que son enfant le contacte d’au-delà de ce monde, il utilise un labyrinthe inachevé d’un de ses journaux et une carte de la ville pour ramener sa fille à la maison…
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Traduction | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 24 Août 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Encore une très belle surprise que ce 'Labyrinthe inachevé'. Un récit sur plusieurs strates, un père part à la recherche de sa fille décédée depuis 10 ans. Sa recherche commencera dans le monde réel pour se terminer dans un monde parallèle. Une narration avec un fil rouge bien présent physiquement sur les planches, celui-ci provient du pull-over de sa fille, un pull-over qui se détricote à l'infini pour servir de lien entre le père et la fille. Une narration toute en nuances qui explore les rouages du cerveau après le traumatisme de la perte d'un enfant et l'impossibilité d'en faire le deuil. Le labyrinthe en sera la clé, pas celui de Dédale pour enfermer le minotaure (même si celui-ci apparaîtra), mais plutôt comme un espace inconnu ou on peut y voir l'espace du mental, celui de l'inconscient et du subconscient. Lemire ne tombe pas dans le larmoyant, il interroge simplement sur la difficulté à accepter l'inadmissible. Lemire interroge aussi sur les conséquences de la perte d'un être cher. Continuer à vivre ou se recroqueviller sur soi-même quitte à s'isoler ? Un récit poignant qui m'a profondément marqué. Une mise en page surprenante où nos yeux suivent le sens de lecture des cases avec ce fameux fil rouge qui suit des chemins tortueux. Un trait puissant et expressif qui apporte cette force au récit. Grandiose. Plongez-vous dans ce Labyrinthe mental.
3ème avis du week-end sur Le Labyrinthe inachevé de Jeff Lemire. Cette BD mérite d'avoir le vent en poupe. Les avis élogieux m'ont poussé à feuilleter le bouquin dont le thème m'intéressait. Puis le feuilletage m'a complètement poussé à l'achat. Déjà pour ce qui sautait aux yeux, le dessin, qui m'a plu direct. Quelques traits subtils suffisent à changer l'expression des personnages du tout au tout, il y a du détail, une colorisation qui s'adapte... Et puis beaucoup de cases muettes, et ça, ça m'intriguait. Voir si peu de textes Et pourtant ce texte il reste en tête, la traduction n'ayant certainement pas dénaturé la version originale. Très puissant et efficace, il nous permet de rester en plein cœur de l'intrigue et des pensées de William. Chaque mot et chaque dialogue sont à leur place. Et puis j'ajoute le coup de cœur pour le scénario. Le lecteur lui-même est au cœur de ce labyrinthe, sachant ce qu'il aimerait trouvé mais n'ayant aucune idée du chemin qui sera pris. On se demande si Will va s'en sortir, alors que ses pensées se confrontent avec la réalité, le rêve, l'illusion et l'amnésie. Toute cette quête m'a ému à plusieurs reprises, et il y a une tension ambiante qui empêche de fermer le bouquin. Les nouvelles lectures n'en seront pas moins intéressantes, car il y a d'autres sujets à explorer que l'histoire en elle-même. La petite magie de cette histoire est, je trouve, d'avoir réussi à créer une histoire si personnelle et profondément émouvante avec une lecture aussi limpide. Laisser la place au silence permet parfois de s'exprimer davantage. Une approche vraiment originale sur le deuil, où l'allégorie du labyrinthe prend tout son sens. Le style du dessin tient un rôle essentiel, il y a intérêt de l'apprécier pour aimer ce récit je pense. En ce qui me concerne, c'est une des pépites de l'année
Le labyrinthe inachevé de Jeff Lemire chez Futuropolis - 2022 Will est inspecteur des bâtiments pour la ville. Quand il rentre le soir chez lui, on sent sa solitude et sa neurasthénie. Il a perdu sa fille il y a 10 ans et ses traits qui s'estompent dans sa mémoire le désespère. Un jour il reçoit un coup de fil mystérieux. La voix qu'il entend c'est celle de sa fille qui lui dit qu'elle est coincée au centre. Il se remémore les Labyrinthes qu'elle aimait faire et contre toute vraisemblance il part à sa recherche, convaincu que c'est bien elle. Dans un graphisme maîtrisé, l'auteur reste sobre dans ses couleurs qui sont apposés soit façon lavis soit comme des aquarelles. Il nous invite, cependant à suivre un fil rouge, celui, du vieux pull que la fillette affectionnait. De recherches en rencontres, Will avance et cherche. Saura-t-il trouver? Ça parle de mémoire, d'oubli, de deuil, de rédemption, de reconstruction, d'espoir. Ça se lit en apnée, avec l'émotion au bord des lèvres. Une BD magnifique tant par le dessin qui semble fait, par moment, dans l'urgence, que par le texte qui génére un coup AU cœur. Un véritable coup DE cœur #lelabyrintheinacheve #lelabyrintheinachevé #jefflemire #futuropolis #bd #deuil
Nouveau très bel album signé Jeff Lemire. Dans celui-ci l’auteur canadien nous parle du deuil et de l’acceptation au travers d’un récit qui, comme souvent chez lui, flirte avec les limites du fantastique. Le récit est touchant et Lemire parvient à nous faire partager l’état d’égarement de ce père endeuillé qui ne parvient pas à tourner la page, angoissé, terrorisé même du fait qu’il commence à oublier les traits du visage de sa fille. L’allégorie du labyrinthe dont ce père va devoir trouver le centre est très bien trouvée puisque justement elle se réfère directement à cet état d’égarement et à cette nécessité de terminer quelque chose avant de pouvoir en commencer une autre. L’opposition entre le caractère insensé de la quête du père et son environnement très réaliste m’a fait penser au « Fisher King » de Terry Gilliam (film dans lequel un personnage sombre dans une folie douce après le décès de sa compagne et s’imagine investi d’une mission divine). La mise en page est inventive. Ici, un fil rouge symbolise la marche à suivre tel le fil d’Ariane. Là, le découpage plonge directement le personnage au cœur d’un labyrinthe. Le trait de Lemire convient toujours aussi bien pour illustrer ce genre de personnage au bord de la rupture, il s’en dégage une fragilité touchante, encore accentuée par une colorisation qui donne à ses traits un air maladif tout à fait adéquat. Avec ce récit, l’auteur parvient à cristalliser les angoisses des parents devant ce qui, je suppose, doit être leur plus grande crainte (la perte d’un enfant) mais il le fait grâce à un récit original et créatif… et, en définitive, optimiste. J’ai vraiment bien aimé.
Je me jette sur toutes les nouveautés de Jeff Lemire, et je ressors rarement déçu de mes lectures. Les thèmes de « Mazebook » se rapprochent de ceux de Royal City ou encore de Jack Joseph, soudeur sous-marin, cad la paternité, mais aussi la perte et le deuil. Les labyrinthes ajoutent un symbolisme puissant à cette histoire, et représentent selon moi le risque de se perdre dans les méandres de sa douleur, de ses souvenirs… de ne pas pouvoir aller de l’avant, de continuer à vivre. J’ai trouvé le propos touchant et bouleversant, et la fin est très belle. Comme pour « Royal City », les touches de fantastique pourront être interprétées de façon rationnelle… ou pas, selon le lecteur. La mise en image est parfaite. On reconnait tout de suite le style esquissé et les couleurs aquarelles de l’auteur, mais il innove sur la narration, avec ce fil narratif rouge, et ces quelques pages dont les cases sont agencées comme un labyrinthe. En tout cas l’ensemble est d’une fluidité exemplaire. J’ai avalé l’album d’une traite, en me forçant à faire des pauses pour rallonger le plaisir de lecture. Peut-être le meilleur album de Lemire que j’ai lu à ce jour. Il explique dans la postface « making of » que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas pris autant de plaisir à écrire et illustrer une histoire, et je trouve que cela se ressent à la lecture.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site