Cutshin Creek

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Maîtrisant à la perfection les codes du western, combat entre culture et sauvagerie, entre courage et lâcheté, Séverine Gauthier et Benoît Blary mettent en scène un monde totalement inconnu au travers d’une figure féminine puissante et originale.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants [USA] - Nord Est

1930, les États-Unis sont frappés par la Grande Dépression. Les mines de charbon des Appalaches ferment les unes après les autres. Souvent illettrés, les mineurs et leurs familles, plongés dans une grande précarité, survivent isolés dans des conditions proches de celles des pionniers américains. Leur mentalité est caractérisée par une farouche indépendance et un individualisme sauvage. Tous ceux qui se mêlent de leurs affaires, légales ou non, ne sont pas les bienvenus. Kathryn, bibliothécaire à cheval pour le Pack Horse Library Project lancé dans le cadre du New Deal en 1936, parcourt plus de 200 kilomètres par semaine dans ces montagnes hostiles pour tenter de maintenir un lien social avec ces familles et leur offrir un accès à l’éducation. Elle n’est pourtant pas attendue dans la cabane des Trivette, trois frères qui terrorisent la vallée entre deux séjours au pénitencier. La jeune booklady devra faire preuve d’intrépidité et d’un courage sans faille pour mener à bien sa mission…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Septembre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Cutshin Creek © Passés Composés 2021
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

04/08/2022 | Mac Arthur
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Le résumé de l’éditeur affirme que l’intrigue se déroule après 1936. Ça me surprend, mais bon. En tout cas rien n’indique une date aussi tardive (même si c'est clairement début XXème siècle). C’est dans une ambiance entièrement western que cette histoire prend place, avec un déroulé relativement classique : quelques culs terreux terrorisent une région, assassinent un homme, et cherchent ensuite à éliminer les témoins. Cet aspect polar se résume à une course poursuite et à divers échanges de tirs et de coups, mais c’est dynamique, on ne s’ennuie pas. Par contre, je trouve dommage qu’ait été évacuée la particularité de l’héroïne (la « témoin » que les méchants veulent faire taire). En effet, c’est une « book lady », qui arpente ces contrées reculées en faisant office de bibliothécaire ambulante (ou de libraire ?). J’aurais aimé savoir comment cela fonctionnait, et si d’autres livres que la Bible étaient en circulation. Et qui finançait ces actions. Du coup, on n’a pas le temps de s’attacher aux personnages, ni à cette action sociale faisant visiblement partie du New Deal. Le dessin de Blary est intéressant. Un trait un peu à la Gipi, mais avec une colorisation différente. Les personnages sont davantage travaillés que les décors, un peu escamotés.

28/11/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’en espérais tellement plus… Sur seule base de la présentation de l’album, celui-ci avait tout pour me plaire : une scénariste que je suis depuis des années avec un plaisir toujours renouvelé, un dessinateur dont j’aime le trait, un thème intriguant, une ambiance western. Malheureusement, cette lecture m’a laissé sur ma faim, en cause le fait que l’aspect historique y est trop laissé de côté pour finalement limiter ce scénario a une simple chasse à l’homme. Docteur en histoire, Séverine Gauthier a l’art de dégotter des thèmes originaux. Dans cet album, l’héroïne est bibliothécaire ambulante et exerce dans les Appalaches durant les années 30. De ce prometteur personnage, de sa fonction, de son histoire, on ne saura finalement pas grand-chose puisque, témoin d’un meurtre, elle va rapidement devoir consacrer toute son attention à un seul objectif : échapper aux assassins. C’est vraiment mon gros regret sur cet album. Sans doute aurait-il fallu lui laisser plus d’espace -un triptyque, peut-être- afin de développer tout ce background historique, afin de nous en apprendre plus sur cette fonction (Etait-elle fréquente ? Qui la finançait ? Qui fournissait les livres ? Quel en était le contenu (fiction, religieux, autres) ?). Ici, nous avons juste droit à une histoire de meurtre et de poursuite. L’ambiance western est bien rendue, l’intrigue tient la route… mais alors que l’aspect historique était mon point d’accroche, celui-ci est totalement sous-employé dans le récit. De plus, en un seul tome, l’action est forcément très rythmée, au détriment de l’empathie que l’on aurait pu ressentir pour les personnages si on avait disposé de plus de temps pour les découvrir. Au niveau du dessin, j’aime bien le style de Benoit Blary. Je concède volontiers qu’il n’est pas des plus lisibles mais je lui trouve une âme et certaines affinités avec un autre artiste que j’adule : Franz. Et là encore, peut-être que le format moyen de l’album ne permet pas de mettre totalement en valeur le trait fouillé du dessinateur, peut-être le découpage serré l’oblige-t-il à multiplier les cases dans certaines planches qui auraient mérité d’être un peu plus aérées. Toujours est-il que même si j’aime son style, j’ai le sentiment que cet album ne lui permet pas d’exprimer son plein potentiel. Une déception au final, sans doute due à un manque d’ambition dans l’œuvre mais aussi à mes attentes très élevées. Pas mal quand même mais j’espérais tellement plus !

04/08/2022 (modifier)