Le Haut Palais (The Highest House)
Naître esclave est un fait. Pas une fatalité.
IDW Publishing
Dans le pays d’Ossaniul, il existe une forteresse aussi démesurée qu’inaccessible : le Haut Palais. En maîtres des lieux, les membres de la noble famille d’Aldercrest y règnent sur une véritable armée d’esclaves. Au plus bas de l’échelle, le jeune Moth effectue les tâches les plus ingrates et a raisonnablement peu d’espoir de vivre longtemps. Jusqu’au jour où il fait la connaissance d’Obsidian, une mystérieuse entité prisonnière des lieux qui lui parle dans son sommeil. Si Moth fait ce qu’il lui demande, Obsidian lui promet fortune et gloire. Va-t-il accepter ce marché ? À travers une subtile uchronie, Le Haut Palais nous transporte dans un pays fictif très proche des royaumes des Balkans au XVIe siècle. Mike Carrey et Peter Gross ("Lucifer", The Unwritten) tirent de ce contexte un captivant récit fantastique qui porte une réflexion sur l’âme humaine, nous décrivant comment un jeune esclave va tout tenter pour se sortir de sa condition.
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Date de parution | 07 Juin 2017 |
Statut histoire | Série abandonnée 1 tome paru |
Les avis
Un avenir à construire - Ce tome est le premier tome d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 et 2, initialement parus en 2018, écrits par Mike Carey, dessinés et encrés par Peter Gross qui a aussi effectué le lettrage, mis en couleurs par Fabien Alquier. Les couvertures ont été réalisées par Yuko Shimizu qui avait déjà travaillé avec Gross & Carey pour l'extraordinaire série The Unwritten. Ce commentaire porte les chapitres 1 à 6 qui forment la première saison. Dans un petit village du royaume d'Ossaniul, l'équipage de magister Cael Extat arrive. Son responsable s'entretient avec l'aubergiste pour réserver les meilleures chambres, et prévoir un repas. Il demande également la mise à disposition de son hall car le magister va recevoir les familles qui souhaitent vendre leurs enfants comme esclaves. À l'extérieur, Moth est en train de s'amuser au bord de l'eau, tout en essayant de pêcher des crabes à la demande de sa mère. Sa soeur Jet vient le chercher car leur mère leur demande de revenir. le magister Extat s'est installé à une table dans la grande salle de l'auberge, et il reçoit les habitants les uns après les autres, pendant que son intendant leur demande de ne pas trop s'approcher. Après quelques familles, c'est la mère qui se présente avec deux de ses enfants Jet et Moth. le magister remarque tout de suite que Jet est en train de devenir aveugle et il l'écarte. En revanche, il se lève pour s'approcher de Moth et lui demande de fermer les yeux, et de lui dire ce qu'il voit. Puis il lui met une pierre dans la main droite : Moth la sert et la relâche rapidement car il a la sensation qu'elle le brûle. le magister indique à la mère qu'il achète Moth, mais qu'il laisse Jet, et il lui verse l'argent séance tenante. Moth doit faire ses adieux, et Jet lui remet un bracelet fait avec une mèche de cheveux qu'elle s'est coupés récemment. Finalement l'équipage ne reste pas pour la nuit, et repart dans l'après-midi, avec une dizaine d'enfants reliés par une corde attachée à l'arrière du carrosse du magister. Son aide le prévient d'un guet-apens devant et Extat répond qu'il perçoit les malandrins en attente dans les arbres. Au passage du carrosse, ils en descendent et les menacent armés d'épées. Cael Extat descend du carrosse et s'adresse directement au brigand qui semble être le chef, ou en tout cas qui parle pour les autres. Il fait exploser son épée et son bras avec. le meneur s'écroule mort sur le sol, et les autres déguerpissent. le magister décide d'établir là le campement pour la nuit. le soir venu, il demande que Moth vienne dans sa tente et il lui raconte l'histoire de l'ascension du clan Aldercrest, pour lequel il a recruté ces esclaves. Ensuite Extat demande à Moth s'il croit en la Déesse, et le garçon répond d'une manière fuyante, tout en étant capable de réciter son catéchisme. le magister n'insiste pas plus. le lendemain, il fait arrêter l'équipage avant de passer le pont qui permet d'accéder au Haut Palais, et qu'aucune armée n'a jamais franchi. Il fait admirer la ville fortifiée au garçon. Une fois l'équipage entré dans la ville, le magister fait procéder aux choix des esclaves par les maitres de corvées. le cuistot décide de s'approprier Moth, mais Fless, la couvreuse, est plus rapide, et en plus cette fois-ci elle a la préséance sur le cuistot. Ce dernier ne prend pas bien de se faire brûler la politesse. Peter Gross et Mike Carey ont commencé à collaborer sur la série Lucifer, avant de cocréer et de réaliser la série Unwritten. Ils ont donc l'habitude de travailler ensemble, et effectivement leur coordination est parfaite, comme si cette bande dessinée avait été réalisée par un seul et unique créateur. le récit commence comme une histoire alternative se déroulant dans un bas moyen-âge, avec l'existence de la magie, mais visiblement en quantité très restreinte et d'usage limité à un tout petit nombre de personnes. Dès la première scène, le lecteur comprend qu'il va s'agir de l'histoire du jeune garçon Moth, mais sans pouvoir présager de l'ampleur du récit, qu'elle soit géographique, temporelle ou belliqueuse. Il voit donc Moth apprendre le métier de couvreur avec Fless, en commençant par les rudiments, et en travaillant d'abord au sol, avant d'aller sur les toits pour les réparer ou les entretenir. L'artiste crée une galerie de personnages facilement identifiables qui se distinguent par leur morphologie, leur visage, les habits de leur charge ou de leur condition sociale. Les contours sont tracés par un trait fin sans être cassant, avec parfois une petite touche d'exagération pour quelques individus, comme le visage de fouine de Temtoller le cuistot, ou un adolescent particulièrement costaud. L'artiste met en oeuvre un jeu d'acteur de type naturaliste, sans exagération dramatique. Il est visible que Cael Extat se fait une idée sur la valeur de son statut social du fait de son maintien presque hautain, alors que Moth est très naturel, sans beaucoup de méfiance. Un autre élément essentiel pour la réussite de ce genre de récit réside dans la consistance du monde dans lequel évoluent les personnages. Il arrive qu'une ou deux cases ne comprennent que des personnages, sans décor en arrière-plan, mais il s'agit d'un usage plus destiné à faire respirer la page, que d'un raccourci pour pouvoir réaliser les planches plus vite. Comme dans leurs précédentes collaborations, les créateurs ont pensé leur narration d'une manière globale, conscient de l'importance des environnements. Effectivement, Peter Gross s'investit pour montrer au lecteur chaque lieu avec ses caractéristiques. Il commence par voir les façades des maisons autour de l'auberge, puis l'intérieur de celle-ci. Les dessins sont simples, mais les représentations ne sont ni génériques, ni inconsistantes. Il découvre ensuite le Haut Palais par une vue d'ensemble dans un dessin en double page, très minutieux, avec un urbanisme rendant plausible cette ville fortifiée. Il en aura d'autres aperçus par la suite, cette fois-ci vus de l'intérieur, avec de belles vues dégagées, quand Moth la contemple en se tenant sur un toit où il est en train de travailler. le dessinateur passe tout autant pour représenter les intérieurs du Haut Palais, avec de magnifiques endroits comme la salle avec un très bel escalier, le dortoir spartiate des jeunes esclaves, la salle d'étude de Cael Extat avec les incunables sur les rayonnages de sa bibliothèque, les cuisines avec l'énorme cheminée, les pièces oubliées vers lesquelles une voix guide Moth, le superbe jardin intérieur privé de la princesse Shurubai où elle joue au croquet avec sa suivante Lace, l'autre petite place où se recueille mère Jathi. Il n'y a que certaines zones naturelles dont la conception et la représentation semblent moins soignées. Le lecteur suit donc bien volontiers ce jeune garçon au cours des différentes étapes de son intégration dans le personnel (enfin, les esclaves) du Haut Palais, et sa découverte des manigances, des risques encourus à s'adresser aux membres du clan Aldercrest, tout en se demandant ce que lui veut Cael Extat qui l'a choisi sciemment pour des qualités qui ne sont pas explicitées. le lecteur se prépare donc à des intrigues de palais avec une couche de surnaturel. Effectivement, ces deux composantes sont présentes dans l'intrigue, de manière très progressive. Les auteurs semblent prendre leur temps pour donner de la consistance à cet environnement, par exemple en consacrant une page aux termes techniques du métier de couvreur, avec ses outils, et les différents types de tuiles. Pourquoi pas ? le lecteur se fait donc à ce rythme tranquille, suivant Moth enfant très agréable grandissant progressivement. Il sourit en voyant les auteurs mettre en œuvre des conventions de genre comme le héros qui sauve la princesse d'une chute mortelle, le garçon qui tient tête au seigneur, totalement inconscient des risques qu'il prend, les intrigues de palais perçues de manière fragmentaire par Moth, la rencontre avec la créature surnaturelle dont l'apparence sort de l'ordinaire. Il note de temps à autre un élément qui sort de ce type de moments attendus, comme la volonté de Moth d'apprendre à lire. Très progressivement, il prend conscience que Carey & Gross font évoluer Moth, de manière très naturelle. Certes il bénéficie d'un ou deux coups de pouce, mais il possède également des convictions que l'on pourrait qualifier de progressistes dans cette société, sans pour autant être anachroniques. D'une certaine manière, le lecteur assiste donc à son éveil politique, et à la manière dont il essaye de changer le monde en fonction de ses moyens. En cours de récit, Mike Carey évoque un autre métier en consacrant également une page où la femme qui l'exerce en expose les rudiments à Moth. Cela fait écho au passage consacré à l'entretien des toitures. le lecteur comprend alors que la vie de Moth n'est pas uniquement façonnée par sa position sociale, mais aussi par les technologies existantes et celles qui sont en cours de déploiement. Une autre dimension s'ajoute au récit : une des facettes de l'évolution de la société. Il apparaît alors que l'élément surnaturel reste en arrière-plan, presque superfétatoire, sauf pour ce qu'il dit du passé. Une histoire de plus de jeune garçon vendu comme esclave et s'échappant progressivement de sa condition et d'un destin tout tracé, avec une touche de magie dans un monde moyenâgeux. Oui, mais aussi un personnage principal très attachant, dans un monde consistant et palpable, avec des personnages complexes, ne pouvant pas être réduits à des bons et des méchants, et en arrière-plan, une mise en scène intelligente de l'adaptation au changement social, politique, technologique, pour un récit adulte conservant une part de merveilleux.
Mouais. Je n’ai pas été outre mesure convaincu par l’album que j’ai eu sous la main, « Le Pacte d’Obsidian ». Visiblement, un deuxième tome au moins était prévu, annoncé sur le site de l’éditeur (titré « Shurubai »), mais apparemment plus en vente, aucune trace trouvée sur le net, donc la série semble avoir été abandonnée. Et, comme cet album n’est qu’un tome d’introduction, ça laisse en plan les lecteurs sans trop savoir où cela allait les mener. De toute façon, comme je l’ai dit, je n’ai pas accroché. Le dessin est techniquement très bon, mais je l’ai trouvé figé, assez froid. La colorisation donne un rendu trop lisse à mes yeux, cela manque clairement de nuance. Quant à l’histoire, elle semble se passer dans une sorte d’Europe centrale au temps de la Renaissance, même si certains aspects ramènent à un moyen-âge fantasmé, presque médiéval fantastique (mais l’absence de suite laisse en suspens ce genre de question). Un jeune garçon, Moth, vient d’intégrer la cohorte d’esclaves d’un grand domaine, que nous découvrons à peine ici. La partie BD est coupée au milieu par plusieurs pages de texte dressant une sorte d’histoire du pays imaginaire, des luttes violentes entre différents groupes. Cela hache un peu le récit. Même remarque concernant une très longue page détaillant les outils utilisés par les couvreurs – que rejoint Moth. L’histoire ne m’a pas emballé en tout cas.
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