Astérios - Le Minotaure
Serge Le Tendre nous propose sa vision du Minotaure et de son mythe.
Mythologie Grecque Serge Le Tendre
À la suite d'un acte malheureux, l'architecte Dédale doit s'enfuir en Crète. Arrivé sur l'île, il découvre que le trône est convoité par trois frères dont Minos. Ce dernier en appelle à Poséidon, dieu des Océans, qui le consacre Roi en échange du sacrifice d'un taureau. Mais le nouveau souverain ne tient pas sa promesse. Furieux, Poséidon provoque un accouplement contre nature entre la Reine et la bête. Un enfant nait de cette union : Astérios, le fameux Minotaure ! Astérios est alors confié à la garde de Dédale qui n'a de cesse d'apporter toute son affection à cet enfant hors normes. Car, plus que les pulsions meurtrières qui couvent en lui, le Minotaure doit lutter contre l'intolérance du monde des humains qui fait de lui un être perdu dans sa solitude... un monstre !
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 26 Août 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai trouvé cette nouvelle collaboration des auteurs un cran en dessous de Pygmalion. Dessins et couleurs sont toujours chatoyants pour l’œil. C’est l’histoire qui pèche un peu, ça brasse large sur le mythe et en oublie d’approfondir la psyché d’Asterios. Cette version du Minotaure possède son originalité mais tout va très vite, on enquille les nombreux faits et personnages : la genèse de la créature, le labyrinthe, Ariane, Thésée, Dédale … il m’a manqué un truc pour m’attacher à la star de l’album, d’autant que sa représentation est peu expressive, il a le regard bovin ;) Un petit pas mal pour cette relecture, ça se lit tranquille mais pas très marquant, il manque de la force au récit et ça se disperse un peu trop.
Pour ce quatrième volet de la collection « Mythologies » de Dargaud (dont étonnement les deux premiers volets furent publiés il y a plus de vingt ans tandis que le troisième ne l’a été qu’en mars dernier), Serge Le Tendre a conçu une histoire autour de la célèbre créature, désormais icône incontournable de la pop-culture. Cette revisite du mythe grec fait apparaître le minotaure sous un jour totalement différent que celui du monstre assoiffé de sang qui prévaut le plus souvent. Si Astérios a conservé sa férocité légendaire (il est plus que déconseillé de l’énerver !), il est ici animé de sentiments plus humains, plus engageants, comme l’empathie ou la tristesse. Frédéric Peynet, qui en est à sa quatrième collaboration avec Le Tendre, s’acquitte parfaitement de sa mission de « dessinateur pro » pour ce type de publication destinée au grand public. Un trait tout ce qu’il y a de plus académique (non non, j’ai pas dit « chiant »), d’un réalisme exempt de défauts. Il faut aussi reconnaître à Peynet un talent certain pour la colorisation, avec de jolies combinaisons chatoyantes qui font ressortir toute la splendeur des paysages grecs et du bleu méditerranéen. Pour ce qui est de la narration, si l’on exclut cette digression sur le monstre cornu, le mythe d’origine semble parfaitement respecté, et l’ouvrage, fluide, se laisse lire sans déplaisir. Le bémol serait sans doute à chercher du côté du traitement du personnage. Même si le côté humain d’Astérios a déjà été évoqué à travers la littérature, notamment par Jose Luis Borges, la démarche reste intéressante. Toutefois, on aurait apprécié une analyse plus fouillée de sa psyché et de ses colères sanguinaires. Serait-ce dû au format relativement court ? Et le lecteur, inévitablement, de se demander : pourquoi l’ouvrage n’a-t-il pas bénéficié d’une parution en deux tomes comme pour « La Gloire d’Héra » ou « Tiresias » ?
Autant la précédente collaboration de ces deux auteurs (« Pygmalion et la vierge d'ivoire ») m’avait enchanté, autant Astérios m’a laissé de marbre. Le dessin de Peynet m’est apparu plus approximatif, alternant l’excellent et le bancal. La colorisation est charmeuse mais il y a dans le trait un aspect que je m’en voudrais de qualifier de négligé… mais moins abouti qui me déçoit lorsque je le compare à Pygmalion. Cela n’aurait constitué qu’une petite gêne secondaire si l’histoire du Minotaure signée Le Tendre avait réussi à me captiver. Or, il n’en est rien, j’ai eu le sentiment de tout le long de ce récit de sauter du coq à l’âne, cherchant désespérément un fil narratif solide auquel me raccrocher. Je m’attendais en tous les cas à un album bien plus centré sur Astérios, sa personnalité, sa dualité. Ici, le scénario est peut-être trop fidèle aux textes d’origine et fait intervenir beaucoup de personnages et d’éléments annexes. Au final, je n’ai tout simplement pas trouvé ce que j’espérais. Bof pour moi mais les amateurs de récits sur la Grèce antique seront peut-être d’un tout autre avis.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site