Astérios - Le Minotaure

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Serge Le Tendre nous propose sa vision du Minotaure et de son mythe.


Mythologie Grecque Serge Le Tendre

À la suite d'un acte malheureux, l'architecte Dédale doit s'enfuir en Crète. Arrivé sur l'île, il découvre que le trône est convoité par trois frères dont Minos. Ce dernier en appelle à Poséidon, dieu des Océans, qui le consacre Roi en échange du sacrifice d'un taureau. Mais le nouveau souverain ne tient pas sa promesse. Furieux, Poséidon provoque un accouplement contre nature entre la Reine et la bête. Un enfant nait de cette union : Astérios, le fameux Minotaure ! Astérios est alors confié à la garde de Dédale qui n'a de cesse d'apporter toute son affection à cet enfant hors normes. Car, plus que les pulsions meurtrières qui couvent en lui, le Minotaure doit lutter contre l'intolérance du monde des humains qui fait de lui un être perdu dans sa solitude... un monstre !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Août 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Astérios - Le Minotaure © Dargaud 2022
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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05/09/2022 | Mac Arthur
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Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

L'ambition de Serge Letendre avec cette BD était d'humaniser un personnage mythologique célèbre et je trouve qu'il a atteint son but. Il s'attache à présenter la vie du fameux minotaure de la légende de manière à la fois respectueuse du mythe, de l'Histoire antique (notamment grâce aux décors et costumes de Frédéric Peynet) mais aussi de la psychologie d'un tel personnage. Puisqu'on le suit depuis sa naissance, on est témoin avec lui du traumatisme d'être à la fois un simple bébé puis enfant très costaud mais sans haine et en même temps un monstre aux yeux des humains, partagé entre l'amour que lui portent ses parents adoptifs et sa sœur, et la haine, la peur ou le mépris des autres. Et on le voit aussi en proie aux pulsions violentes de sa nature physique, qu'on imagine ici imposées par les dieux, pulsions qu'il maîtrise comme il le peut et quand il le peut. En parlant de ses parents adoptifs, on suit également de près le parcours de Dédale, le créateur du labyrinthe et père d'Icare, avec un choix a priori inédit de la part des auteurs de lui faire aussi endosser le rôle de père adoptif du minotaure. Je ne suis pas sûr de ce que cela apporte hormis éventuellement une mise en scène précise du moment clé ayant entrainé l'enfermement du minotaure, mais ça permet au moins de continuer à le suivre comme le second personnage principal du récit. J'ai aimé tout le soin apporté à rendre cette histoire crédible et respectueuse, ainsi que le soin apporté au graphisme et à donner vie à Athènes et à la Crète antique. La mise en scène est vivante et malgré le fait que la narration se fasse sous la forme d'un long flash back, le rythme est bon et on s'attache bien tant à l'intrigue qu'aux personnages. Là où j'ai été un peu déçu c'est par la fin assez abrupte puisqu'on s'arrête assez net à la sortie de Thésée du labyrinthe alors que, ayant suivi d'aussi près le parcours d'Asterios et de Dédale, j'aurais eu envie d'une part de mieux apprécier le résultat des actes et paroles du minotaure avec Thésée, et d'autre part de voir ce qu'il se passe ensuite et qu'on connait par la légende : le vol d'Icare, le retour tragique de Thésée à Athènes et toutes autres conséquences de ce qu'il s'est déroulé sous nos yeux. Cela donne presque l'impression qu'il manque un second tome, ou au moins un dernier bon chapitre.

09/01/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

J’ai trouvé cette nouvelle collaboration des auteurs un cran en dessous de Pygmalion. Dessins et couleurs sont toujours chatoyants pour l’œil. C’est l’histoire qui pèche un peu, ça brasse large sur le mythe et en oublie d’approfondir la psyché d’Asterios. Cette version du Minotaure possède son originalité mais tout va très vite, on enquille les nombreux faits et personnages : la genèse de la créature, le labyrinthe, Ariane, Thésée, Dédale … il m’a manqué un truc pour m’attacher à la star de l’album, d’autant que sa représentation est peu expressive, il a le regard bovin ;) Un petit pas mal pour cette relecture, ça se lit tranquille mais pas très marquant, il manque de la force au récit et ça se disperse un peu trop.

07/11/2022 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue boy

Pour ce quatrième volet de la collection « Mythologies » de Dargaud (dont étonnement les deux premiers volets furent publiés il y a plus de vingt ans tandis que le troisième ne l’a été qu’en mars dernier), Serge Le Tendre a conçu une histoire autour de la célèbre créature, désormais icône incontournable de la pop-culture. Cette revisite du mythe grec fait apparaître le minotaure sous un jour totalement différent que celui du monstre assoiffé de sang qui prévaut le plus souvent. Si Astérios a conservé sa férocité légendaire (il est plus que déconseillé de l’énerver !), il est ici animé de sentiments plus humains, plus engageants, comme l’empathie ou la tristesse. Frédéric Peynet, qui en est à sa quatrième collaboration avec Le Tendre, s’acquitte parfaitement de sa mission de « dessinateur pro » pour ce type de publication destinée au grand public. Un trait tout ce qu’il y a de plus académique (non non, j’ai pas dit « chiant »), d’un réalisme exempt de défauts. Il faut aussi reconnaître à Peynet un talent certain pour la colorisation, avec de jolies combinaisons chatoyantes qui font ressortir toute la splendeur des paysages grecs et du bleu méditerranéen. Pour ce qui est de la narration, si l’on exclut cette digression sur le monstre cornu, le mythe d’origine semble parfaitement respecté, et l’ouvrage, fluide, se laisse lire sans déplaisir. Le bémol serait sans doute à chercher du côté du traitement du personnage. Même si le côté humain d’Astérios a déjà été évoqué à travers la littérature, notamment par Jose Luis Borges, la démarche reste intéressante. Toutefois, on aurait apprécié une analyse plus fouillée de sa psyché et de ses colères sanguinaires. Serait-ce dû au format relativement court ? Et le lecteur, inévitablement, de se demander : pourquoi l’ouvrage n’a-t-il pas bénéficié d’une parution en deux tomes comme pour « La Gloire d’Héra » ou « Tiresias » ?

31/10/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Autant la précédente collaboration de ces deux auteurs (« Pygmalion et la vierge d'ivoire ») m’avait enchanté, autant Astérios m’a laissé de marbre. Le dessin de Peynet m’est apparu plus approximatif, alternant l’excellent et le bancal. La colorisation est charmeuse mais il y a dans le trait un aspect que je m’en voudrais de qualifier de négligé… mais moins abouti qui me déçoit lorsque je le compare à Pygmalion. Cela n’aurait constitué qu’une petite gêne secondaire si l’histoire du Minotaure signée Le Tendre avait réussi à me captiver. Or, il n’en est rien, j’ai eu le sentiment de tout le long de ce récit de sauter du coq à l’âne, cherchant désespérément un fil narratif solide auquel me raccrocher. Je m’attendais en tous les cas à un album bien plus centré sur Astérios, sa personnalité, sa dualité. Ici, le scénario est peut-être trop fidèle aux textes d’origine et fait intervenir beaucoup de personnages et d’éléments annexes. Au final, je n’ai tout simplement pas trouvé ce que j’espérais. Bof pour moi mais les amateurs de récits sur la Grèce antique seront peut-être d’un tout autre avis.

05/09/2022 (modifier)