Putain d'Afrique
Anselme Razafindrainibe (1956-2011) était l'un des représentants les plus mémorables de la vitalité extraordinaire de la bande dessinée malgache. Dans cet ultime ouvrage, il se livre à une charge féroce contre la situation de l'Afrique contemporaine en y abordant une partie des maux qui l'affligent : ingérences étrangères, dictature, socialisme tropical, simulacres de démocratie, kleptocratie, sous-développement... Entre rire et révolte, cet album est une dénonciation au vitriol !
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À travers cinq histoires courtes Anselme Razafinrainibe hurle sa rage de voir son continent et sa population laissés dans un tel état de délabrement alors que le potentiel humain et géographique ne demande qu'à éclore. Des situations qui peuvent exister ailleurs dans le monde mais qui ,en Afrique, continuent de bloquer le processus de développement. 60 ans après la vague de décolonisation la vision de l'auteur alimente ce pamphlet contre les responsables de cette situation.
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Date de parution | 15 Mai 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le titre de l'ouvrage d'Anselme Razafindrainibe n'est pas innocent. Il fait référence à un ouvrage publié en 1998 par Didier Folléas et qui reprend des clichés pris par Albert Londres en Afrique coloniale en 1928 et tombés dans l'oubli. Ainsi Anselme Razafindrainibe se place dans les pas du célèbre reporter pour nous fournir cinq clichés à charge de l'Afrique contemporaine. Le ton est bien proche de celui de Ptiluc dans "Jeux sans Frontières" mais en plus violent encore. Les mafias, le racket des check-points routiers, les pasteurs évangélistes douteux, les profiteurs Africains ou Blancs, tous y trouvent leur compte sur le dos d'une population laissée de côté avec une éducation et des soins a-minima. La mise en scène du récit ne va-t-elle pas du moindre vers le plus grave des maux ? C'est comme cela que je comprends la construction du livre. Car des mafias ou des Eglises dévoyées il en existe partout dans le monde et malgré cela le développement existe. Alors quoi ? Anselme propose sa réponse. Le graphisme N&B est aussi brutal que la charge de l'auteur. Si les photos d'Albert Londres cachaient la misère du colonialisme derrière un esthétisme trompeur, le dessin d'Anselme pourrait sans rougir remplir les pages d'un journal satirique. Anselme Razafindrainibe ne prend pas de gant pour ses caricatures. Le souci, à mon avis, est que l'on est un peu trop dans une critique d'ordre général. Une lecture un peu sombre et qui fait plus grincer des dents que sourire.
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