Les Pizzlys
Un beau et inquiétant voyage dans les grands espaces de l'Alaska pour constater les effets spectaculaires du réchauffement climatique, tout autant qu'un baume salutaire pour l'esprit
Alaska Changement climatique Gobelins, l'École de l'Image Les prix lecteurs BDTheque 2022 Mirages
Sur fond d'Anthropocène et d'humanité aliénée par ses GPS, Jérémie Moreau fait voyager ses personnages de Paris en Alaska, du ciel de la modernité à la Terre des non-humains, à la recherche de l'homme de demain. Sillonnant Paris jour et nuit au volant de sa BMW à crédit, Nathan enchaîne les courses Uber pour subvenir aux besoins de ses frères et soeurs. Faisant littéralement corps avec son GPS, Nathan plonge dans un vide assourdissant quand son portable tombe en panne. Suite à un accident, Annie, sa dernière cliente, lui propose de partir vivre en forêt avec Zoé et Etienne au fin fond de l'Alaska.
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Date de parution | 05 Octobre 2022 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C'est un livre qui est tombé sur ma pile à lire car offert. Je ne suis pas sur que j'y serais allé spontanément. Comme Ro dans les avis précédents, c'est le dessin qui aurait pu être rédhibitoire de prime abord. J'ai aimé le dessin de Jérémie Moreau dans Le Singe de Hartlepool mais ici, je n'ai pas vraiment accroché avec les regards vides et bouches noires... L’histoire gagne en profondeur lorsqu’elle transporte les protagonistes, Nathan, Zoé et Étienne, en Alaska. Leur départ soudain avec une inconnue peut sembler peu crédible, mais il sert de point de départ à une exploration des thèmes de la déconnexion urbaine et de la reconnexion avec la nature. La bande dessinée met en lumière les effets du réchauffement climatique sur les paysages et les modes de vie en Alaska, tout en dénonçant nos dépendances technologiques de manière parfois caricaturale. En Alaska, les personnages s’adaptent à leur nouvel environnement, ce qui permet de découvrir des aspects intéressants de leurs personnalités. La critique des modes de vie modernes et l’impact du changement climatique sur les traditions locales sont bien traités. Contrairement à d'autres, les éléments shamanistes de l’histoire m'ont paru cohérents avec le reste de l’intrigue. Les séquences muettes et les grandes images déployant les paysages monumentaux d’Alaska sont visuellement impressionnantes. Moreau utilise des couleurs vibrantes et des moments de calme pour créer une atmosphère immersive et poétique. La conclusion du récit m’a laissé sur ma faim. J’aurais apprécié une fin plus développée pour clore cette aventure de manière satisfaisante. Malgré cela, "Les Pizzlys" reste une lecture enrichissante, offrant une réflexion intéressante sur l’adaptation humaine face aux changements environnementaux et sociaux. En somme, c'est une œuvre intrigante qui, malgré ses imperfections, mérite d’être découverte pour son originalité et la richesse de ses thèmes. Une lecture qui provoque la réflexion et offre une immersion captivante dans les paysages sauvages de l’Alaska.
Ouais. J’aime beaucoup l’auteur mais cet album est celui qui m’aura le moins parlé. Déjà pas bien fan des couleurs osées et du parti pris graphique, Jeremie Moreau innove à chacune de ses productions. Mais ce coup là, j’ai vraiment pas trouvé ça esthétique, ça m’a perturbé durant toute ma lecture. Bref je n’ai créé aucun attachement avec les personnages. Et ça le fout mal quand on est dans le roman graphique. Grossièrement, une fratrie parisienne (un jeune adulte et deux jeunes dont une sœur), proche de l’explosion à la capitale, parte se ressourcer en Alaska. Sur ce postulat, l’auteur développe de nombreuses thématiques en lien avec notre société (burn out, retour à la nature, hyper connexion, réchauffement climatique ….). Son histoire tend vers la fable, en particulier avec sa fin dont je ne suis pas fan d’ailleurs. J’avoue que ça m’est passé un peu au dessus, je n’y ai jamais cru, j’ai même trouvé ça un poil naïf. Une bonne idée mais à mes yeux trop maladroite dans sa réalisation pour que ça me touche ou m’attrape. Un petit pas mal.
Jérémie Moreau nous propose de suivre, avec les Pizzlis, le parcours de 3 orphelins qui à la suite d'une rencontre avec une vieille indienne vont partir en Alaska et vont être confrontés à la nature sauvage, dans toute sa splendeur. Ils vont également y rencontrer le pizzly, un mélange d'ours polaire et de grizzly qui va complémentent les bouleverser. Avec Les Pizzlys, Jeremy Moreau nous invite à découvrir un récit résolument moderne, qui traite à la fois de réchauffement climatique, du passage d'un monde à un autre et là reconnexion avec les animaux. Le récit souffre toutefois de quelques longueurs et surtout d'une vision un peu binaire des rapports à la réalité et à la nature
La couverture est jolie avec ces couleurs et ces 3 ombres qui volent comme E.T. sur son vélo. Le titre est intriguant. Un Pizzly n'est pas un mélange entre une pizza et un curly mais un hybride entre un ours polaire et un grizzly. Cela situe déjà un peu plus le déroulement de l'histoire cette espèce d'aurore boréale en couverture et ces ours. L'histoire est malheureusement cousue de fil blanc. C'est un jeune Parisien qui récupère ses neveux orphelins, n'arrive plus à joindre les 2 bouts et finit par casser sa voiture alors qu'il est chauffeur Uber. Vraiment pas de bol. Et là, qui tombe sur son chemin ? Non pas Mary Poppins mais une vieille amérindienne qui s'en va justement retourner dans son Alaska après 40 ans en France. Voulez-vous venir avec moi les jeunes ? Bah oui d'accord, allons-y mamie. Au fait il n'y a pas de 5G là-bas. Au début c'est un peu compliqué pour les 2 gamins. On ne sait pas trop quel est le message passé. Une fable sur la déconnection, la décroissance, l'écologie (car la glace fond), autre chose... Et cette façon de dessiner les yeux avec des tâches noires, c'est agaçant. Pour autant je mets 3/5 car ça se lit tout de même sans peine jusqu'à son terme.
Je crois que j'ai un problème avec la façon dont Jérémie Moreau fait ses scénarios. Je n'ai pas encore lu Penss et les plis du monde ou Le Discours de la panthère qui sont en attente sur ma table de chevet, mais j'ai l'impression qu'au-delà de ses dessins que j'apprécie toujours autant, les scénarios me laissent à chaque fois mitigé. Je n'arrive pas vraiment à mettre le doigt dessus, mais je pense que j'ai du mal à adhérer au mélange de genre qu'il fait à chaque fois. Ici, ce sont les différents niveaux de lecture qu'il a mélangés qui me semblent assez peu mélangés. C'est à la fois un récit d'initiation, une critique de notre société, un récit fantastique et onirique, inspiré du chamanisme, une considération sur le réchauffement climatique, le tout avec des petites piques sur la façon dont nous sommes parfois dépendants de la technologie ou encore les liens sociaux que l'ont peut tisser. Rien que là, à faire l'énumération est trop longue à mon goût. Surtout que l'histoire ne permet pas de véritablement développer le tout et laisse pas mal de zones d'ombre : pourquoi Nathan a des absences et qu'est-ce que cela veut dire par rapport au reste ? Je comprends la métaphore de ne plus savoir se repérer dans son environnement mais là c'est trop flou pour moi. Quel est l'intérêt des liens qu'ils tissent ? Pourquoi lier tout cela à l'Alaska particulièrement et aux populations autochtones ? Je comprends l'idée de lier les luttes notamment autour du changement climatique et des jeunes générations, parler de la transmission aussi et de ce qu'ont pu vivre les générations précédentes, mais là le mélange avec le fantastique mystique, les histoires amérindiennes et le décalage entre l'ancrage très réel et des facilités de scénarios qui ne passent pas, je trouve que l'ensemble fait brouillon et un peu désordonné. L'ensemble est finalement assez brouillon pour moi, sur le propos et sur l'histoire. La conclusion me semble un peu simple et ne suffit pas à lier tous les fils de narration. Et pourtant, le dessin et la colorisation, les idées me plaisent en grande partie, d'où ma note. L'ensemble fait trop simple dans la réalisation mais les motivations et les idées sont formidables. Je pense simplement que ça n'est pas vraiment pour moi.
Très bonne découverte. La couverture est évidemment intrigante et bien flashy donc on ne peut pas passer devant en l'ignorant. Bien sûr c'est bourré d'incohérences et d'événements "tac-tac-badaboum" qui facilitent le récit. Mais le propos du livre n'est pas la reconstitution méticuleuse d'une année en autarcie en Alaska mais une aventure mystique pour se retrouver soi-même et sa connexion aux mondes qui nous entourent - le réel touché par le dérèglement climatique et le spirituel, lui-même bien bouleversé. Bref, un livre dans le vent actuel, dans le sillage du mouvement des Colibris. Et dans cette catégorie, il fait très bien le boulot. Le lectorat visé se retrouvera (ou reconnaitra quelqu'un de son entourage) forcément dans l'un des protagonistes qui sentent, consciemment ou non, que leur moi leur échappe. Les personnages sont attachants, à une exception près évidemment, on se sent bien au milieu de leur petite communauté qui se redécouvre dans ces contrées à l'écart. Concernant le dessin, des plus et des moins. Des plus pour l'épure moderne, le choix audacieux de la colorisation et les scènes de vertige de Nathan. Des moins pour les nez bizarrement absents sur la plupart des visages. Le livre est épais mais le papier agréable à feuilleter. Bref, un bon moment de lecture.
J'ai commencé cette lecture en ayant un peu de mal avec son graphisme. Le visage du grand frère notamment m'exaspère avec son regard vide et sa bouche noire. Et chacune de ses crises de vertige me donnait moi aussi la nausée... ce qui est peut-être une réussite en fait pour le dessinateur. Mais finalement, une fois les protagonistes arrivés en Alaska, j'ai commencé à accrocher au récit et à me laisser transporter. Les thématiques abordées sont intéressantes qu'il s'agisse de la manière dont des jeunes peuvent s'adapter à une vie complètement nouvelle dans la nature semi-sauvage, comment cela va permettre à chacun d'entre eux de se retrouver, mais aussi tout ce qui est impacts environnementaux du réchauffement climatique sur la nature et la société humaine en Alaska (sans pouvoir juger du réalisme de ce qui nous est montré là). J'ai un peu moins accroché aux thématiques plus shamaniques qui imprègnent peu à peu l'histoire. Et j'ai aussi été frustré par la conclusion du récit que je trouve trop abrupte ; j'aurais aimé en lire davantage. Mais c'est plutôt une bonne chose, non ?
2.5 Je rejoins ceux qui trouvent ce one-shot moyen. Je n'ai pas trouvé ma lecture bien passionnante. Déjà les thèmes ne sont pas nouveaux et en plus j'ai récemment lu un autre one-shot qui est très similaire dans les thématiques, ''Le Passage intérieur'. J'imagine que ce sont des thèmes à la mode vu le monde actuel dans lequel on vit. Ça se laisse lire, il faut dire que la narration est fluide, mais sans plus. Je trouve que ça manque de crédibilité par moment et aussi qu'il y avait trop de facilité, notamment au début lorsque comme par hasard le héros va rencontrer la vieille amérindienne pile quand il a un accident qui détruit sa voiture et qui devient vite amie avec lui et sa famille. Tout ça m'a semblé trop gros pour être vrai. Et c'est pas pour être méchant, mais par moment on voit que ça a été fait par un Européen qui n'a sans doute jamais mis les pieds en Amérique parce que là si vous pensez qu'on peut se promener à poil en Alaska sans rien subir, vous allez avoir une grosse surprise. Il y a des détails, tous cités par Mac Arthur, qui m'ont fait lever les sourcils de consternation. Il y a quelques moments sympathiques et les couleurs sont belles. En revanche, je n'aime pas la manière dont sont dessinés les visages des personnages.
Une lecture mi-figue mi-raisin pour ma part. Ce récit dispose de qualités indéniables mais souffre aussi de faiblesses. Au rayon des qualités, la facilité à le lire. Le récit est extrêmement fluide, le découpage est bon, le trait est indéniablement lisible, les différents événements relancent constamment la mécanique. Et comme, malgré sa forte pagination, ce récit se lit très vite (moins d’une demi-heure pour ma part), et bien on arrive au bout sans peine et sans déplaisir. Autre qualité : la colorisation. Elle est osée, très flashy mais apporte une esthétique différente de ce qu’on a l’habitude de voir (de ce point de vue, je rapprocherais cette œuvre de « Epiphania » de Ludovic Debeurme). Par contre, je n’ai pas trouvé l’intrigue spécialement novatrice ou passionnante. Des récits de jeunes qui se retrouvent coupés du milieu urbain et qui se reconnectent à la nature, ça court les rues (du moins dans la littérature ou au cinéma). Des récits de retour aux sources aussi. Le réchauffement climatique comme toile de fond, c’est devenu un lieu commun. Donc voilà, les grands thèmes développés par ce récit sont très mainstream et peu originaux. Ensuite, et même si je trouve le dessin très beau, je n’ai pas vu de complémentarité entre celui-ci et le message que veut prodiguer l’auteur. Un dessin synthétique, lisse, très proche d’un jeu vidéo pour nous parler de la nécessité de se reconnecter à la nature, à notre côté organique, c’est un total contresens, très certainement volontaire de la part de l’auteur, mais qui m’a déstabilisé. Autre déception, cette image du nord de l’Alaska assez absurde. Les nuits y semblent bien courtes en décembre et, même en tenant compte du réchauffement climatique, les personnages se baladent quasi constamment sans gants et n’hésitent pas à passer la nuit dehors sans jamais souffrir du froid (petit rappel : même avec le réchauffement climatique, la nuit dans le nord de l’Alaska, les températures descendent couramment vers les -20°, avec des pics jusque -60°). J’ai également été déçu par les grosses facilités scénaristiques comme ces secours qui arrivent à point nommé en fin d’album. A ce propos, j’ai quand même fameusement tiqué lorsqu’un des personnages explique que c’est son fils -qui n’avait jamais touché à un outil de sa vie- qui a fabriqué les canoé en deux temps trois mouvements grâce à un tuto sur You Tube. Mais oui, bien suuuuurrr… Pour le réalisme, on repassera… Par conséquent, à la lecture, j’ai eu cette désagréable sensation d’un récit artificiel écrit par quelqu’un qui ne connait pas son sujet. C’est bien gentil mais très bobo, très bien-pensant. Pas de blessures, pas de sang, pas d’engelures, les humains occidentaux abîment la nature mais peuvent se balader à poil sans souffrir de sa rudesse (oui, d’accord, le grand frère va rester trois jours au lit parce qu’il a un rhume…). Ce côté complètement absurde du récit m’a vraiment déplu car l’histoire y perd toute plausibilité et je me retrouve juste devant un gentil conte pour enfants. A ce titre, je pense vraiment que si on m’avait présenté cet album comme un conte philosophique, je l’aurais abordé avec un autre regard et l’aurais certainement plus apprécié. Mais voir dans cette histoire un récit de vie me parait décidément bien trop naïf (mais oui mignon grizzly affamé par l’épuisement des ressources alimentaires, viens donc me lécher la main sans me bouffer le bras, car la nature est amour et rêve de voir l’humain communiquer avec elle (on y croit, on y croit)). Alors oui, ça se lit bien, il y a des idées poétiques, mais c’est loin du chef-d’œuvre espéré. Pas mal, certainement, mais pas plus.
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