Lettres perdues
Prix France Bleu de la BD 2022 Prix Argent au Prix international du manga 2022 L'histoire insolite d'un jeune garçon qui va découvrir l'amitié et les désagréments de la vie.
Le deuil Prix France Bleu de la BD
Les aventures corrosives d'Iode à la recherche de sa mère. Comme tous les matins, Iode attend impatiemment cette lettre que le facteur tarde à lui apporter. Surement une blague de ce farceur de poisson-clown qui s'amuse à livrer son courrier aux voisins... Ou peut-être a-t-il simplement été égaré? Il n'y a qu'un seul moyen d'en avoir le coeur net : se rendre en ville. Embarqué dans sa petite auto vert pomme, Iode fait la rencontre de Frangine, une autostoppeuse au caractère bien trempé qui effectue une livraison pour le compte du mystérieux groupe mafieux «la pieuvre». Seulement, lorsque cette dernière décide de lui fausser compagnie, le jeune garçon s'inquiète et décide naïvement de partir à sa recherche. Sans le savoir, Iode vient de mettre les pieds dans une affaire qui le placera au coeur d'un terrible drame.Sur l'île du soleil où poissons et humains cohabitent, mafieux sans vergognes et policiers incompétents sont monnaie courante. Une cavalcade absurde naviguant entre humour, douceur et drame mélancolique. Un premier roman graphique réalisé par un prodige du dessin nourri au travail de Hayao Miyazaki. Un récit où la rondeur du dessin et la beauté irradiante des couleurs forment paradoxalement une oeuvre tragique qui perturbera les âmes les plus sensibles.
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Date de parution | 15 Septembre 2021 |
Statut histoire | 1 tome paru |
Les avis
Voici une lecture qui m’a d’abord dérouté. Pendant la première partie de la lecture, j’ai hésité entre le charme étrange de l’univers et le risque que tout bascule dans l’absurde gratuit. Et puis peu à peu, la cohérence s’est imposée, sans même que je m’en rende compte. Un garçon qui attend une lettre avec son pélican, un facteur poisson… Tout paraît surréaliste, mais ça tient, ça fonctionne. On découvre au fil des pages que derrière l’apparente légèreté, il y a des sujets bien plus lourds, le deuil surtout. C’est ce qui reste après coup, cette mélancolie douce qui nous suit longtemps. Malgré quelques moments drôles, l’ensemble est marqué par une tristesse diffuse. Visuellement, Jim Bishop sait créer un monde qui attire l’œil avec ses couleurs vives et ses décors inventifs. Comme Cacal, j’ai particulièrement aimé ce flic à la tête de poisson rouge, un personnage à la fois absurde et touchant, comme une métaphore de tout l’univers de Lettres Perdues. Jim Bishop a une patte particulière qui mélange conte et manga, avec un côté fluide et doux, même dans les moments plus sombres. La fin, surprenante et pas forcément joyeuse, reste dans la continuité de cette atmosphère, entre poésie et dure réalité. Il y a quelque chose d’assez unique dans cette BD, un mélange de tons qui n’est jamais forcé. Pas d’emphase, tout est dans la nuance. C’est ce qui me plaît sur cet album, une belle réussite.
Voila un album qui m'a laissé dubitatif un long moment durant ma lecture et une fin qui m'a laissé coi. Difficile de décrire ce qui m'a habité à la fin de la BD, mais indéniablement j'ai aimé. Le début me faisait craindre une BD trop versée dans l'absurde poétique. Mais en fait la BD est bien plus terre-à-terre qu'on pourrait l'imaginer, même si des poissons parlent et font la distribution du courrier. Il y a une vraie logique qui sous-tend l'univers crée ici, qui apparait petit à petit. Mais c'est surtout dans la construction de l'histoire qu'on découvre les sujets de la BD. Lorsqu'on commence avec un garçon attendant une lettre avec son ami pélican qui dit oui, il est difficile de deviner où la BD ira. Et pourtant, malgré les blagues régulières, la BD est triste, plus mélancolique que joyeuse. C'est assez surprenant, mais la BD est surtout sur le deuil, non sans exploiter deux-trois choses comme le changement climatique, le suicide, la mafia, mêlé à un personnage de flic légèrement bête et rigolo. Le ton est maitrisé, je n'ai jamais soupiré devant les moments d'humour et les moments durs le sont réellement. D'ailleurs certaines cases m'ont surpris, notamment lorsque Frangine parle. C'est dans l'ambiance de Miyazaki, mais pas seulement dans l'aspect mignon et personnages rigolo. On a le même genre de noirceur, surtout dans une fin étonnamment triste. La BD fonctionne à plusieurs niveaux. Il y a le dessin efficace, coloré, qui n'est pas sans rappeler des histoires enfantines. Il y a la noirceur des thèmes et de l'histoire. Il y a les métaphores visuelles (la fin est efficace là-dessus) qui parsèment l'ouvrage. Il y a l'arrière-plan avec les sujets divers jamais abordés mais mentionnés. Il y a les lettres, l'importance de parler, de communiquer. Et puis l'ensemble qui oscille sur une corde raide sans jamais tomber dans un versant ni dans l'autre, qui sait rester sombre et joyeux à la fois. Je trouve que la BD rappelle beaucoup son personnage principal : Iode cherche à retrouver une lettre de sa mère et agit comme l'enfant qu'il est dans un monde qui est bien plus sombre. Une excellente BD, surprenante et qui continue de me hanter après lecture.
Je continue d'explorer l'univers de Jim Bishop, car il a vraiment un univers bien particulier, bien à lui. Donc après avoir apprécié son Mon ami Pierrot, je me suis précipité dans une librairie pour y dégoter une autre de ses œuvres : "Lettres perdues". Je disais donc un univers bien particulier, car c'est toujours difficilement classable. Toujours ce mélange des genres, ici aventure, science-fiction et conte. Iode est un jeune garçon qui vit seul, avec pour animal de compagnie un pélican. Tous les jours il guette le facteur, il attend une lettre de sa mère. N'y tenant plus, il se met au volant de sa deux-chevaux verte et direction la poste. Il fera la connaissance d'une jeune fille bien mystérieuse, Frangine, et d'un policier pas des plus malin. Et ce trio va être embarqué dans une improbable histoire de trafic de ... Un récit assez simpliste à première vue mais qui aborde des sujets forts tel que le deuil, le changement climatique, la pollution des océan et le suicide. Jim Bishop a su créer un monde fantastique riche et varié avec des personnages attachants et une intrigue qui ne se finit pas forcément bien. Mais pour apprécier cet album, il faut aimer le surréalisme et le road movie absurde sur un fond de mélancolie. Un album qui ne m'a pas laissé indifférent. Visuellement, j'ai adoré. Toujours ce trait rond et fluide qui prend inspiration chez le manga. Le tout rehaussé par de superbes couleurs lumineuses. Une belle inventivité dans les décors et les personnages. Notre policier avec pour tête, un bocal où se trouve un poisson rouge en est un exemple parmi tant d'autres. Une délicieuse lecture. Jim Bishop, un jeune artiste à découvrir et à suivre.
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