Sombres ténèbres
Le chien, le robot et la déconnade dans un univers complètement déjanté de série Z dynamique.
Les petits éditeurs indépendants Mimolette Robots
Geoffroy est un robot qui connaît quelques soucis de compte en banque. Après s’être vu refuser un prêt de 1000 pistulons par son ami Robby, il rencontre 17061, un vétéran de la légion de l’espace qui revient d’une mission sur Oprégon III. Le vétéran persuade Geoffroy de s’enrôler dans la légion de l’espace, qui paye bien… En plus ils acceptent les chiens et le robot est inséparable de son shark terrier Glawdys… Mais très vite Geoffroy se retrouve dans un combat débile contre les Alphanes sur Procton IV! Il comprend alors qu’il s’est bien fait rouler et qu’il s’est embarqué dans une terrible galère ! Tout le monde semble contre lui et prêt à l'envoyer croupir au fond des sombres ténèbres...
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Date de parution | Octobre 2001 |
Statut histoire | Série terminée (Le dernier tome regroupe les albums 5-6-7-8) 5 tomes parus |
Les avis
Manifestement, cette série est truffée de références SF qui m’ont complètement échappé. Cela n’est pas une surprise puisque je suis loin d’être un spécialiste du genre. Toutefois, mon inculture en la matière ne m’aura pas permis de m’acculturer à cette bd feuilletonesque. Faisant fi des référents, j’ai trouvé l’ensemble d’une platitude extrême. Le récit semble improvisé au fil des tomes. D’ailleurs, il semblerait que le 4e opus n’était pas le dernier. Mais l’auteur a préféré arrêter les frais (ou bien l’éditeur ?). Côté dessin, j’aime bien les dégradés de gris mais le dessin en soi fait preuve d’amateurisme. Tout cela me fait dire que cette bd est destinée aux initiés, voire à l’élu robotisé (et son toutou cybernétique bien entendu).
Max se lance ici dans une petite série de science fiction très sympathique. Geoffroy est un robot un brin looser qui n'est jamais que la transposition cybernétique de la jeune génération humaine désabusée. Il n'a pas vraiment de chance dans la vie mais il reste toujours du bon côté de la force. Car certes il jure (ce qui donne à Max l'occasion de nous offrir quelques mots verts particulièrement saignants), mais il cherche toujours à travailler, et c'est déjà pas mal! Et puis Geoffroy dans la vie, il n'est pas seul, il a sa chienne Glawdys, un shark terrier (mais oui un bull terrier cybernétique!) et entre les deux c'est de l'amour, du vrai, avec des cœurs et des pleurs. Face à lui Max oppose à peu près tout ce qui peut compter de bras, de pattes, de tentacules, de paires d'yeux et d'antennes que ce système solaire peut receler. Plein de monstres et d'animaux que le pauvre Geoffroy va devoir affronter, en essayant de sauver sa peau et celle de son shark terrier, pour éviter ce que tous semblent vouloir : précipiter notre héros dans les sombres ténèbres… Le ton est rapidement donné : Max n'est pas là pour faire du space opera à grand spectacle avec vaisseaux intersidéraux taillés à la serpe et androïdes du dernier cri. Non son truc à lui pour la SF c'est plutôt l'ambiance loufoque façon Douglas Adams, avec un non sens et une bouffonnerie qui confinent au génie sur certaines planches. Faut dire que de se retrouver dans un système parallèle et rencontrer un E.T. qui porte un tee-shirt "Overkill" c'est un concept peu commun pour ne pas dire carrément punk. En plus des créatures toutes plus bizarres les unes que les autres, Max revisite les standards du genre en incluant de nombreuses références aux œuvres et aux auteurs majeurs. Les amateurs auront le plaisir de découvrir à quelle sauce Max va détourner les mythes de Cthulhu, le fameux monolithe de 2001 (Jojo le monolithe est ici super calé sur la question des univers parallèles), le grand Philip K. Dick (utilisé dans un juron bien senti carrément irrésistible) mais aussi le cinéma comme Star Wars, Buck Rogers (si si) ou encore Mars Attacks (et j'en passe!) Le dessin est tout en dégradés de gris, façon comics ou fanzine élaboré, et donne une première impression de facilité. Mais à y regarder de plus près, il regorge de détails insolites qui participent à l'originalité de cette série, ainsi que d'anecdotes graphiques truculentes. Comme l'amateur de SF le comprendra, on est plutôt dans de la série B ou plutôt de la série Z. Mais toute cette joyeuse panique est tellement bien faite qu'on se retrouve avec une série bien supérieure à bon nombre d'albums qui se disent de "SF sérieuse"… Une belle leçon à méditer pour les auteurs suffisants qui jouent aux apprentis sorciers pour pondre un album de SF en se regardant le nombril (ceux qui se sentent morveux se moucheront tout seuls)…
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