Les Terrestres

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Accompagnée de Noël Mamère, Raphaëlle Macaron est allée à la rencontre d'éco-lieu, interviewant les gens sur leurs vies, leurs choix et leurs avis.


Changement climatique Documentaires Environnement et écologie La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants

Pour Raphaelle Macaron, l’effondrement, c’est soit de la science-fiction, soit ce que ses parents lui ont raconté de la guerre au Liban, son pays natal. Pour Noël Mamère, l’effondrement, ce sont les oiseaux qui ne chantent plus et le pétrole dont il faudra bientôt se passer. Pour les lecteurs de Pablo Servigne et autres chantres de la collapsologie, ce sont des théories sérieuses qui incitent à changer de vie maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Ensemble, le moustachu le plus célèbre de la galaxie verte et la jeune artiste prennent la route, à la rencontre des éclaireurs du monde d’après. Installés dans des oasis, ils ont fait du combat pour la planète un mode de vie.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Septembre 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Terrestres © Faubourg 2020
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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13/10/2022 | gruizzli
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L'avatar du posteur Noirdésir

Le dessin est assez basique (et a priori pas forcément mon truc), et la colorisation manque sans doute de nuances. Mais c’est quand même très lisible et efficace et fait très bien le travail, l’essentiel est ailleurs. Noël Mamère (que l’on ne présente plus) et une jeune femme (qui joue au début le rôle de candide suivant Mamère, qui lui sert de guide) réalisent des reportages, partent à la rencontre de lieux de résistance (terme plus approprié à celui de résilience souvent utilisé dans les médias) et à la rencontre de ceux qui les animent et les incarnent : zadistes, altermondialistes de tous bords. C’est l’occasion de faire découvrir aux lecteurs des idées, des actions, souvent minorées ou travesties dans les médias. Et ce de façon très simple. Pas de grands discours ou d’envolées théoriques, ni de catastrophisme démobilisateur. Le récit, comme le dessin et la « construction » du récit, tout joue sur une certaine simplicité de bon aloi. Au lecteur de voir ce qu’il en fait, mais c’est un album qui donne à voir des modes de pensée et d’action qui méritent d’être connus – et comparés à d’autres plus médiatisés. Une lecture intéressante en tout cas. A compléter, parmi l’importante bibliographie sur le sujet, et pour rester dans le média BD, avec les albums de Pignocchi (Petit traité d'écologie sauvage par exemple).

01/02/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'aime bien cette BD et je suis étonné d'être le premier à la signaler sur ce site. Après tout, c'est quand même Noël Mamère qui l'a coécrite ! Quoi ? Vous ne connaissez pas ? Mais enfin, l'ex-candidat à EELV lors des présidentiels, monsieur moustache qui avait belle prestance ! Eh bien le vieux en a encore sous la pédale et nous le prouve avec cette BD, parfaite introduction à la question de la collapsologie et du changement climatique avec sa fabuleuse corolaire : l’effondrement. Quand on parle changement climatique et effondrement, le nom de Jancovici revient souvent, et le bougre a fait aussi sa BD (Le Monde sans fin) qui est un complément bien plus détaillé à celle-ci. Mais ici, nous avons quelque chose de plus "simple" et "léger" qui permets d'aller appréhender ce qui semble si complexe à comprendre. Noël Mamère a proposée à cette jeune auteure de BD de le faire alors même qu'elle n'y connaissait rien du tout dans ce domaine. Ce qui est une excellente idée puisque nous avons alors l'ancien écologiste activiste (ancien dans le sens vieux, il est toujours activiste et encore plus écolo) qui explique quelques notions simples à une novice, le tout dans des échanges avec plusieurs personnes qui elles ont un passif dans l'action : ZAD, mode de vie alternative, éco-lieu, maisons autonomes ... C'est un échange permanent des différentes informations qui permets de s'investir dans le discours au fur et à mesure, sans devoir tout bouffer d'un coup. Ce qui est chouette, à mon avis, c'est que cette lecture s'inscrit dans une complémentarité de Le Monde sans fin : après la lecture des faits et de l'état actuel de Jancovici, on peut se retrouver démuni. Ici, la BD fait le choix de nous montrer ceux qui agissent, ce qu'ils font et ce qu'il pensent. C'est peut-être le plus important qui est ici exposé : ce qu'on peut faire, ce qu'il faut faire. Les discours ne sont pas tous inspirants, loin de là ... En même temps la situation à de quoi être désespérée. Mais la BD renferme en elle une énergie qu'elle communique, avec l'idée de ne pas se laisser abattre, justement. D'ailleurs, j'aime beaucoup l'idée de finir sur la révolution. Au final, cette Bd invite à se dire qu'on est pas encore foutu. Qu'on peut encore agir, même lorsqu'on est vieux. C'est un très beau message et ça mérite d'être écouté. Niveau dessin, je dois dire que c'est assez étrange pour une BD de ce genre mais finalement ça passe assez bien, notamment parce qu'on a tout le rapport entre la découverte de l'ampleur de la catastrophe et l'angoisse qui en découle. Les couleurs choisies, la mise en page, les bulles etc ... Tout fait penser à quelque chose de très contemporain mais en même temps assez lisible. On est pas dans de l'expérimental, tout de même. En somme, une BD que je recommande vivement et que j'ai bien envie de diffuser, surtout si vous avez pris une claque avec les différentes BD (ou émission) sorties récemment sur le changement climatique. Ici, pas de fait sur celui-ci, juste des rencontres de gens qui se préparent à l'après, l'après pétrole, l'après gaz, l'après énergie pas chère. Et ça fait du bien de voir ce qui peut se faire, ça motive.

13/10/2022 (modifier)