L'Arbre des deux printemps
L'Album posthume de Will, inachevé par lui mais terminé par ses amis dessinateurs qui se passent le crayon : Walthéry, Hausman, Geerts, Loisel, Mézières, Batem, Colman, Fournier, Frank Pé, Hardy, Hermann, Wasterlain, Dany, Derib, Franz, Le Gall, Maltaite, Plessix, Roba
Collectif Hommages collectifs Signé
Dernier descendant d'une noble famille bretonne, Julien de Saint-Rodrigue part, avec son valet Télesphore, à la recherche de l'épée de son aïeul Alexandre: un seul des diamants qui en sertissent le pommeau pourrait l'aider à sauver son château de la ruine. Grand voyageur, Alexandre de Saint-Rodrigue devait son nom à celui d'une île de l'Océan indien d'où il avait ramené un arbre magique, «l'Arbre des deux Printemps». C'est au large de cette île qu'en 1680, il avait disparu au cours d'une seconde expédition... A son arrivée sur les lieux, Julien est sauvagement capturé par des indigènes revêtus d'uniformes français du 17e siècle. Mais, dès qu'il prononce le nom de son aïeul, ceux-ci le libèrent. Le 20 février 2000, Will a rejoint le paradis des créateurs de BD. Avec le dessinateur des aventures de «Tif et Tondu», d'«Isabelle» et autres séries mémorables, disparaissait l'une des figures les plus marquantes du 9e Art franco-belge. Fin des années '50, Will avait aussi été le directeur artistique du journal «Tintin» publié par les Editions du Lombard. A ce titre, mais en hommage surtout à l'immense artiste qu'il était, Le Lombard a demandé à ses amis de terminer son ultime album, celui que la maladie ne lui avait pas permis d'achever... A la suite des six premières planches dessinées par Will, une quinzaine de dessinateurs parmi les plus prestigieux ont tenu à apporter leur talent à la conclusion de cet album unique. Outre la signature de Eric Maltaite, son fils, on y retrouve celles de nombreux amis et complices (Walthéry, Hausman, Geerts, Loisel, Mézières, Batem, Colman, Fournier, Frank Pé, Hardy, Hermann, Wasterlain, Dany, Derib, Franz, Le Gall, Plessix, Roba).
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Date de parution | Décembre 2000 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai lu ce récit dans l'ancienne édition Signé de 2000 qui contient aussi des planches de croquis et d'essais de Will, et je me suis fait la réflexion suivante : si Will n'avait pas rejoint le paradis des dessinateurs de BD, quelle histoire ça aurait pu être, on sent le potentiel exotique et poétique du récit, mais qui hélas repris par 19 autres dessinateurs en hommage à leur ami, perd cette faculté. C'est évidemment une entreprise très louable et généreuse de leur part, mais ça annihile le côté "oeuvre à part" d'un seul auteur comme Will, le côté "oeuvre personnelle" car je crois que ça aurait pu être l'album le plus personnel de Will. Ce qui aurait été bien, c'est de faire continuer l'album par 1 ou 2 auteurs seulement, ceux qui ont un style proche de Will, comme Dany ou Mézières, ou Walthéry dont j'ai bien aimé les graphismes, ou Dany et Eric Maltaite qui après tout est le fils de l'auteur et qui possède un dessin très voisin de celui de son père. Les autres, en dépit de leur talent, n'ont rien à se reprocher, mais ça génère trop de styles dissemblables, trop de diversité, noyant ainsi l'aspect poétique et un peu intimiste du sujet, il y a des double pages, des planches uniques, ou 3 ou 4 planches d'un même auteur, bref on s'amuse à reconnaitre leurs styles, mais c'est tout, surtout qu'en plus le scénario n'est guère original, c'est la quête d'un ancêtre, ça a été déjà vu, notamment dans Tintin, avec le chevalier François de Hadoque. Il faudrait savoir si le scénariste avait écrit cette histoire dès le départ, avant la mort de Will, ou si au contraire, il l'a écrit au fur et à mesure en fonction de chaque dessinateur, ce qui est tout à fait différent... Au final, c'est un beau témoignage collectif d'amitié aux 5 pages achevées de Will qui sont superbes, mais le récit est dilué dans trop de différences graphiques, et de ce fait, ça m'a sans doute empêché d'être accroché par cette histoire peu captivante.
J'ai lu cet album parce que j'aime beaucoup le dessin de Will. C'est pour moi un auteur malheureusement sous-estimé et qui semble un peu oublié de nos jours. J'aime comment il dessine les femmes et les paysages. Le scénario n'est pas terrible. Enfin, je le trouve sans intérêt parce que je n'ai jamais accroché. Le style de dessin change toutes les deux-trois pages. Je comprends que les amis de Will voulaient lui rendre hommage, mais le problème est que les styles des différents dessinateurs sont tellement hétérogènes qu'on dirait plusieurs histoires mises ensemble pour en faire une seule. C'est déstabilisant. À la limite, j'aurais préféré qu'il ny ait que Maltaite. Comme il est le fils de Will, il me semble que ça serait normal qu'il finit tout seul l'histoire de son père. Finalement, je suis ressorti déçu de ma lecture. Je pense que ça aurait pu être une œuvre pas mal si Will n'était pas mort avant d'avoir terminé. Je pense que j'aurais bien aimé car le scénario semble poétique et le dessin de Will est justement poétique.
Il y a deux manières de lire cet album. D’un côté, on peut s’attarder sur l’hommage rendu à Will par ses talentueux amis. De ce point de vue, l’œuvre est émouvante. Les premières planches de Will sont magnifiques (il n’y a pas d’autre mot), et les artistes qui ont accepté de se prêter au jeu font preuve d’une maîtrise de la couleur directe et d’un respect pour l’artiste regretté qui rendent la lecture de la suite de cet album très intéressante (du point de vue graphique). Certains artistes m’ont bluffé, et je pense plus particulièrement à Hardy dont les planches en couleurs directes sont vraiment superbes. D’un autre côté, on peut s’attarder sur l’histoire. Et il faut avouer que de ce point de vue l’album ne m’a pas vraiment convaincu. L’idée de départ est plaisante, mais le scénario de Rudy Miel peine à me captiver. Trop syncopé, abrégé, sans réel développement des personnages, ce script souffre certainement des passages incessants d’un artiste à un autre. Sans doute avec le seul Will aux commandes graphiques, l’œuvre aurait atteint un tout autre niveau de cohésion et de magie. Mais, pour les raisons que l’on sait, ce n’est pas le cas. En résumé, cet album vaut certainement le coup d’œil, mais l’achat ne me semble pas justifié. Graphiquement très intéressant, il manque de cohésion pour résister à de multiples relectures.
Curieuse histoire que celle de cet album… Will (Tif et Tondu, Isabelle) souhaitait explorer de nouvelles voies en matière de BD, surtout en travaillant en couleurs directes. Outre d’autres publications, cet « arbre » fut mis en route dans les années 90. Mais des ennuis de santé de l’auteur firent qu’une seule planche fut réalisée. En 1999 Will se remet au travail. Mais il décide que cette histoire fera l’objet d’un seul album et non une série comme initialement prévue. Il peint quatre pages en couleurs directes, en esquisses d’autres mais, hélas, décède en Février 2000. Mais Will avait de nombreux et vrais amis dans le monde de la BD. Son épouse et de nombreux auteurs décident d’achever cette œuvre. Répondront « présent » : Hermann, Franz, Danny, Derib, Roba, Hausman, Walthéry, Mézières, Loisel et une dizaine d’autres dessinateurs. Il est proposé à chacun de choisir un moment, une séquence de l’histoire qui correspond le mieux à leurs affinités. C’était risqué… mais une sorte d’alchimie s’est produite et une véritable unité de ton est apparue malgré les divergences de styles. J’ai ainsi lu une histoire pleine de charme et de poésie ; laquelle m’a emmené vers de magnifiques et magiques horizons ; et ce dans une réelle fluidité de l’ensemble. Un bien bel album. Une belle histoire réalisée par une fameuse brochette de « pointures » qui rendent ci un hommage assez émouvant à un véritable artiste fort apprécié.
Le projet était tout à fait louable dans son intention: faire revivre une bd inachevée par un auteur malheureusement décédé. De Will, j'avais pu apprécié La 27ème lettre dans la collection Aire libre. Ses copains dessinateurs ont tous apporté leur contribution pour réaliser à chaque fois deux-trois pages. L'ensemble n'est pas du tout homogène tant le style de dessin est différent d'un auteur à l'autre. Personnellement, j'aime bien le dessin de Dany. Celui de Herman souffre du même défaut caractéristique concernant les têtes des personnages. Bref, cette association rend peut-être hommage à Will mais l'oeuvre en elle-même reste beaucoup trop naïve. Le scénario est le grand perdant de cette aventure.
Will était un grand auteur de la bd franco-belge. Cet album lui rend hommage d’une belle manière en réunissant tous des grands noms de la bd. Le crayon passe ainsi de main en main au fil des pages sans que l’homogénéité de l’album ne soit altérée. Le scénario est classique mais conserve tous les ingrédients d’un bon récit d’aventure. L’histoire de ce jeune homme, qui part sur les traces de son aïeul disparu dans des îles lointaines, n’est pas sans rappeler celle du "trésor de Rackham le Rouge". A lire !
J'aime beaucoup Will, tant pour sa poésie que pour ses dessins (et ses couleurs). J'étais donc particulièrement heureux de pouvoir lire cet album posthume. Il est graphiquement éclatant : le dessin de Will des premières planches commence très agréablement, puis viennent le rejoindre de véritables artistes de la BD qui ont su pour la plupart garder l'âme, la couleur et la beauté de l'univers imaginé par Will. Bon, certains dessins me plaisent moins que les autres (il ne sert à rien d'en citer les auteurs) mais dans l'ensemble, je trouve cet album hommage très beau et suis heureux de voir tant de grands auteurs apporter leur part au souvenir de Will. Côté scénario, je dois par contre avouer que c'est un peu moins bon. Evidemment, le changement permanent de dessinateurs y est pour quelque chose, mais je trouve toute la narration décousue et le suivi de l'histoire très moyen. Quant à l'histoire elle-même, elle ne casse pas vraiment des briques à mon goût. C'est moyen sur le plan du scénario. Dommage...
Il est vrai que cet album peut paraître un peu irrégulier au départ mais il en ressort au final une certaine magie. Le passage entres différents styles est un peu brutal, mais le scénario est bien ficelé, et on n'y prête attention que pour savoir qui a dessiné quoi. Cette histoire m'a rappelé la nostalgie de mes lectures de jeunesse (je ne suis pas si vieux que ça !!) et l'album porte la signature des auteurs que je lisais à cette époque. Une petite replongée en enfance ne fait jamais de mal... Petite concession à ArzaK : je ne parle pas du passage de Dany qui s'est octroyé les passages de cul (quoi d'étonnant...). Will aussi à fait du cul, mais ça avait de la gueule...
Il s'agit de l'album posthume de Will, inachevé par lui mais terminé par ses amis dessinateurs qui se passent le crayon : Walthéry, Hausman, Geerts, Loisel, Mézières, Batem, Colman, Fournier, Frank Pé, Hardy, Hermann, Wasterlain, Dany, Derib, Franz, Le Gall, Maltaite, Plessix, Roba. L'entreprise est d'emblée sympathique, malheureusement le résultat laisse dubitatif. Le fait de passer d'un dessinateurs à l'autre toutes les 2-3 pages, par moments à toutes les pages, déssert de manière incroyable le scénario. Difficile de considérer cet album comme une histoire unique. Le scénario était peut-être très uniforme au départ, mais passé par les mains de tous ces dessinateurs, on a la sensation que cela part dans tous les sens. Il fallait pourtant s'y attendre, comment voulez vous passer sans entraves de Roba à Hermann en passant par les couleurs hideuses (j’insiste) de Dany (qui n’a jamais rien fait d’aussi laid)? Le héros a toujours une gueule différente et l'atmosphère change du tout au tout. C'est déstabilisant, on n'arrive pas à s'accrocher à l'histoire, ni même à la juger... Pour prendre une comparaison un peu facile : c’est un peu comme si dans un film de fiction, on changeait de genre, de ton et d’acteur à chaque minute. La fiction s’auto-détruit alors d’elle-même, les personnages n’existent plus, pas plus que les lieux… Ce n’était donc pas, à mon avis, une bonne idée, il aurait mieux fallu laisser terminer l’album par un seul dessinateur et laisser les autres faire des hommages libres par des illustrations ou de courtes histoires. Cela me paraît donc plus être une curiosité qu'autre chose. Même le fan de Will risque de ne pas être enchanté, il n'y a que 6 planches de l'auteur... Petite digression : cet album pourrait même avoir un intérêt pédagogique, pour montrer, par exemple, à des étudiants en bd à quel point le style d'un dessin a une influence sur un scénario et une histoire. En résumé : c'est peut-être le dernier album de Will mais ce n'est pas son meilleur, et le pauvre n'y a rien pu faire, malgré la bonne volonté et la sincérité (dont je ne doute pas) de ses amis.
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