Kiss the Sky

Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)

Après l'inoubliable Love in Vain retraçant la vie du bluesman Robert Johnson, et puisqu'une légende en amène une autre, J.M. Dupont et Mezzo collaborent à nouveau et continuent de retracer l'histoire de la Black Music, à travers celle de Jimi Hendrix.


Blues Club des 27 Format carré Jimi Hendrix Le Rock Musique

Avant de devenir le plus célèbre guitariste de tous les temps, Jimi Hendrix fut un gamin laminé par une enfance à la Dickens puis un obscur musicien au parcours semé de galères et d’humiliations. C’est cette part sombre de sa vie et sa soif désespérée de reconnaissance que raconte cette première partie du portrait intime que lui consacrent Mezzo et JM Dupont, auteurs du remarqué Love in Vain. Entre lyrisme et réalisme, ce récit explore non seulement l’âme tourmentée de la future rock star mais aussi toutes les étapes d’un itinéraire musical méconnu qui lui a fait croiser, au cours de son apprentissage, des artistes de légende comme Little Richard, Ike & Tina Turner, BB King, Curtis Mayfield, Sam Cooke, Wilson Pickett, Bob Dylan et les Rolling Stones.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Octobre 2022
Statut histoire Série en cours (2 tomes prévus) 1 tome paru
Dernière parution : Plus de 2 ans

Couverture de la série Kiss the Sky © Glénat 2022
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)
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01/11/2022 | Solo
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L'avatar du posteur Noirdésir

Hendrix est un musicien – et une personne – qui ne peut laisser indifférent. Je fais partie de ceux qui sont tombés sous le charme de ses tripotages de cordes : c’est un guitariste hors norme et génial, avec tous les excès que cela peut sous-tendre. On a là une biographie relativement classique dans son déroulé (je n’ai lu pour le moment que le seul premier tome paru, qui s’arrête aux portes de la gloire). Dupont est un connaisseur et amoureux d’Hendrix, et l’impressionnante et quasi exhaustive bibliographie et filmographie en fin de volume confirme qu’il s’est solidement documenté. Il montre bien ce qui peut expliquer le caractère écorché d’Hendrix, avec cette enfance loin d’être facile. Et ses débuts précoces à la guitare. Si les innombrables musiciens croisés par Hendrix et dans cet album peuvent parfois faire « placement artificiel de gens connus », je trouve que cet aspect est important pour comprendre les multiples influences qui vont faire de son jeu quelque chose d’hybride, de métissé, qui ne rentrera dans aucune case préconçue. La narration est agréable en tout cas. Quant au dessin de Mezzo, j’en suis fan depuis longtemps, et donc j’ai encore été bluffé par son coup de crayon, son rendu expressif et noir. Proche du style de Burns, le rendu est parfaitement adapté pour accompagner l’existence chaotique et la fusion du blues et du rock qu’incarne Hendrix. Une lecture incontournable pour les amateurs de blues et/ou d’Hendrix, mais pas seulement.

06/07/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai trouvé que ce premier tome était juste correct, mais il faut dire que je ne suis pas le public-cible. En effet, comme j'ai du l'écrit dans d'autres avis traitant de sujets similaires, le rock me laisse indifférent et cela inclus Jimi Hendrix. Alors lorsque je réussi à lire une biographie de lui sans m'ennuyer, je pense que cela veut dire que les auteurs ont du talent. J'ai trouvé plusieurs anecdotes intéressantes et j'ai bien aimé que les auteurs développent bien leur sujet. On est pas dans une énième biographie qui ne fait que 44 pages et où tous les points importants de la vie d'un personnage historique sont rapidement survolés. Sinon, le dessin représente ce que je reproche souvent au réalisme dans la BD à savoir que si on prends les cases séparément, cela donne des jolies illustrations, mais lorsqu'on les mets ensembles cela donne une BD qui manque un peu de dynamisme dans la narration. Cela dit j'ai déjà vu pire et le dessinateur a au moins une patte contrairement à d'autres qui ont un style complètement dénué de personnalités. Donc voilà l'album ne m'a pas trop enthousiasmé, mais il faut dire que le sujet lui-même ne m'enthousiasme pas trop. Alors courez le lire si vous être fan de rock et d'Hendrix !

24/10/2023 (modifier)
Par Solo
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Solo

J'allais en librairie pour commander la BD de Beethoven - Le prix de la liberté. Je ne suis pas sorti les mains vides! J'avais lu que le duo d'auteurs avait ce projet sur Jimi Hendrix, mais je ne m'attendais pas à voir l'ouvrage dans les rayons. Il faut commencer par préciser que le travail bien fait commence dès la fabrication de cette BD, au format carré. Rare et tellement plaisant, ça colle beaucoup trop bien avec le remplissage du dessin, qui gagne en matière grâce au papier épais. La couverture toilée est sobre et classe. On est sur un petit plaisir du toucher. C'est le seul duo d'auteurs capable de couper mon cerveau en deux. Dupont me donne envie de dévorer les planches pour le style narratif exceptionnel et son écriture à la fois tranchante et fluide. Et Mezzo me fait rester sur chaque case à contempler ces petits tableaux qui nous sont offerts. Cette osmose a par ailleurs un double intérêt pour les lecteurs: - mettre en avant une quantité infinie d'informations sur l'histoire du blues : salles de concert, vinyles, relations entre les stars, chansons du moment... - tenter de raconter ce récit qui pourrait permettre aux plus néophytes d'y trouver son compte Avec Robert Johnson (voir Love in Vain), l'histoire est racontée telle une légende, essentiellement parce-que les archives ne sont pas très fournies pour les artistes noirs des années 20. Ici, l'ère contemporaine a évolué: le blues emporte tout le monde et les enregistrements/écrits foisonnent. On peut donc profiter d'une pléthore de références habillant subtilement le récit. Pour moi, c'est une jouissance de trouver toute cette mine d'informations. Je n'aime pas le côté people accolé aux célébrités, mais là comprenez que les plus grands esprits se rencontrent... C'est l'apogée du blues, l'avènement de la guitare électrique, l'affirmation et l'émancipation de la "black culture" par la musique. Et c'est aussi une période de rude concurrence où la communauté noire voyait la musique comme un moyen permettant de quitter la misère et l'anonymat. C'est donc une période majeure pour le monde musical, et les auteurs savent bien nous le rappeler. Voilà dans quoi se trouve Jimi Hendrix. Pour lui, la vie aura toujours été une galère prête à chavirer. Je pense que les personnes moins fans du thème trouveront des répétitions (échec > succès > échec ...). Mais vous voyez bien que je ne compte pas donner une seule critique négative. L'évolution du personnage est parfaite, la réussite de ce Jimi est aussi bien graphique que psychologique. On a le sentiment de suivre ses pas comme si l'on marchait à ses côtés. Niveau structure du récit, le dosage donné à chaque période de sa vie est idéal pour moi, sachant qu'un deuxième tome reste à publier. Un deuxième tome, rendez-vous compte, je nage en plein bonheur... Pour le dessin, qu'est-ce qui n'a pas encore été dit... On reconnaît Mezzo et sa patte continue d'évoluer. Il faut lire Love in Vain. Désolé mais c'est un ordre (pour votre bien ceci dit). Avec Kiss the Sky, une quantité pharaoniques de célébrités nous est présentée. Le risque était de se perdre à différencier tous ces personnages placés au milieu de scènes bondées. Eh bah non! Même pas! Le talent c'est le travail, et je serais tenté de dire que Mezzo a dû en suer pour crayonner tout ce casting. Je crois qu'il a poussé encore plus loin le réalisme dans son trait pour permettre des distinctions aussi limpides. Les portraits, les expressions, les comportements corporels, les guitares... Un vrai travail d'historien avec le point de vue artistique. J'ai vraiment baigné dans cet univers graphique. Et puis, les femmes... je ne devrais pas les limiter à l'esthétisme car elles ont une part très importante dans le récit, mais 'My word!' qu'elles sont belles! L'attente des publications signées par Mezzo peut sembler outrageusement longue. Mais il suffit de voir le résultat de son travail pour comprendre et adhérer à la fréquence de ses créations. Jean Michel Dupont place la barre aussi haute, car il participe aussi bien à la mise en situation qu'au ton du récit. Ces deux-là se sont bien trouvés. Le dessin répond au texte, et inversement, comme l'art du contre-point que l'on retrouve en musique. Un travail d'orfèvre. Il est évident que les auteurs respectent profondément le guitariste, en offrant une biographie singulière et très personnelle, en plaçant les consommations de drogue en retrait du scénario. Et c'est un fait assez rare pour être souligner, parce-que j'en ai un peu marre de l'image facile du "drogué" qui est injustement retenue plus que tout le reste. Pour les amoureux du blues, c'est un must-have qu'il faut acheter les yeux fermés. Les références sont infinies et les friandes anecdotes de l'époque ne vous lasseront jamais. Pour les lecteurs un peu moins branchés sur cette musique, la sécurité serait plutôt de l'emprunter dans un premier temps. L'histoire de Jimi Hendrix, du blues/rock et de la black music racontée dans une petite œuvre d'art de 24,5€.

01/11/2022 (modifier)