Nowhere girl

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Magali a 11 ans en 1990. Elle aime les Beatles, dans la catégorie « passionnément » ou « à la folie ». Ce qu'elle aime moins, c'est l'école, surtout depuis qu'elle est au collège.


Adolescence Autobiographie Douleurs intimes La BD au féminin Les Beatles

Elle qui pensait être une élève comme les autres éprouve soudainement une peur panique à l'idée d'aller au collège. Telle une Alice au pays des merveilles, elle se réfugie alors dans l'univers parallèle des Beatles nourri de leur musique et de couleurs éclatantes. Une bande dessinée autobiographique, sensible et drôle, en dépit de la gravité du sujet, la phobie scolaire.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Mars 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Nowhere girl © Dargaud 2021
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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02/11/2022 | Ro
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai vraiment été séduit par ce récit autobiographique de Magali Le Huche. J'avais beaucoup aimé son travail dans la série Verte/Pome/Mauve et je ne suis pas déçu de la retrouver dans un récit beaucoup plus intime. De plus comme je suis fan des Fab Four, son récit ne pouvait que me toucher. Magali s'expose courageusement dans le récit de son passage de l'enfance à l'âge adulte. Deuxième fille dans une famille intellectuelle supérieure, elle se retrouve en forte difficulté à son entrée en sixième dans un grand collège parisien. J'ai alors retrouvé une ambiance à la Kubrik dans son face à face avec Crioufolle, sa perverse (et raciste ?) prof de français. Comme pour la confrontation entre Baleine et Hartman, la rencontre entre Le Huche et Crioufolle provoque la destruction psychique de celle qui n'est pas dans le moule. C'est une thématique peu abordée que développe Magali avec sa phobie scolaire et la quasi-destruction de son moi par un système élitiste aveugle aux particularités des enfants. Issu d'un grand collège parisien, je connais bien cette ambiance même si je n'ai pas eu les soucis de Magali. La phobie scolaire est un casse-tête très culpabilisant pour les parents. La description qu'en donne Magali Le Huche est une vraie piste de réflexion pour tous les parents peu présents et qui voient les choses leur échapper. La couverture est magnifique de sens. La petite Magali doit traverser la route, son Abbey Road, pour grandir dans ce monde gris et souvent terrifiant. Les parents ont montré leurs limites alors Magali a trouvé des compagnons de route. Pas n'importe lesquels : des Immortels, même si le 8 décembre 1980 un dingue a déchargé son flingue sur un génie quand Magali était bébé. Car Magali a trouvé son monde coloré, un peu psychédélique dont elle a compris intuitivement toutes les richesses. Le graphisme de Magali Le Huche travaille sur la distance à soi dans l'autodérision touchante avec son trait fin et souple. Ces épisodes sont presque en N&B tout juste adouci par des nuances de roses. Dans ce récit touchant s'introduit comme par effraction des doubles pages colorées de façon très travaillées et abouties. Grâce soit rendue aux quatre de Liverpool pour avoir accompagné Magali sur le chemin de la créativité qui produit ce petit bijou. Bien d'autres enfants rencontrent des compagnons de route bien plus malveillants dans leurs mondes parallèles. La série de Magali montre que les Beatles ont sauvé au moins une étoile de mer échouée sur la plage, c'est déjà immense. "Elève Le Huche, levez-vous ! Félicitation vous saurez rendre des lecteurs/rices heureux/ses !!"

01/11/2023 (modifier)