Indians !
"Vendre la terre ? Et pourquoi pas vendre l'air, les nuages et la grande mer ? Est-ce que le Grand Esprit ne les a pas créés pour que tous ses enfants en profitent ?"
Auteurs suisses Collectif École européenne supérieure de l'image Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Ecole Pivaut, Nantes Hurons, Iroquois et autres Indiens des forêts de l'Est de l'Amérique du nord. Indiens d'Amérique du nord Le Meilleur de Bamboo Les Apaches Les Séminoles Navajos, Hopis et Zunis Sioux et Cheyennes
Le parcours sauvage et violent de l'aigle sacré des Indiens pendant la conquête de l'Ouest. Un western qui sent la poudre et la boue... En seize histoires, Indians retrace de 1540 à 1889 les épisodes sombres de la conquête de l'Ouest. Quatre siècles de colonisation qui vont mener, entre les massacres et les maladies propagées par les colons, à un génocide qui n'a jamais porté officiellement ce nom mais qui décima 14 millions d'Amérindiens. Décrivant la face cachée du rêve américain, Indians est un vibrant hommage aux peuples autochtones opprimés...
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Date de parution | 16 Novembre 2022 |
Statut histoire |
Série en cours
1 tome paru
Dernière parution :
Plus de 2 ans
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Les avis
Le sujet m’intéresse au plus haut point, et plusieurs des dessinateurs choisis pour accompagner ce deuxième ouvrage collectif dirigé par Oger dans l’univers du western sont de ceux qui ont le plus brillé dans ce genre (je pense entre autres à Blanc-Dumont ou Derib – qui fait vraiment ici du Derib, avec ces chevaux comme personnages principaux !). Pourtant, je ne peux m’empêcher de sortir un peu déçu de cette lecture. Même si les histoires sont vaguement liées entre elles – par les allusions à l’aigle, et par une certaine continuité entre des personnages –, la lecture est un peu hachée, et la plupart de ces histoires courtes (très courtes souvent !) frustre le lecteur car n’arrivant pas à développer suffisamment une « intrigue » (car on n’est pas ici dans du strip gag !). Quelques passages sont aussi un peu naïfs, comme la dernière histoire autour des « écoles indiennes » : si la dureté est bien montrée, peu d’hommes se sont réellement mobilisés pour défendre les droits des « sauvageons » (pour reprendre le titre de l’histoire). De la même façon, la conclusion de « Quand marchent les morts » est trop sirupeuse, à contre ton je trouve. Reste que, malgré ces remarques, j’ai quand même pris plaisir à me replonger dans cet univers, et Oger, par petites touches, pointe l’ethnocide, voire le génocide dont ont été victimes les peuples amérindiens vivant sur le sol des États-Unis. On sent en effet qu’Oger connait son sujet, et qu’il est amoureux de ces peuples dépossédés, comme pouvait l’être Curtis lorsqu’il a pris et publié ses nombreuses et extraordinaires photos à la fin du XIXème siècle. Il fait aussi quelques clins d’œil, rend des hommages à ce qui a sans doute participé de son intérêt pour le sujet, en BD et au cinéma. La première histoire, « Aigle dans le ciel » est proche de ce que faisait Kresse dans sa très belle série Les Peaux-Rouges, et « Quand marche les morts » lui a peut-être été soufflé par le film crépusculaire de Ford « Les Cheyennes ». Si Oger dresse à grands traits un portrait de la lente dégradation de la situation indienne, s’attachant à des personnages mineurs et/ou inventés, quelques moments ou personnages clés apparaissent. Tecumseh, Chef Joseph, ou Black Kettle (le massacre de Sand Creek – illustré au cinéma par le film « Soldat bleu » étant un affreux symbole de cette « conquête de l’ouest ») parsèment de leur présence les siècles de « conquête ». Une lecture sympathique, agréable, mais dont j’attendais sans doute plus – ou autre chose.
Go West young man m’avait agréablement surpris, c’est avec joie que je me suis plongé dans cette œuvre. On retrouve le même concept, des histoires sur la conquête de l’Ouest mais cette fois centrées du point de vue des indiens. On découvre ainsi leurs vies à travers plusieurs peuples et au fil des siècles, le liant entre les différents récits est assuré par l’aigle sacré. J’ai bien aimé explorer ces différentes tribus et style de vies, certaines m’étaient même inconnues. L’album rend un bel hommage à ce peuple décimé, le rêve américain en prend un sacré coup !! Par contre, à mes yeux l’effet côté choral fonctionne moins bien, je n’ai pas retrouvé la même magie que dans Go west. Une partie graphique en deçà ? La surprise en moins ? Des récits plus disparates ? je ne saurais trop dire. Du coup j’en suis sorti moins charmé niveau réalisation mais ça reste du bon western à l’excellent fond.
Cet album présente la conquête de l’Ouest racontée du point de vue des Indiens, du côté de ceux que les Blancs ont chassés, massacrés et dont ils ont pillé les terres. Sans qu’on leur demande leur avis, ils ont été parqués dans des réserves qui verront leur surface diminuer au profit de la colonisation. Ce qui est particulièrement intéressant dans cet album qui s’appuie sur des faits réels, c’est de découvrir différentes tribus indiennes, chacune avec sa culture, sa langue et ses traditions. Pour illustrer les 16 chapitres qui composent le récit, 16 dessinateurs de talent ont été choisis. Et même si tout s’enchaîne plutôt bien, cette succession de styles n’est vraiment pas ce que je préfère. Parfois le dessin est une bonne surprise, parfois beaucoup moins et on attend le passage au chapitre suivant. Pour qui n’est pas rebuté par cette dimension chorale de l’album, on a là un bel hommage aux peuples autochtones et un récit historique de grand intérêt.
Le second projet « western » de Tiburce Oger après le très bon Go West young man, s’intitule Indians et, grosse surprise, s’attarde sur les amérindiens. Comme pour le premier one shot ce qui m’attire d’abord c’est la liste des guest stars invités à livrer leur vision de cette époque, j’ai surtout noté l’arrivée de Mathieu Lauffray ici, qui réalise la couverture de l’édition original, et dont je suis très fan. L’histoire est peut être plus intéressante sur le fond que "Go West…" ; puisque c’est un peu l’Histoire avec un grand H qui a raconté en filigrane, celle de ce peuple amérindien, composé d’une multitude de « sous-peuple » dont on aurait référencé plus de 300 dialectes, je l’apprends, et qui fut lentement décimé par les colons européens sur plus (et seulement) de trois siècles de progressif remplacement. L’Histoire est là pour nous le rappeler, que ce soit à travers le récit amérindien ou les peuples de la mer durant l’antiquité, les exodes massifs d’étrangers apportent rarement du bien aux populations autochtones… Donc pour le côté grande histoire j’ai bien aimé, j’ai appris des choses. Cependant il y a moins ce côté page turner du premier album je trouve, la montre à gousset qui servait de mac guffin apportait une petite touche d’ingéniosité qu’il manque peut être à ce second volume selon moi. Les dessins sont très bons. Je n’ai pas spécialement de remarques à faire autres que celles que j’avais pu émettre sur "Go West…" ça dépend des auteurs, quoi. Il y a du très bon, du bon, parfois du quelconque, et une fois ou deux seulement je n’ai pas aimé. Mais globalement c’est du beau boulot. Cela fait partie des tops du genre sur ces dernières années. Vivement le troisième livre !
Un album dont j'attendais la sortie depuis quelques mois. J'ai toujours choisi d'être sioux, apache ou comanche lorsque petit, je jouais aux cowboys et aux indiens. J'ai une certaine fascination pour ces peuples d'Amérique du Nord. Tiburce Oger reprend la même recette que pour Go West young man, il est à la baguette et il s'est entouré de dessinateurs talentueux. Certains, déjà des habitués au genre western et d'autres, dont c'est une première (Mathieu Lauffray et Laurent Hirn). Un album qui fait voyager dans toute l'Amérique du Nord et qui retrace la lente extermination des amérindiens de 1540 à 1889. Oger à su intégrer dans ces seize petites histoires des personnages et des faits réels, ce qui donne plus de poids au récit. Car ce n'est pas seulement un western, c'est aussi une chronique historique qui prend forme dans ces seize chapitres. La rencontre de deux peuples que tout oppose. Ici, pas de montre à gousset pour fil conducteur, l'aigle sacré des indiens tient ce rôle. Une narration maîtrisée, on suit chronologiquement le déclin de ces peuples autochtones. Certains personnages ou leurs descendants seront présents dans plusieurs histoires, des bons et/ou des salauds, mais pas de manichéisme. Les faits, rien que les faits et ils sont sans équivoques. Quand ce génocide sera-t-il reconnu ? Graphiquement, il y en a pour tous les goûts, chaque dessinateur apporte sa touche personnelle, tout en gardant une certaine homogénéité. En cadeau, la présence de Derib. Et que dire de la couverture avec ce fier indien au premier plan et l'ombre malveillante de l'homme blanc au second plan. Sans oublier l'aigle sacré. Tout est dit. Magnifique. J'ai passé un excellent moment. Et vous ?
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